Punition érotique par excellence, la fessée fascine et affole les sens car elle est un atout aussi fréquent qu’efficace aux jeux coquins et autres scénarios érotiques : On trouve toujours un partenaire qui l’a bien méritée ! Mais si l’art d’infliger une bonne fessée érotique est à portée de main et que toute fesse est susceptible d’apprécier la douce correction, il faut néanmoins en apprendre les quelques barrières et préceptes.
Si d’aventure vous étiez tenté par cette expérience aux plaisirs claquants mais que vous craignez de sombrer dans un genre érotique obscur et isolé en goûtant à la flagellation, sachez que bon nombre de notre belle littérature y fait référence et même Rousseau ou Apollinaire que l’on vous montra à l‘école, ont leur histoire de fessée…
Alors voici pour le plaisir de l’imaginaire, de la littérature et pour l’inspiration, quelques un des récits de fessées les plus célèbres…
Fessées du XVIIIème siècle
« La Religieuse » de Denis Diderot, écrit en 1796
Diderot a écrit ce roman à partir d’une correspondance qu’il a entretenu avec le Marquis de Croismare, Diderot se faisant passer pour une religieuse avec laquelle le Marquis avait eu un début d’aventure platonique… La farce ayant pris, l’échange de lettres s’intensifia et Diderot finalement s’en inspira pour écrire ce roman !
« Elle l’a fait venir dans sa cellule, la traite avec dureté, lui ordonne de se déshabiller et de se donner 20 coups de discipline. La religieuse obéit, se déshabille, prend sa discipline, et se macère ; mais à peine s’est-elle donné quelques coups, que la supérieure devenue compatissante, lui arrache l’instrument de pénitence, se met à pleurer, dit qu’elle est bien malheureuse d’avoir à punir, lui baise le front, les yeux, la bouche, les épaules; la caresse, la loue. «Mais, qu’elle a la peau blanche et douce! le bel embonpoint! le beau cou! le beau chignon!… Sœur Sainte-Augustine, mais tu es folle d’être honteuse; laisse tomber ce linge; je suis femme, et ta supérieure. Oh! la belle gorge! qu’elle est ferme! et je souffrirais que cela fût déchiré par des pointes? Non, non, il n’en sera rien…» Elle la baise encore, la relève, la rhabille elle-même, lui dit les choses les plus douces, la dispense des offices, et la renvoie dans sa cellule. On est très mal avec ces femmes-là; on ne sait jamais ce qui leur plaira ou déplaira, ce qu’il faut éviter ou faire; il n’y a rien de réglé. »
« Les Confessions » de Jean-Jacques Rousseau, 1781
Voici un des plus célèbres extraits de l’œuvre majeure de Rousseau où celui-ci met en avant bien avant Freud et la psychanalyse, l’influence qu’a pu avoir son enfance sur sa sexualité d’adulte. On le retrouve ici en proie à la douce punition de Mademoiselle Lambercier, une belle femme de 30 ans.
« Comme mademoiselle Lambercier avait pour nous l’affection d’une mère, elle en avait aussi l’autorité, et la portait quelquefois jusqu’à nous infliger la punition des enfants quand nous l’avions méritée. Assez longtemps elle s’en tint à la menace, et cette menace d’un châtiment tout nouveau pour moi me semblait très effrayante; mais après l’exécution, je la trouvai moins terrible à l’épreuve que l’attente ne l’avait été: et ce qu’il y a de plus bizarre est que ce châtiment m’affectionna davantage encore à celle qui me l’avait imposé. Il fallait même toute la vérité de cette affection et toute ma douceur naturelle pour m’empêcher de chercher le retour du même traitement en le méritant; car j’avais trouvé dans la douleur, dans la honte même, un mélange de sensualité qui m’avait laissé plus de désir que de crainte de l’éprouver derechef par la même main. Il est vrai que, comme il se mêlait sans doute à cela quelque instinct précoce du sexe, le même châtiment reçu de son frère ne m’eût point du tout paru plaisant. (…) Cette récidive, que j’éloignais sans la craindre, arriva sans qu’il y eût de ma faute, c’est-à-dire de ma volonté, et j’en profitai, je puis dire, en sûreté de conscience. Mais cette seconde fois fut aussi la dernière; car mademoiselle Lambercier, s’étant aperçue à quelque signe que ce châtiment n’allait pas à son but, déclara qu’elle y renonçait, et qu’il la fatiguait trop. Nous avions jusque-là couché dans sa chambre, et même en hiver quelquefois dans son lit. Deux jours après on nous fit coucher dans une autre chambre, et j’eus désormais l’honneur, dont je me serais bien passé, d’être traité par elle en grand garçon. »
« Justine ou les infortunes de la vertu », du Marquis de Sade, 1791
Incontournable auteur sulfureux, le Marquis de Sade verra ses écrits interdits pendant près de deux siècles ! « Justine ou les infortunes de la vertu » est son écrit le plus célèbre et narre les mésaventures de Justine qui, en voulant à tout prix conserver sa vertu, ne fait qu’être la victime répétée d’hommes sans scrupules… La pauvre Justine est ici la victime d’un moine qui prend plaisir à la molester.
« Il nous déclare qu’il va nous fouetter toutes deux ensemble, et que la première des deux qui lâchera la chaise, poussera un cri, ou versera une larme sera sur-le-champ soumise par lui à un tel supplice que bon lui semblera : il donne à Armande le même nombre de coups qu’il vient de m’appliquer, et positivement sur les mêmes endroits ; il me reprend, il baise tout ce qu’il vient de molester, et levant ses verges :
« Tiens-toi bien ma coquine me dit-il, tu vas être traitée comme la dernière des misérables. » Je reçois à ces mots cinquante coups, mais qui ne prennent que depuis le milieu des épaules jusqu’à la chute des reins exclusivement. Il vole à ma camarade et la traite de même. (…) A quelque point que fussent enflammées les passions du moine, on n’en apercevait pourtant aucun signe encore ; par intervalles, il s’excitait fortement sans que rien ne levât. »
Fessées du XIXème siècle
« Gamiani ou deux nuits d’excès » d’Alfred de Musset, 1833
Roman le plus réédité du XIXème siècle, certains spécialistes refusent encore aujourd’hui de croire que cet écrit soit l’œuvre d’Alfred de Musset ! Le récit est en effet paru anonymement et les spécialistes se sont souvent offusqués de l’absence de qualité littéraire indigne du grand auteur, dans ces aventures pour le moins ouvertement lubriques !
« Un léger frémissement échappa au moine, extasié sans doute à la vue de ma chair ; sa main se promena partout, s’arrêta sur mes fesses et finit par se poser plus bas.
– C’est par là que la femme pèche, c’est par là qu’elle doit souffrir ! dit une voix sépulcrale.
Ces paroles étaient à peine prononcées, que je me sentis battue de coups de verges, de nœuds de cordes garnis de pointes en fer. Je me cramponnai au prie-Dieu, je m’efforçai d’étouffer mes cris, mais en vain : la douleur était trop forte. Je m’élançai dans la salle, criant : grâce ! grâce ! je ne puis supporter ce supplice ! tuez-moi plutôt ! Pitié ! Je vous prie !
– Misérable lâche ! s’écria ma tante indignée. Il vous faut mon exemple !
À ces mots, elle s’expose bravement toute nue, écartant les cuisses, les tenant élevées.
Les coups pleuvaient ; le bourreau était impassible. En un instant, les cuisses furent en sang. Ma tante restait inébranlable, criant par moments : Plus fort !… ah !… plus fort encore !… »
« La Venus à la fourrure » de Leopold von Sader-Masoch, 1870
Auteur célèbre dans les milieux SM, et pour cause, c’est de son nom que l’on a tiré le terme « masochisme », Sacher-Masoch présente dans cet ouvrage, les confessions de Séverin à son ami narrateur sur sa relation avec Wanda von Dunajew qui le maltraite et l’humilie conformément à ce qu’il lui a demandé…
« Là-dessus, elle releva sa manche parée d’hermine avec des gestes d’une grâce sauvage, et se mit à me frapper sur le dos. Je fus saisi d’un tremblement saccadé, le fouet pénétrait dans ma chair comme un couteau.
-Alors, ça te plaît ? criait-elle.
Je me taisais.
-Attends seulement que tu chiales comme un chien sous le fouet, menaça-t-elle. En même temps elle avait recommencé à me fouetter. Les coups pleuvaient dru, d’une force effrayante, sur mon dos, sur mes bras, sur ma nuque. (…) Enfin, elle semble fatiguée. Elle jette le fouet. (…) Je m’approche de la belle femme qui ne m’était encore jamais apparue si séduisante qu’aujourd’hui, dans sa cruauté, dans son mépris. »
Fessées du XXième siècle
« Les Onze mille verges » de Guillaume Apollinaire, 1907
Texte écrit lorsque le poète avait 27 ans, il conserva l’anonymat pour ne pas voir son nom associé à des écrits à la lubricité excessivement crue, surtout pour l’époque ou la censure frappait encore. « Les onze mille verges » est un immense classique de la littérature érotique française et toutes les formes de sexualités y apparaissent, y compris, évidemment, quelques belles fessées…
« Petit à petit, elle sembla se faire aux coups. A chaque claquement de la verge, le dos se soulevait mollement, le cul s’entrouvrait, et le con bayait d’aise comme si une jouissance imprévue venait la visiter. (…) L’Allemande ne sentait plus la douleur, elle se lovait, se tordait et sifflait de jouissance. Sa face était rouge, elle bavait et lorsque Mony commanda au Tatar de cesser, les traces du mot putain avaient disparu, car le dos n’était plus qu’une plaie. »
« Eloge de la fessée » de jacques Serguine, 1973
L’auteur propose ici un ouvrage entièrement consacré à la fessée, ouvrage qui est devenu au fil du temps une référence en cette matière assez peu théorisée finalement ! Jacques Serguine propose dans son livre une fessée plutôt sage, que l’on s’échange avec une forme de douceur et entre amoureux…
« Alors je retroussai, à peu près jusqu’à la taille, la longue chemise de Michèle et, son petit derrière bien nu, innocent et offert dans la demi obscurité, entrepris de lui appliquer une retentissante fessée. D’abord assez incertain sur le degré de force, le rythme même que je devais observer : ainsi que je l’ai exposé, je n’avais jamais frappé ni une femme, ni un enfant, ni non plus un animal. Puis, très vite, emporté par cette force et par ce rythme, sans avoir à les calculer ; par une sorte de respiration qui leur est propre, comme cela peu être le cas dans la jouissance physique et dans l’amour. (…) Je n’ai jamais su à quel instant Michèle comprit que je lui donnais et qu’elle recevait une fessée. Sans doute au premier coup je lui fis plutôt très mal, mais elle était encore surprise. Son petit derrière parut se contracter surtout de façon instinctive, et peut-être émit-elle un bref cri étouffé. Avant d’avoir pu réfléchir, je continuai donc à la fesser, et, alors ce fut tout à fait comblant parce que Michèle et le corps de Michèle reconnurent cette fessée, et, l’ayant reconnu, l’admirent, son derrière en vérité se dénoua, s’ouvrit, lui aussi, semblait-il, très calme sous la rafale plutôt brûlante. »
« Venus erotica » d’Anaïs Nin, 1969
Anaïs Nin écrivit quelques textes érotiques grâce au bon filon trouvé par son compagnon de l’époque, Henry Miller, qui était payé par un mystérieux lecteur pour écrire des histoires coquines… Bien qu’elle se lança dans ces écritures pour l’argent plutôt que pour le plaisir, elle se déclara cependant satisfaite en les relisant plus tard, ayant le sentiment d’avoir fait entendre sa voix de femme dans ces écrits alors majoritairement écrits par des hommes et pour des hommes… Dans cet extrait, Bijou ressent une vive brûlure aux fesses, à cause du frottement de la selle de son cheval et en fait part à son amie Leila…
« Elles ôtèrent leurs vêtements et toutes deux montèrent sur le même cheval. La selle était chaude. Elles s’emboitaient parfaitement l’une dans l’autre. ; Leila, derrière, mit ses mains sur la poitrine de Bijou et embrassa son épaule. Elles marchèrent au pas dans cette position, la selle frottant contre leurs sexes à chaque mouvement du cheval. Leila mordait l’épaule de Bijou et Bijou se retournait de temps en temps pour embrasser les seins de Leila. Puis elles retournèrent sur leur lit de mousse et se rhabillèrent. (…) Bijou sentait surtout ses fesses en feu et demanda à Leila de mettre fin à son irritation. Leila caressa les fesses de Bijou, puis reprit la cravache et frappa fort ; Bijou se contractait sous les coups. Leila lui écartait les fesses d’une main afin que le fouet la touche dans la fente, où c’est plus sensible – et Bijou finit par crier. Leila ne cessa de la frapper à cet endroit jusqu’à ce qu’elle se torde de convulsions. Alors Bijou se retourna et frappa Leila aussi fort, tant elle était irritée de se voir si excitée et cependant insatisfaite, de se voir brûlante et en même temps incapable d’arriver à une conclusion. Chaque fois qu’elle frappait, elle ressentait des palpitations entre les cuisses, comme si elle était en train de prendre Leila, de la pénétrer. Après s’être fouettées à en devenir écarlates, elles tombèrent l’une sur l’autre, mêlant leurs langues et leurs mains jusqu’à ce qu’elles atteignent enfin le paroxysme de leur plaisir. »
La fessée du XXIième siècle
« L’art de la fessée » dessins de Milo Manara, texte de Jean-Pierre Enard, 2011
Maître de la BD érotique, Manara s’est ici associé à Enard pour proposer un hommage à la fessée. Il s’agit plutôt d’un récit illustré que d’une bande dessinée, mais les images nombreuses ne sont pas pour déplaire…
« On ne sait pas ce qu’est la fessée. Certains y voient une punition enfantine. D’autres, une manie ridicule. Mais c’est la meilleure manière de rendre hommage à ce que la femme a de plus noble, de plus délicat, de plus généreux : ses fesses. (…) Fesser, ce n’est pas frapper. C’est caresser et violer en même temps. Je ne connais rien de plus merveilleux que des fesses qui se cabrent sous la main, se roidissent, puis se tendent en appelant le coup suivant. Elles se révoltent et s’offrent dans le même mouvement… Fesser un cul de femme, c’est mieux que le baiser. C’est lui faire l’amour tout en observant les effets… »
La fesse est sans fin
La fessée étant très largement exploitée dans la littérature érotique, si le sujet vous intéresse, il vous sera facile de trouver des livres qui lui sont entièrement consacrés à l’image de « A corps et à cris : cinq fessées érotiques », ou encore « Anthologie de la fessée et de la flagellation » d’Alexandre Dupouy… Vous trouverez ainsi facilement de quoi vous mettre en appétit sur le sujet avant de, pourquoi pas, vous essayer vous-même à cet art sensuel du bassin baffé et du rein rossé !
Sources : « Anthologie de la fessée et de la flagellation » par Alexandre Dupouy aux Editions de la Musardine.