Une Extase de Fin du Monde – Quatrième et Dernière Partie

Ce texte appartient à une série d’histoires qui se suivent, rendez-vous ici pour découvrir la première : Une Extase de Fin du Monde

 

Déjà deux mois s’étaient écoulés depuis qu’Eva et moi avions pris la route en nous dirigeant vers l’ouest pour atteindre la mer. De nombreux groupes d’errants nous avaient obligés à nous détourner de notre chemin initial, raison pour laquelle après quatre semaines de marche, nous n’avions toujours pas vu d’océan.

Eva

Comme tous les jours à la même heure, on installa notre campement sans dire un mot. Nous savions tous les deux exactement ce que nous avions à faire et en moins d’une demi heure, notre tente montée sur pilotis à deux mètres du sol était érigée. Je fis ensuite du feu et ouvris une conserve de haricots que je plantais dans les braises. Depuis quelques jours, Eva ne disait presque plus rien, regardant dans le vague, l’air préoccupé. Et son mal-être s’accentuait généralement le soir venu.

Elle n’était toujours pas enceinte. Voilà ce qui l’inquiétait. Ce désir de grossesse était lié sans aucun doute à un devoir qu’elle s’était donnée de sauver le monde, mais il y avait aussi quelque chose de plus personnel, sans doute le besoin d’une raison de vivre supplémentaire, d’un espoir nécessaire pour ne pas abandonner.

Nous faisions l’amour tous les soirs ou presque, sauf dans les zones plus dangereuses où nous savions que la moindre inattention pouvait être fatale. Notre campement était sûr, nous n’avion croisé aucun errant de toute la journée. Aussi je m’approchais d’elle une fois nos haricots terminés et je lui caressais doucement le bras.

J’approchais mes lèvres de sa nuque et l’embrassait en douceur, pour chasser ses pensées sombres et la ramener vers moi. Elle tourna la tête et m’embrassa fougueusement, tout en retirant son tee-shirt. Je passai ma main sur ses seins nus et gonflés par le désir. Je ne me lassais pas de leur beauté hors du commun. Alors que je me levais pour l’entrainer avec moi dans notre tente en hauteur, elle me retint d’un geste :

« J’ai envie de faire l’amour à l’air libre ce soir. »

Comme j’étais déjà debout, elle déboutonna mon pantalon et le descendit jusqu’à mes chevilles. Elle caressa ensuite mon sexe à travers mon caleçon pour le sentir se durcir encore davantage, puis elle le fit sortir doucement et agita l’extrême bout de sa langue sur mon gland. Je dus me concentrer pour ne pas tomber tant l’agilité de sa langue me faisait défaillir. Puis progressivement, elle fit entrer mon sexe plus encore dans sa bouche, jusqu’a l’engloutir complètement. Les va-et-vient dans sa bouche tiède m’électrisaient de plaisir. Mais je ne voulais pas que mon orgasme vienne trop rapidement, Eva ne me l’aurait pas pardonné.

Je retirais mon sexe de sa bouche et m’allongeais près d’elle pour retirer son short. Je glissais deux doigts dans son sexe trempé par le désir et elle se cambra en fermant les yeux, plantant ses mains dans les feuilles. Elle saisit mon poignet et me força à accélérer la cadence, mes doigts entrant et sortant de son intimité à toute vitesse et sans ménagement. Elle gémissait de plaisir. Certains soirs, Eva était emplie de ce désir de sexe plus violent, sans tendresse. Je la retournais d’un coup sec, son visage allant se planter dans le sol et j’enfonçais mon sexe dans son vagin par derrière sans crier gare. Elle poussa un petit cri sourd puis mordit son poing pour retenir ses gémissements pendant que je martelais ses fesses avec mes cuisses, faisant entrer et sortir mon sexe le plus fort et le plus vite possible. Je m’arrêtais d’un coup et me redressais en la maintenant contre moi, toujours de dos.

Je la plaçais debout, face contre le tronc d’un arbre à côté du camp et lui écartais les jambes avant de placer mon sexe à nouveau entre ses cuisses. Elle enlaça complètement l’arbre pendant que je recommençais mes assauts frénétiques, ne lui laissant aucun répit dans son plaisir. Au bout de quelques minutes à lui faire l’amour contre l’arbre, je laissais finalement aller mon plaisir, envahissant son sexe de ma semence tiède.

Aussitôt, elle s’allongea près du feu pour ne pas la laisser s’échapper de ses cuisses. Je me plaçai près d’elle et la serrai dans mes bras. Nous restâmes quelques minutes en silence à regarder ainsi les étoiles sans rien dire avant d’aller dormir une poignée d’heures dans notre tente surélevée.

Le lendemain, Eva descendit avant moi de la tente et tandis que j’enfilais mon pantalon, elle me lança depuis le sol :

« Prends ton fusil et descends, dépêche-toi ! »

Je me précipitais hors de la tente avec mon fusil au canon orné de lames de part et d’autre du canon, cherchant autour de nous d’où venait le danger, mais il n’y avait personne. Eva me tendit alors une feuille de papier tout en scrutant le bois autour d’elle : « C’était épinglé sur le feu de camp » me dit-elle.

« Chers compagnons, cela fait plusieurs jours que je vous suis et vous observe. J’ai confiance en vous, mais je comprends que la réciproque ne soit pas encore vraie. Pour éviter que vous ne m’abattiez si je me présentais à vous sans prévenir, j’ai préféré vous écrire ces quelques mots pour vous demander l’hospitalité. Je suis caché dans les bois et vous observe tandis que vous lisez cette lettre. Si vous me faites un signe encourageant, je viendrais me montrer, mais j’aimerais très sincèrement que vous n’en profitiez pas pour m’assassiner. Je suis armé, comme tout le monde, mais mes armes sont rangées. Puis-je venir ? J’ai des cadeaux de bienvenue ! Cordialement, Sam. »

Eva et moi regardions dans toutes les directions, armes à la main, prêts à affronter l’ennemi. Il était devenu impossible de faire confiance à qui que ce soit dans ce contexte de survie, et je n’envisageais pas d’encourager ce Sam à s’approcher. S’il se pointait maintenant, je l’abattrais sans hésiter.

Nous restâmes de longues minutes sur nos gardes, prêts à nous battre en cas d’attaque, scrutant à travers les arbres la moindre silhouette humaine. Finalement, Eva brisa le silence: « Nous n’avons pas le choix, laissons-le venir. Nous ne pouvons pas rester éternellement avec la peur qu’il nous tombe dessus. Et Pourquoi nous aurait-il averti s’il nous voulait du mal ? »

Comme je m’apprêtais à m’opposer, elle m’interrompit d’un geste et me regarda dans les yeux : « Je suis fatiguée de courir, de me cacher, de m’abriter, de n’avoir confiance en personne. » Elle jeta ses haches à terre et hurla quelques mots à ce mystérieux Sam pour qu’il se montre. Il ne s’écoula que quelques secondes avant qu’il ne surgisse à travers les arbres et s’approche de notre campement le sourire aux lèvres.

« Je suis bien content de pouvoir vous rencontrer enfin. »

Il resta dans le viseur de mon canon durant tout le temps où il se défit de ses bagages. Je lui demandai de poser doucement toutes ses armes à terre. Il n’avait qu’une machette et un révolver. Il nous offrit ensuite des conserves et des jus de fruit en brique en nous rappelant qu’il nous avait promis des cadeaux. Il avait une trentaine d’années, un physique de sportif et était d’une jovialité surréaliste étant données les circonstances. Il nous expliqua avoir perdu de vue son frère et sa soeur une nuit où ils furent dispersés par une attaque de zombies. Il avait erré ensuite seul dans la forêt de longues semaines avant de nous apercevoir et de nous suivre dans l’espoir que nous étions civilisés et accueillants.

Lorsqu’il nous interrogea à son tour, j’adoptais une posture de défense immédiatement démolie par Eva qui lui expliqua notre rencontre, comment elle m’avait forcé à lui faire l’amour, comment nous avions recommencé depuis, la mort de son ancien amant et son désir de repeupler la planète en commençant par sa propre grossesse. Sam ne parut pas un seul instant décontenancé. Et tout en écoutant Eva raconter notre histoire, je vis dans son regard qu’elle regardait Sam avec une lueur dans les yeux. Il lui plaisait. Je sentis alors la colère monter doucement en moi, une colère que je ne comprenais pas, dont je ne voulais pas.

D’autant que Sam s’avéra un compagnon précieux au fil des jours. Toujours à l’affut, jamais couard, prêt à ramasser du bois ou trouver à manger sans jamais broncher ni quitter sa bonne humeur. Durant les cinq jours qu’il avait déjà passé avec nous, Eva et moi avions fait l’amour chaque nuit, comme auparavant, mais j’avais senti qu’elle montrait encore plus d’exaltation et que ses cris traversaient volontairement notre tente pour que Sam les entende.

Et un soir, alors que nous avions bu un peu de vin trouvé dans la maison abandonnée où nous passions la nuit, dans un grand éclat de rire, Eva embrassa Sam sous mes yeux. J’étais pétrifié de jalousie même si je ne voulais pas l’admettre. Sam lui rendit son baiser puis s’arrêta un instant et nous regarda tous les deux.

« Eva, tu es une femme superbe et te faire l’amour me rendrait très heureux, mais même si ton corps est d’une beauté spectaculaire, c’est celui de ton compagnon qui me rend résolument fou. »

Je ne m’étais jamais posé la question de l’orientation sexuelle de Sam tant la beauté d’Eva me semblait universellement désirable. Mais Eva ne parut pas étonnée et me fit signe de m’approcher d’elle. Au milieu du salon où nous étions assis tous les trois, éclairés à peine par quelques braises que nous avions allumées, elle commença à me déshabiller en m’embrassant avec fougue. Tout en caressant mon corps, elle ôta mes habits et les siens alternativement, jusqu’à ce que nous soyons tous les deux en sous-vêtement. C’est alors que je remarquai que Sam nous avait imités, exhibant son torse musclé qu’il colla à Eva et moi.

La sensation de sa peau contre la mienne me gênait, et comme Eva comprenait mon malaise, elle saisit mes mains qu’elle colla contre ses seins pour détourner, efficacement, mon attention. Elle enleva ensuite son soutien gorge et tandis que je lui embrassais un sein, Sam enfouit l’autre dans sa bouche. Eva émit un gémissement de plaisir et pressa nos deux têtes contre sa poitrine. Ensuite, elle m’allongea sur le dos et passa sa langue le long de mon torse, de mon ventre et de mes jambes. Pendant ce temps, Sam, caressait le dos et les fesses d’Eva sans me quitter des yeux. Je compris qu’il était maintenant en train d’effleurer le sexe d’Eva lorsqu’elle commença à respirer plus bruyamment.

Nous étions tous les trois nus. Eva jouait avec sa langue autour de mon sexe tout en profitant des doigts de Sam visiblement agiles et qui faisaient grimper son désir. Devant le plaisir d’Eva, je n’éprouvais plus de jalousie et j’étais même reconnaissant vis-à-vis de Sam. Lorsqu’Eva engloutit finalement mon sexe dans sa bouche, Sam plaça sa main droite sur mes testicules qu’il caressa avec douceur, remontant petit à petit vers la base de ma verge qu’il ne tarda pas à masturber au rythme de la bouche d’Eva. Je n’avais jamais ressenti une telle sensation. C’était irréel autant que délicieux. Aussi je ne réalisais pas immédiatement lorsque j’explosais dans la bouche d’Eva.

Je sortis alors de ma léthargie extatique, paniqué à l’idée que j’avais laissé échapper ma semence qu’Eva voulait que je garde pour son sexe. Mais Eva me fit signe de me détendre, me signifiant que tout allait bien. Son visage était rouge et suant, déformé par la jouissance. Sam était à genoux derrière elle et je devinais aux mouvements de son bassin qu’il était en train d’aller et venir dans le corps d’Eva.

Je m’écartais d’eux pour me remettre de mon plaisir et je les contemplais en train de faire l’amour. Comme je m’étais dégagé, Eva se retourna finalement pour faire face à Sam, s’allongea sur le dos et saisit son sexe qu’elle enfonça dans le sien dans un cri. Sam accélérera alors frénétiquement la cadence sous les râles hoquetant d’Eva qui jouissait par vague. Durant tout ce temps, il ne me quitta pas des yeux et lorsque finalement il jouit à l’intérieur d’Eva, son corps entier fut secoué d’un tremblement, il retint sa respiration et ferma les yeux de longues secondes.

Cette nuit-là, nous partageâmes notre lit, Eva entre Sam et moi, et notre sommeil fut aussi profond que réparateur.

Le lendemain, nous étions tous les trois en grande forme et nous reprîmes la route débordant d’énergie. Nous ne croisâmes que quelques errants qu’on repoussa facilement avant de finalement atteindre notre objectif depuis tant de semaine. Du haut d’une petite colline, nous contemplions en silence la mer, symbole d’espoir et de renouveau. C’était un ancien port de pêcheur et plusieurs bateaux étaient amarrés, n’attendant plus que de nous transporter, nous l’espérions, vers un monde meilleur.

Fin