qui de nous deux nouvelle

Qui de Nous Deux

Mon sang ne fait qu’un tour avant de submerger mon clitoris de désirs lorsqu’en ouvrant mon casier, je découvre, placé avec application, un coffret présentant un sextoy. Qui d’autre que mon boss aurait pu accéder à mon casier pro ? Une avalanche de suppositions me parcourt et tout devient limpide lorsque je me remémore ses allusions douteuses à mon encontre : « Ne vous foulez pas la cheville, perchée là-haut sur vos talons, le rapport d’activités vous attend ».

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Ces mots sonnent encore en moi sans que je ne parvienne à faire la part des choses entre le sentiment d’humiliation et celui d’excitation qu’ils m’évoquent. Je me rappelle aussi du malin plaisir qu’il prend à m’ordonner d’ajouter un sucre à son café comme si l’avenir de l’humanité en dépendait.

Le soir même, je décide d’utiliser ce mystérieux présent en prenant des selfies que je glisserai dans la bannette de mon chef, en guise de remerciement pour cet avantage en nature. Qui sait ? Peut-être que renchérir ainsi sur sa désinvolture l’invitera à me promotionner sur le canapé… Alors je m’adosse confortablement contre ma tête de lit, lovée dans les reliefs de ma couette qui suffisent à habiller ma nudité. Les réminiscences d’instants professionnels, d’un imprenable érotisme attisent mon envie.

Mon responsable aime me convoquer dans son bureau sur un ton strict afin de susciter chez moi les palpitations d’une soumise. Il se joue de moi avec délectation lorsqu’il fait d’un détail, l’objet de tous ses reproches à mon égard et pénètre mes yeux de l’obscurité des siens pour percer tous mes fantasmes. Ça m’excite et bien qu’il ne prononce pas un mot, je sais qu’il sait.

Déjà toute émoustillée par ces scénarios quotidiens, sorte de préliminaires professionnels, mon entrecuisse est prêt à recevoir cet objet érogène. J’observe la forme courbe et généreuse du vibromasseur. Le boss a choisi ma couleur préférée, sans doute l’avait-il entendu au détour d’une conversation. Délicate attention me dis-je, tout autant que la texture lisse de ce phallus robotique.

Je prends le temps de me lamenter de caresses furtives du bout arrondi de mon jouet pour me rendre aussi folle que lorsque mon supérieur exerce son autorité sur moi. Il aurait aimé me torturer sans me donner contentement avec le sourire en coin qu’il porte à chaque fois qu’il use de son pouvoir hiérarchique sur moi. Ce n’est plus tant mon sextoy violet qui éveille mes sens, que l’impression presque palpable de sentir les doigts de mon supérieur s’aventurer pas à pas à l’orée de mon clitoris.

Le jouet fond en moi par salves puis s’enfonce comme absorbé par mon excitation. Ce coup de butoir me surprend tant qu’une première vague de plaisir m’éclabousse. Echine tendue, ventre creusé et poitrine offerte, je m’immortalise d’un selfie à l’image de ma jouissance.

Allongée sur mon lit, le smartphone à la main, je languis de ces va-et-vient délicats dont je me hâte de découvrir tout le potentiel encore en retenue. Il me tarde d’accélérer la cadence à mesure que mes lèvres se gonflent sous l’endurance sensationnelle du vibro.

Mon sextoy appuie fortement sur mon point G tandis que l’embout vibre plus intensément sur mon clitoris de sorte d’électriser mes sens. Lorsque je l’introduis jusqu’à la garde, je fantasme que ce soit le sexe de mon chef dont le charisme est l’atout de séduction me faisant fondre sous ses commandements. J’imagine sa verge gorgée d’excitation lorsqu’il joue de son ascendant sur moi pour me rendre vulnérable. Alors, il s’exalterait sans doute de me prendre sévèrement sur son bureau, pour me corriger.

J’exulte en passant la quatrième vitesse tout en me tortillant sur le lit pour contenir les vagues de plaisir qui me submergent. Ma fente inondée vient répondre aux provocations de mon jouet tout autant qu’à l’attrait qu’exerce mon chef sur ma libido. M’en remettant aux sensations qui dominent mon corps, s’échappe un profond orgasme escaladant tous les paliers du plaisir pour exploser dans mon bas-ventre. Je reprends un cliché soulignant mon regard apaisé et la naissance de ma poitrine.

Le lendemain, je dépose discrètement l’enveloppe qui contient mes selfies dans la bannette de mon patron, en espérant attiser ses penchants et le faire craquer enfin. L’après-midi même, il me convoque avec une autorité hautement plus élevée qu’à l’accoutumé. Mes jambes se dérobent à l’entente de sa voix grave au bout du fil. Je le rejoins. Comment peut-il exercer un tel contrôle sur moi, ce patron qui n’en est pas moins un homme comme les autres ?

D’un couloir à l’autre jusqu’à son bureau, mes talons rythment mon pas tandis que je le suppose impatient de concrétiser ses pulsions. A l’entente de mes talons aiguilles, il assène un « entrez » sans même que je n’ai eu le temps de frapper à sa porte. Je prends les devants de m’installer face à lui. Son massif bureau nous sépare d’un écart presque vertigineux concourant à mon désir qu’il m’y bascule sans aucun préalable.

Mais il me sort de ma rêverie en s’exclamant promptement : « Dois-je prendre votre initiative comme du harcèlement sexuel, Mademoiselle ? ». Je suis sidérée qu’il ose m’accuser de la sorte ! Il me décontenance encore et non sans en tirer jouissance. Je ne sais plus tant s’il me rend folle de dégoût ou d’envie. Comment peut-il retourner la situation à son avantage alors qu’il en est l’instigateur ? A moins que… J’en viens à douter qu’il soit à l’origine de ce cadeau ; ce qui sans nul doute, le fait jubiler davantage.

Pendant que je perds pieds, honteuse, il savoure l’effet de ses manigances dont je suis le pantin. Plus je bégaie, plus il s’exalte intérieurement jusqu’à ce qu’un détail le trahisse. Lorsque je capte cette petite étincelle dans ses yeux, j’éprouve un soulagement profond. Enfin, j’ai la certitude qu’il est bien l’auteur de ce cadeau et ne fait que se jouer de moi tant il me désire. Il voudrait donc que je lui sois redevable… Il voudrait que je me fasse pardonner de ce grave manquement professionnel… Mais il vient de commettre l’erreur de me laisser surprendre cette lueur lubrique qui illumine son visage. Puisqu’il me veut, j’ai toutes les cartes en mains pour prendre le pouvoir.

Alors ma moue déconfite se métamorphose en un malin rictus en coin. Je reprends ma dignité à bras le corps, me lève en prenant soin de réajuster ma jupe et tourne les talons sans un mot. Son visage médusé oscille entre déception et rage. Mon départ imprégné de défiance nimbe l’atmosphère d’une sensualité des plus savoureuses. Mon cœur palpite d’avoir osé lui tenir tête là où la chair de poule réveille tout mon corps tandis qu’il bande sans doute à s’en ronger les ongles. Maintenant, c’est moi qui domine la partie, une jouissance plus grande que n’importe quel sextoy…

Fin

Stella TANAGRAArticle écrit par Stella TANAGRA

« Auteure de littérature transgressive et bloggeuse sexo jusqu’au bout du clito ! »

Dans mes différents livres, j’aime aborder des thématiques troublantes qui côtoient sans limite, les vices et l’interdit. Mes personnages sont versatiles, étranges et surprenants, menant souvent les lecteurs là où ils ne s’y attendent pas…

Au fil de mes expériences, j’ai eu l’occasion de participer à différents salons littéraires et ateliers d’écritures. J’ai aussi eu la chance d’être modèle photo et de tester de nombreux sextoys. Afin de partager mes aventures, j’ai créé mon blog : www.stellatanagra.com et suis présente sur les réseaux sociaux :

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