Les premiers cas de VIH ont été diagnostiqués en 1981. Cette épidémie dévastatrice a touché de manière disproportionnée la communauté LBGTQ+ et les régions du monde dans lesquelles l’accès à l’éducation sexuelle et aux soins de santé est le plus limité.
Depuis lors, elle est restée un problème majeur de santé publique dans le monde entier. Environ 84,2 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie.
Aussi déchirante et dévastatrice qu’ait été cette épidémie, le nombre de cas a diminué dans le monde entier, grâce à l’augmentation du nombre de traitements disponibles pour les personnes diagnostiquées séropositives, ainsi qu’aux mesures préventives efficaces, – comme le port du préservatif – qui peuvent empêcher les gens de contracter le virus en premier lieu.
VIH et Sida
Avant de se plonger dans ce qu’est la PrEP, il est utile d’avoir une compréhension de base du fonctionnement de la transmission du VIH et de la différence entre le virus et le Sida.
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est le précurseur du syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA). Le virus VIH détruit les lymphocytes T, ce qui affaiblit le système immunitaire au fil du temps. Les personnes séropositives ont donc du mal à lutter contre les maladies, même les plus bénignes.
Certaines personnes infectées par le VIH peuvent présenter des symptômes semblables à ceux de la grippe, tels que :
– fièvre et frissons ;
– maux de gorge ;
– douleurs musculaires ;
– éruption cutanée ou plaies buccales ;
– Sueurs nocturnes.
Les personnes séropositives ne présentent pas toujours de symptômes, c’est pourquoi il est essentiel de se faire tester lors des dépistages des IST.
Avec le temps, le VIH peut évoluer vers le Sida, qui se caractérise par un nombre très faible d’un certain type de globules blancs et un système immunitaire gravement endommagé. Sans traitement, cette trajectoire peut prendre une dizaine d’années.
Qu’est-ce que la PrEP ?
Les progrès de la médecine ont permis à de nombreuses personnes infectées par le VIH de mener une vie relativement saine sans évolution vers le sida. Il existe cependant un médicament préventif qui peut empêcher la transmission du VIH : la PrEP. La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est en effet très efficace pour réduire le risque de contracter le VIH.
Comment fonctionne la PrEP ?
Lorsqu’elle est prise correctement, la PrEP réduit d’environ 99 % le risque de contracter le VIH lors de rapports sexuels. Pour les personnes qui consomment des drogues injectables, le risque diminue d’au moins 74 %. Toutefois, l’efficacité de la PrEP diminue si le patient n’est pas régulier dans sa prise du médicament.
La PrEP aide l’organisme à produire des anticorps qui contribuent à la protection contre les agents pathogènes étrangers, comme les virus. Ces médicaments bloquent l’enzyme dont le virus VIH a besoin pour se répliquer.
Quels sont les types de PrEP disponibles ?
En France, la PrEP est autorisée depuis 2016. Elle consiste en un traitement antirétroviral (emtricitabine associée au ténofovir disoproxil) chez des personnes séronégatives exposées à un risque VIH, afin de bloquer la transmission du virus. Elle est commercialisée sous le nom Truvada® et il en existe différents génériques. Rappelons que la PrEP ne protège pas des autres IST.
À qui s’adresse la PrEP en priorité ?
Pour se voir prescrire une PrEP, il faut d’abord que le test de dépistage du VIH soit négatif. La PrEP est destinée à toute personne présentant un risque élevé de contracter le VIH.
Il s’agit notamment des personnes :
– qui utilisent des drogues injectables ;
– qui ont un partenaire d’injection séropositif ;
– qui partagent des seringues, des aiguilles ou tout autre matériel d’injection ;
– qui ont un partenaire séropositif, en particulier si leur charge virale est inconnue ou indétectable ;
– qui ont eu des rapports sexuels anaux ou vaginaux au cours des six derniers mois et n’ont pas utilisé de préservatif et/ou à qui a été diagnostiquée une IST au cours de cette période.
Une personne peut également être un bon candidat à la PrEP si elle s’est vu prescrire une PEP (prophylaxie post-exposition) et qu’elle continue à avoir un comportement à risque ou qu’elle a dû utiliser la PEP à plusieurs reprises.
Un autre cas de figure où une personne peut envisager de prendre une PrEP est celui d’une personne ayant partenaire séropositif avec lequel elle souhaiterait avoir un enfant. La PrEP peut aider à protéger le parent gestationnel et le bébé contre le VIH.
Quels sont les effets secondaires de la PrEP ?
Les personnes ayant pris la PrEP pendant au moins cinq ans n’ont pas rapporté d’effets significatifs sur la santé, surtout si on les compare au risque de contracter le VIH.
Toutefois, la prise de ce médicament peut entraîner certains effets secondaires :
– nausées et diarrhées ;
– Maux de tête et fatigue ;
– Douleurs d’estomac ;
– Vertiges.
Ces effets secondaires disparaissent généralement avec le temps. Il est également important de noter que si la PrEP peut vous protéger contre le VIH, elle ne protège pas contre les autres IST. Il est donc toujours important d’utiliser avec diligence des méthodes barrière et de se faire dépister le cas échéant.
Comment se faire prescrire la PrEP ?
La PrEP est uniquement délivrée sur prescription médicale et les modalités d’accès varient en fonction de l’endroit où vous vivez. Dans la plupart des pays, n’importe quel médecin peut la prescrire. Il existe également de nombreux services de lutte contre le VIH et de santé sexuelle dans le monde entier où vous pouvez également obtenir une ordonnance de PrEP.
La PrEP est couverte par les assurances dans de nombreux pays. Les personnes qui prennent la PrEP doivent consulter leur médecin tous les trois mois pour renouveler leur ordonnance, faire un test de dépistage du VIH et se faire examiner.
La question de l’accessibilité
Malgré l’efficacité de la PrEP pour prévenir la transmission du VIH, de nombreuses personnes continuent de contracter le virus à travers le monde. L’un des principaux obstacles auxquels ces personnes sont confrontées est l’accès au médicament.
La région la plus touchée – et de manière disproportionnée – est l’Afrique, où 3,4 % des adultes vivent avec le VIH. Ces cas sont concentrés dans les pays d’Afrique subsaharienne, qui abritent la moitié de la population mondiale vivant dans une extrême pauvreté.
L’accès aux soins de santé est un problème majeur dans le monde entier, notamment lorsqu’il s’agit d’obtenir des médicaments qui pourraient protéger les gens d’une maladie potentiellement mortelle.
Le futur de la prévention du VIH et les traitements contre le Sida
Le choix de la PrEP peut potentiellement sauver des vies, mais il s’agit d’une décision individuelle qui doit être prise avec l’aide d’un professionnel médical. La PrEP a réellement changé la donne en empêchant un plus grand nombre de personnes de contracter le VIH.
Même les personnes qui ont déjà contracté le VIH sont souvent en mesure de mener une vie relativement « normale » grâce aux médicaments qui maintiennent leur charge virale à un niveau bas et empêchent l’évolution du virus vers le Sida. Une autre avancée est un vaccin contre le VIH, qui a été mis au point mais n’a pas encore été – à ce jour – approuvé par la FDA aux États-Unis.
Aussi dévastateurs que continuent d’être le VIH et le sida, il existe une lueur d’espoir grâce à des médicaments tels que la PrEP. Si vous pensez être un bon candidat pour la PrEP, nous vous conseillons vivement d’en parler à votre médecin ou de trouver un centre de santé sexuelle près de chez vous.
N’oubliez pas de vous protéger !