Vous avez peut-être entendu parler de cette nouvelle tendance qui semble avoir ses adeptes outre-Atlantique, une pratique qui sonne comme un sport à la mode mais qui n’est rien d’autre qu’une pure agression sexuelle.
Le « Stealthing », qui vient de « stealth », furtivité ou discrétion, consiste à retirer en toute discrétion (tout s’explique) son préservatif en plein assaut coquin et sans en avertir sa partenaire. En gros, la demoiselle croit être en train de s’ébattre en toute sécurité avec un gentleman alors qu’elle est en train de se faire avoir par un mufle…
L’enquête
Alexandra Brodsky a publié son étude sur le phénomène dans le « Columbia Journal of Gender and Law ». Elle a découvert au cours de son enquête que plusieurs femmes avaient vécu cette agression sans être capable de la nommer. Elles en souffraient, la vivaient comme un traumatisme mais sans arriver à mettre un nom sur cette « nouvelle » forme de viol.
Elle s’est ainsi intéressée au cas de Rebecca, une victime qui travaille maintenant dans un centre d’appel sur les violences sexuelles. Et c’est là qu’elle a réalisé qu’il ne s’agissait pas d’une poignée d’hommes sans scrupule, mais d’un véritable phénomène.
Les forums nauséabonds
Et comme un phénomène nauséabond ne vit pas sans son petit fan club de décérébrés cachés derrière leur écran, Alexandra Brodsky a pu découvrir au cour de son enquête qu’il existait des coins d’internet où ces messieurs vantaient la pratique en expliquant comment et pourquoi ils sont adeptes cet art du stealthing : parce que c’est un droit masculin que de distribuer sa semence où bon lui semble…
Pourquoi c’est gravissime ?
Au cas où certains se demanderaient ce qu’il y a de si grave à cette petite « cachotterie », voici quelques raisons non exhaustives :
C’est du viol
Il y en a qui oseront le « faut pas exagérer… », à ceux-là, contentez-vous de donner l’exemple de ce Suisse qui a été condamné à un an de prison pour avoir enlevé son préservatif sans rien dire… Et rappeler qu’introduire quelque chose dans l’intimité de quelqu’un sans son accord, c’est du viol.
C’est une attaque à l’intégrité du corps
La loi française relative au respect du corps humain est très claire là-dessus : on n’a pas le droit de faire des choses à votre corps sans que vous ne soyez à 100% d’accord. La loi va même plus loin en vous protégeant malgré vous dans le cas où vous seriez prêt à vous nuire à vous-même… Allez balancer sa semence dans une intimité qui n’en voulait pas, ce n’est clairement pas autorisé.
C’est dangereux
Aussi bien pour le benêt qui se prête au stealthing que pour la demoiselle qui le subit, c’est une pratique qui risque évidemment de propager les IST en tout genre de l’un à l’autre. Et c’est d’autant plus révoltant quand madame avait pris ses précautions pour que la galipette soit sereine.
C’est malhonnête
Ca paraît évident, mais mieux vaut le rappeler… Si madame ne fait l’amour qu’avec préservatif, il faut respecter son choix, ou aller voir ailleurs… Le sexe est une mise à nu au sens propre comme figuré. Ce qui fait partie de sa beauté, c’est la vulnérabilité dévoilée, on s’en remet à l’autre. Tromper la confiance d’une personne au moment où elle est le plus sans défense est d’une lâcheté spectaculaire. Faire l’amour avec une personne que l’on connaît à peine sans mettre de préservatif est une pratique très risquée, et c’est une tromperie ignoble que de faire croire à la partenaire que vous êtes sur la même longueur d’onde sécuritaire. Que diriez-vous après avoir découvert qu’un « plaisantin » a mis du sperme dans le plat que vous venez de manger ?
C’est irresponsable
Si madame ne prend pas la pilule, ou qu’elle en a oublié quelques unes ces derniers temps mais qu’elle n’a pas pris la peine de le dire, puisque préservatif il y a, l’homme qui pratique le stealthing prend le risque de la mettre enceinte. Et vu le profil d’un empaffé de cette envergure, peu de chance qu’il assume son acte derrière…
Le plaisir des médiocres
Difficile d’expliquer comment une telle pratique peut trouver des adeptes. Un fantasme de domination violente, un manque de virilité à combler, une perversion égoïste… Et c’est encore très difficile à dénoncer au tribunal, comme l’explique Alexandra Brodsky. Il faut en effet des preuves de l’acte, mais aussi des preuves des conséquences de l’acte. Le droit des femmes a encore du chemin à parcourir.
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