une envie soudaine

Une envie soudaine – Partie 2

 

Mani sortit des toilettes le torse gonflé par la bonne décision. Son pénis toujours en érection encore meurtri par le choc contre la cuvette, il retrouva la rue avec satisfaction. Dans son élan décidé, il en oublia que son pantalon était gonflé sous la ceinture. Le visage outré d’une vieille dame le rappela à l’ordre.

une envie soudaine

Il camoufla le honteux spectacle érectif derrière son imperméable en boule puis il consulta sa montre. Il y avait plus d’une heure qu’il s’était réveillé avec l’envie féroce de sodomiser quelque chose, il était temps que cela se termine. Et il savait comment procéder.

Son pénis pointant toujours le nord, il reprit sa route dans Paris en direction du quartier de Pigalle. Il avait entendu parler d’une cave sexuelle très bien pourvue dans laquelle on pouvait venir à toute heure du jour et de la nuit vivre ses fantasmes les plus débridés avec tout un tas d’objets… Leur collection d’accessoires sexuels et poupées en tout genre avait une solide réputation. C’était là l’endroit idéal pour sodomiser quelque chose.

Ce désir improbable pour une chose continuait de l’étonner. Il y avait là une dimension quasi mystique qu’il ne s’expliquait pas. Il avait hâte de jouir à Pigalle et de rentrer chez lui, débarrassé de son désir encombrant. Mais en arrivant au niveau de la Gare de l’Est, Mani remarqua un attroupement.

En s’approchant, il découvrit un petit groupe de personnes s’activant autour d’un d’homme inanimé allongé sur la route. On pratiquait un massage cardiaque avec énergie, on appelait les secours, on criait… En balayant la scène des yeux, Mani ne tarda pas à comprendre que le pauvre homme s’était fait renverser par une voiture. C’est alors que son regard fut attiré par une ombre étrange.

Elle semblait planer à quelques centimètres au-dessus du sol, se mouvant entre les badauds dans un silence fascinant. Une grande cape noire terminée par une capuche qui s’approchait lentement de la foule. Mani fut irrémédiablement attiré par cette ombre que son pénis semblait pointer.

Il avança, comme hypnotisé, entre les gens qui s’agitaient autour de lui, ne voyant plus que cette ombre superbe qui le fascinait. En quelques secondes, il se retrouva juste derrière elle. Il pouvait presque la toucher et plus rien n’existait autour de lui. L’ombre se pencha doucement sur l’homme allongé par terre et Mani put voir le découpage de ses fesses sous la cape sombre. Un galbe fessier merveilleux, spectaculaire, irréel. Mani était maintenant plongé dans un état second. Il approcha lentement ses mains vers les deux fesses magnifiques, contrôlé par un désir foudroyant.

Il souleva la cape et une brume noire apparut flottant dans l’air dans une forme de fesses fascinante. Son pantalon déboutonné, il enfonça son pénis entre ces deux fesses brumeuses et commença les va-et-vient. L’ombre se figea, incapable de se défaire de l’emprise de Mani, et tenta de se dégager sans y parvenir. Elle était trop légère, sans force, prisonnière du désir de Mani. Ce dernier, sans en avoir conscience encore, était en train de sodomiser la Mort.

Les sensations étaient incroyables. Son pénis était comme caressé par une enveloppe soyeuse et chaude. Il n’avait jamais ressenti pareil plaisir. La brume noire sous le voile était presque solide dans les mains de Mani qui attirait ce postérieur nuageux contre son bassin pour lui offrir la plus profonde des sodomies. Mani accéléra la cadence. La Mort s’affolait, s’agitant toujours en vain, à la merci de son amant imprévu. En cet instant, Mani aimait la Mort, il l’aimait passionnément, la désirant de tout son être, voulant l’étreindre jusqu’à l’étouffer.

Mani ignorait depuis combien de temps il la sodomisait quand il jouit en elle. Il eut la sensation que tout son corps se vidait entre les fesses noires et brumeuses. Il jouit comme jamais, son souffle en fut coupé, son corps se plia et il s’effondra au sol, irradié par l’extase, tandis que l’ombre s’échappait dans le ciel.

Quand il rouvrit les yeux, il était allongé sur un banc vert à la Gare de l’Est, à côté de l’attroupement toujours là. Une ambulance était en train de partir, emportant la victime de l’accident de la route.

Mani rentra chez lui, secoué par son étrange aventure sexuelle. Elle lui avait paru parfaitement réelle et pourtant, il semblait que personne ne l’avait vu sodomiser cette chose étrange. Quand il alluma sa télévision pour se changer les idées, il découvrit l’accident devant la gare de l’Est. Tous les journaux en parlaient. La victime était un scientifique célèbre qui venait de trouver comment guérir définitivement le SIDA. L’homme s’apprêtait à prendre le train pour présenter sa découverte au Parlement de Strasbourg quand il avait été renversé par une voiture. Il avait failli emporter le secret dans sa tombe.

Mais par miracle et grâce à un passant qui avait pratiqué un massage cardiaque, le scientifique était maintenant hors de danger. Les médecins n’en revenaient pas, les blessures étaient pourtant impressionnantes. Mani comprit alors que c’était lui qui avait sauvé le bonhomme. Une force mystérieuse avait pris possession de son pénis et l’avait guidé jusqu’à l’accident pour qu’il sodomise la Mort au moment où elle s’apprêtait à emporter l’âme du scientifique. Tout était limpide maintenant.

Mani fut empli d’une immense fierté d’avoir été choisi pour cette mission éprouvante. Même si son héroïsme resterait à jamais secret, il avait sauvé la vie d’un homme essentiel pour le bienêtre du monde. Et il était rassuré aussi, car il comprenait maintenant pourquoi son désir de sodomie s’était orienté non pas vers quelqu’un mais quelque chose. Tout était clair désormais : sauver un homme de la mort, c’était quelque chose !

Fin