Odieux plaisirs – Partie 3

 

Barnabé observa sa silhouette de profil dans le miroir de la salle de bain. Il était satisfait. Malgré les années, il avait su dompter sa bedaine grâce aux entraînements stricts de son coach sportif. Et les régimes de sa nutritionniste avaient également aidé à conserver cette allure de jeune homme. Il faudrait par contre qu’il prenne rendez-vous avec ce chirurgien qu’on lui avait recommandé pour effacer les rides de plus en plus nombreuses. C’était un comble que l’inventeur de l’invisibilité ait des rides aussi visibles…

— Barnabé ?

La voix mielleuse venait de la chambre. Il n’était plus certain de se souvenir du prénom de l’étudiante et il la trouvait bête à mourir, mais elle avait un corps de rêve et ses fellations étaient inégalables. C’est cette dernière pensée qui le fit sortir de la salle de bain sans attendre.

La jeune fille était allongée sur le lit dans une posture provoquante, complètement nue. La perfection vautrée au milieu de draps de soie. Il s’approcha du lit et attrapa l’étudiante par la cheville pour la glisser jusqu’au bord du lit de façon à ce que son visage soit à la hauteur de son pénis. Elle lui envoya un sourire résolument coquin qui l’agaça plus qu’il ne l’excita. Il saisit la tête de la jeune femme et la plaqua contre son sexe.

Elle émit un rire gêné qu’il étouffa en plantant son membre dans sa bouche. Il effectua quelques va-et-vient avant que la jeune femme ne retire sa bouche.

— Tu ne veux pas t’allonger un peu ? On pourrait…

Il ne la laissa pas terminer et replanta son membre durci au fond de la gorge de l’étudiante qui retint un haut le cœur. Puis, résignée, elle fit montre de ses talents et avala le chibre du scientifique le plus célèbre de ce siècle dans un tournoiement de langue exceptionnel. Plus le plaisir de Barnabé montait, plus il serrait dans ses doigts les cheveux de la jeune femme. Et lorsqu’il jouit finalement, il pressa sa tête contre son sexe pour l’obliger à avaler jusqu’à la dernière goutte de sa semence. Elle essaya de se libérer, mais son emprise était totale. Elle avait beau se débattre, incapable de respirer, il demeurait imperturbable. Sa jouissance était exacerbée par ce sentiment de pouvoir. Plus elle suffoquait, plus son plaisir était puissant.

Et lorsque son sexe commença son lent dégonflement, il expulsa la tête de la fille en la tirant par les cheveux, la jetant sans ménagement sur le lit. Elle respira à plein poumon, toussant à s’en déchirer les bronches, la gorge obstruée par le sperme tout juste répandu. Puis elle se mit à sangloter, blottie dans le lit. Barnabé était toujours debout, les yeux fermés, redescendant doucement de l’extase où il s’était trouvé ces dernières secondes.

Il revint alors à la réalité et balaya des yeux sa chambre immense avant de poser son regard sur la fille en pleur dans son lit. Il s’allongea près d’elle et se lova contre son dos. Elle eut un geste de recul.

— Chut, pardon, tout va bien. Je suis parfois un peu dur, mais c’est à cause de mes sentiments pour toi. Ils me font paniquer.

Au ton de la voix suave de Barnabé, elle se détendit un peu et ravala ses sanglots. Ils restèrent ainsi l’un contre l’autre en silence un moment, puis elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose. À peine eut-elle prononcé son premier mot qu’une douleur fulgurante la saisit. Barnabé venait d’enfoncer trois doigts dans son anus.

— Non, pas ça, arrête…

Mais déjà il fouillait de ses doigts les parois anales de la jeune fille, laissant volontairement trainer ses ongles. Elle se mit à hurler et il plaqua son autre main contre sa bouche, sans cesser ses mouvements digitaux violents. Il sentait vibrer les cris retenus dans la paume de sa main et son sexe se raidit alors à nouveau.

Il allongea la fille sur le ventre en l’écrasant de tout son poids, l’oreiller de soie servant de bâillon. Il retira ensuite ses doigts et enfonça son pénis dans l’anus maintenant bien ouvert. Le cri de douleur qui s’en suivit fit monter encore d’un cran son excitation. Il en voulait encore plus. Tout en la labourant sans retenue, il ouvrit le tiroir de sa table de nuit et en sortit un énorme godemiché imitant un pénis avec veinures à la perfection.

Il alluma l’engin qui se mit à remuer dans tous les sens. Barnabé eut du mal à garder en main cette machine du diable. Il enfonça son sexe tout au fond de l’anus de la jeune femme pour la maintenir immobile puis il fit pénétrer le godemiché dans le vagin. Elle esquissa un soubresaut, plus un réflexe qu’une tentative de se défaire. Elle avait abandonné toute volonté. Barnabé la sodomisa encore quelques instants pendant que le braquemart en plastique remuait en tout sens dans le vagin. Mais le cœur n’y était plus. L’étudiante avait cessé de se défendre, elle ne pleurait plus. Elle refusait le combat et cet abandon fit entrer Barnabé dans une colère noire.

Il se retira d’un coup et jeta le godemiché toujours allumé à l’autre bout de la pièce dans un geste rageur. L’engin explosa contre mur et mourut dans un dernier sursaut vibrant. La jeune fille rampa difficilement sur le lit pour s’éloigner de son bourreau.

— Allez, casse-toi. Tu me fatigues.

L’étudiante rassembla ses affaires en pleurant. Elle se déplaçait difficilement, des douleurs insupportables irradiant son bassin.

— Dégage, je te dis !

Elle sursauta et quitta la chambre en courant, ses habits à la main. Barnabé s’assit au bord de son lit et soupira. Il avait rendez-vous dans une heure pour donner une conférence. Il fallait se préparer.

L’eau chaude de la douche l’apaisa. Il savait que ce qu’il avait fait était mal. Mais c’était plus fort que lui. Il y avait des périodes où les femmes l’énervaient, alors il les traitait comme elles le méritaient. Et il traversait une de ces périodes. Il savait parfaitement pourquoi. Cela faisait plusieurs nuits qu’il ne dormait pas. Il en ignorait la raison, mais il s’était mis à repenser à sa voisine. Celle qu’il avait violée et terrorisée alors qu’il était invisible. C’était il y a si longtemps. Pourquoi ce cauchemar revenait-il le hanter maintenant ?

Il était riche, célèbre, acclamé par toute la profession. Sa découverte sur l’invisibilité avait impressionné. Et même si les fins étaient essentiellement militaires, il était unanimement considéré comme un grand scientifique. C’est tout ce qui comptait. Il fallait qu’il cesse de se torturer avec cette vieille histoire et qu’il retrouve le goût à la vie. Ce qu’il avait fait pour l’humanité rattrapait largement cette erreur de jeunesse.

Dans le taxi qui le conduisait à la conférence qu’il devait donner, il retrouva un peu de joie. On l’attendait à la Sorbonne et cette université avait chaque fois été pour lui l’occasion de ramener chez lui de belles étudiantes prêtes à faire tout ce qu’il désirait.

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