Une Belle Première – Partie 2

 

Pour beaucoup dans le lycée, Déborah venait de trouver son pendant masculin dans la personne de Damien. Le seul homme qui lui arrivait à sa très jolie cheville. Dans un lycée américain, ils auraient été le roi et la reine du bal de fin d’année, sans qu’aucun autre couple ne puisse rivaliser.

Il y avait François, mais c’était aussi son allure, son style, sa façon d’être qui avaient façonné son personnage de beau ténébreux. Face à Damien, il ne faisait pas le poids. Et François le comprit rapidement. Mais il était fier et ne voulait rien montrer.

Plutôt que de lutter contre le splendide Damien, qui avait en outre l’attrait de la nouveauté, il préféra abandonner la belle Déborah. Il refusait de se battre, il refusait de perdre. Alors il se fit distant. Mais la distance n’est pas un ennemi du désir. Au contraire, elle l’attise, elle le provoque et se faire rare est une arme implacable.

Les jours qui suivirent sa rencontre avec Damien, tout le monde dans le lycée observa avec des gloussements ravis le rapprochement de ce dernier avec la belle Déborah. A la façon d’une sitcom tapageuse, les rumeurs se propageaient. On suppliait Séverine de lâcher quelques informations croustillantes, on demandait à Fred, le nouveau meilleur ami de Damien de donner quelques anecdotes… Mais les deux acolytes des stars du lycée restaient muets.

Déborah sentait qu’elle se rapprochait de Damien de jour en jour. Il était absolument irrésistible et tout son corps lui hurlait de se jeter à son cou. Mais il manquait quelque chose à Damien. Un petit truc en plus qui la ferait définitivement chavirer… Ce petit plus qu’avait François.

Un soir, elle alla trouver Lyla, la meilleure amie de François, pour en avoir le cœur net : pourquoi est-ce que François la fuyait depuis quelques temps ? La jeune fille eut un rire mauvais.

– Tu plaisantes, Déborah ? Vous aviez un truc tous les deux, il y avait une osmose hyper belle, quelque chose de magnétique et t’as tout foutu en l’air pour un pauvre naze avec une gueule d’amour. François, tu l’as perdu parce que tu lui as fait réaliser qu’au fond, t’es comme les autres. Insipide et là où on l’attend.

Déborah avait été profondément blessée. Pas seulement parce que Lyla avait choisis les mots exprès pour lui faire mal, mais parce qu’il y avait du vrai dans ce qu’elle avait dit. Elle se sentait nulle d’avoir suivi le mouvement. Tout le lycée la voyait dans les bras de Damien, elle avait écouté la clameur populaire. Marionnette ultra consentante, mais Marionnette quand même.

Elle réfléchit toute la soirée à ce qu’avait dit Lyla. Elle hésitait sur la marche à suivre, elle hésitait sur le dénouement de toute cette histoire, elle hésitait entre les deux hommes. Au petit matin, après une nouvelle nuit à rêver aux bras rassurants et aux caresses sensuelles de François sur le pont de leur bateau, elle avait pris sa décision : elle irait voir Lyla et lui dirait que c’est François qu’elle veut.

– Vas-y, tu peux me toucher.

La seconde d’après, Déborah entendit dans son dos l’inconnu cagoulé tomber à genoux. Il avançait lentement, le visage à hauteur de ses fesses. Elle pouvait entendre les mouvements de sa respiration. Il posa les deux mains sur les cuisses de Déborah et les glissa lentement vers les fesses. Il les pressa entre ses doigts en même temps qu’il approchait son visage. Déborah gémit. Les mains caressaient ses fesses avec une fermeté qui nourrissait davantage son désir.

Elle se cambra alors davantage, comme une invitation à poursuivre, et l’inconnu posa sa bouche sur le sexe trempé de Déborah. Puis il sortit un morceau de langue chaude qu’il fit monter et descendre entre les deux lèvres roses de la jeune fille. Elle se mordit la main pour ne pas crier. Son cœur battait à tout rompre. Personne n’avait jamais touché son sexe. Elle découvrait pour la première fois le plaisir d’une langue s’enroulant et se déroulant autour de son clitoris. Elle sentait le sang monter à ses joues. Ce n’était plus seulement ses mains, mais ses bras qui s’appuyaient maintenant sur la machine à laver. Et même ainsi soutenue, elle devait se concentrer pour ne pas tomber. Elle gémissait, se retenant de toutes ses forces pour ne pas hurler. Elle sentait qu’elle retenait encore le plaisir, que la langue qui la fouillait à travers la cagoule pouvait l’entrainer bien plus loin si elle se laissait aller complètement. Par moment, elle lâchait prise un peu plus et alors l’orgasme venait virevolter dans les environs.

Le lendemain de sa décision prise, arrêtée, définitive, Déborah arriva au lycée bien décidée à mettre fin aux roucoulades avec le beau Damien pour laisser naître une histoire plus profonde avec François. Mais lorsqu’elle vit le beau nouveau de la terminale S1 sourire à son approche, elle fondit à nouveau. Il était magnifique à s’en damner, elle n’y pouvait rien. Il fallait être folle pour laisser filer un homme de ce calibre. Et une fois dans sa classe, assise à quelques rangées de François, les réminiscences des fantasmes romantiques qu’elle projetait avec lui revinrent à son esprit. La vérité était aussi simple que cruelle : elle était incapable de choisir.

Le samedi suivant, elle se rendit chez son amie Séverine pour passer une après-midi entre filles. En tant qu’ainée despotique, Séverine ordonna à son petit frère, Max, et à ses amis boutonneux de leur laisser la télé pour qu’elles passent l’après-midi devant des séries à l’eau de rose. Le petit frère et les amis se réfugièrent dans le bureau familial pour jouer à l’ordinateur, bien trop impressionnés par les deux grandes qui régnaient d’une main de fer sur les lieux. Une fois seules, Déborah fit par de son dilemme à Séverine qui commença par lui faire remarquer que tout le monde n’avait pas la chance d’avoir ce genre de problème.

Déborah s’excusa, elle avait honte. C’est vrai que les deux plus beaux mâles du lycée lui tournaient autour et au lieu de s’en réjouir, elle se sentait oppressée par la nécessité de prendre une décision. Mais Séverine était bien trop avide d’anecdotes romantiques et coquines pour en tenir rigueur à sa meilleure amie. Bien sûr, elle enviait parfois la beauté de son amie, cette perfection qui faisait tourner toutes les têtes, mais en restant toujours dans les parages, elle avait l’impression de profiter un peu aussi de cette aura incroyable. Alors quand Déborah lui dit qu’elle avait un plan, elle ouvrit grand ses oreilles.

Déborah avait bien réfléchi à toutes les options : François plutôt que Damien, d’abord Damien ensuite François, François avant Damien… Elle n’aimait pas cette idée. Elle n’était pas ce genre de fille, elle était encore vierge, et avait toujours rêvé aux mille façons qu’elle aurait de perdre cette virginité. Et aucune d’elles n’impliquait deux hommes à la fois. Elle voulait quelque chose d’unique, dont elle se souviendrait toute sa vie, un moment intime qui ne ressemblerait à aucun autre. Au fur et à mesure de l’explication de Déborah, Séverine était de plus en plus impatiente de connaître le fond de la pensée de son amie.

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