Diffusée depuis 2019 sur Netflix, la série Sex Education est un véritable phénomène. La 3e saison est sortie tout récemment et il se murmure qu’une 4e saison serait en cours de préparation.
Le titre de la série ne pouvait que nous plaire et nous n’avons pas été déçus par le visionnage de ces trois premières saisons. On vous explique pourquoi.
Pour la grande variété de thèmes abordés
C’est assurément l’une des plus grandes réussites de la série. L’action se déroule dans le lycée anglais de Moordale, dans la ville éponyme. Loin des pensionnats et des lycées classiques auxquels les films et les séries nous ont habitué lorsqu’il s’agit d’Angleterre ; et loin des clichés pas très fins qu’on accole souvent aux adolescents ; nous sommes ici en plein XXIe siècle à n’en pas douter.
La série annonce la couleur dès son titre et la déploie de manière assez subtile. Nous allons sans doute en oublier mais voici les sujets liés au sexe et à l’amour qu’elle aborde :
– la première fois
– le consentement
– les plans cul ou le casual sex
– l’avortement
– la non-binarité
– le handicap
– le vaginisme
– les relations hétéro comme homosexuelles
– les relations queer
– le plaisir
– les abus sexuels
– la maternité
– la liberté sexuelle
– le dirty talk
– la pénétration anale
– les jeux de rôle
– l’amour
– l’infidélité
– les MST et IST
– les fantasmes…
Loin de se contenter mettre en scène une bande d’ados en rut, la série est profonde et complexe. Elle évoque également la sexualité et les relations de personnages plus âgés : Jane Millburn, son ex-mari, Jacob et ses amants de passage ; Maureen Groff qui se libère après sa séparation ; ou encore le couple de professeurs.
Bien loin de se limiter au sexe, la série aborde avec subtilité les grands thèmes qui traversent notre société. De façon parfois sérieuse ou joyeusement foutraque. La question du sexe est dédramatisée puisqu’on peut parler de tout !
Pour la complexité des personnages
Tous les personnages évoluent au fil des trois premières saisons. Aucun ne reste figé dans ce qu’il était. Et c’est passionnant.
Otis, l’un des personnages principaux, vierge, n’arrive pas à se masturber et tombe amoureux de Maeve alors qu’il mène avec elle des séances de thérapie sexuelle au lycée. Maeve, la féministe, jongle entre sa réussite brillante au lycée et sa vie personnelle chaotique avec une mère toxicomane. Jane Millburn, la mère d’Otis, est une sexothérapeute de renom en prise avec la gestion de son fils vie de couple. Le solaire Eric Effyong vit ses premières histoires avec Rahim puis Adam. Ce dernier, de personnage violent et assez détestable devient extrêmement touchant à la fin de la saison 3. Lili, passionnée d’extra-terrestres est obnubilée par la perte de sa virginité avant de se mettre en couple avec Ola. Et que dire de Jackson, le brillant sportif qui est tellement plus que ça ; d’Aimee, la meilleure amie de Maeve qui gagne en profondeur au fil de la série ; de l’excellente et ambitieuse Viv ; de Cal qui secoue les vieilles règles du lycée et nous fait réfléchir à la non-binarité ; de Ruby et son gang d’intouchables ou encore de Hope, la proviseure qui fait une entrée fracassante à la saison 3.
Nous avons particulièrement adoré la grande inclusivité qui règne dans cette série.
Une plongée dans le monde des adolescents et les adultes qui gravitent autour d’eux et qui n’est pas dénuée d’humour.
Pour le casting impeccable
Un vrai sans faute. Des premiers aux seconds voire troisièmes rôles, il n’y a pas une fausse note. Gillian Anderson est parfaite dans le rôle de Jean Millburn. Tout comme Emma Mackey, Asa Butterfield, Ncuti Gatwa, Aimee Lou Woods, Patricia Alllison, Connor Swindells ou encore Mimi Keene…
Jemima Kirke campe quant à elle une proviseure en apparence sympathique mais qui est là pour redresser l’image de Moordale.
C’est cul et cru mais jamais vulgaire
C’est là la prouesse de la série : parler autant de sexe, de façon vraie et crue sans jamais tomber dans la vulgarité ; en faisant autant rire que réfléchir.
Les adolescents et jeunes adultes y trouveront sans doute des réponses à leurs propres questionnements. Les adultes découvriront sans doute une sexualité débridée chez les plus jeunes mais se retrouveront également dans les questions qui taraudent les personnages les plus âgées de la série et/ou dans les relations parents-enfants.
On arrête là pour les compliments mais à noter aussi la très jolie mise en scène, souvent chatoyante ; le travail sur la lumière et les décors ; une bande-son bien pensée et des costumes parfaits.
Bravo Moordale ! Et vivement la 4e saison.