Bonjour, je cherche correspondant coquin pour envols épistolaires* coquins et rigolos… Voilà voilà ! Je ne fais pas de cam’ et ne cherche pas de rencontre réelle. Juste correspondance (alors dansons maintenant…)
* épistolaire avec l’écran pour support !
Voici, succinctement résumée, l’annonce qu’elle avait passée, il y a quelques jours, sur un site dont elle avait déjà oublié le nom. Juste trouver, miracle, l’oiseau rare dont la plume, au plus près de la sienne, saurait éveiller à nouveau ses élans tout en respectant ses règles.
Après maintes réponses et un tri sélectif, Lyse avait gardé Fabien, lui avait ouvert les portes de sa messagerie secrète et l’avait accueilli, souriante, dans son monde virtuel. Entrant de plain-pied dans le coquinement vôtre, elle lui avait tendu la perche immédiatement et il l’avait saisie ! Après les inévitables tâtonnements du début, les échanges avaient vite pris un ton plus épicé et, chacun pourvu d’une photo de l’autre, s’était engagé à corps perdu dans le monde des mots. Elle, soufflant sans relâche sur ses chardons à lui, écrivait :
Fabien, je vous lis et vos mots s’accouplent parfaitement aux miens. J’en ressens chaque houle, chaque reflux, chaque apogée. Vous êtes ma plume sœur, celle qui pénètre parfaitement mes creux et y laisse une empreinte précieuse, comme une cigale dans l’ambre. Grâce à vos mots, je bois vos envies, je suis, en vie, les mouvements saccadés de votre main sur votre manche, les éclats de souffle bruissant à votre bouche. Vous savez que mes seins ne seront que mirage, que ma bouche accueillante ne sera jamais vivante, que mes hanches ne chavireront jamais sous vos tempêtes et malgré cela, votre imagination plonge dans mes abysses, s’y noie, revient à la surface, prend de l’air, enserre, chavire de nouveau.
Vous jouissez sur nos rêves. Je coule sur mes amères entraves. Mais qu’il est savoureux de se rejoindre ainsi, d’exulter de la sorte. Cachés sous nos paupières closes, sous nos draps cotonneux, nous mourons de plaisir sans que personne ne sache… Et cela est… Géant… J’aime votre élégance, vos assemblages de mots, votre queue triomphante et la couleur de votre costume.
Fabien répondait :
Lyse, donnez-moi encore à lire de ces pulsions de vie où la douleur, la souffrance, la jouissance ne font qu’un. Continuons le jeu, enivrons-nous, j’ai une soif sans faim. Vous me manquez infiniment dans ces journées galère où j’ancre mes envies à l’écran clignotant. Mais je vous sais brûlante sous le feu de mes mots. Mon verbe vous pénètre, ma verge vous inspire. Je veux prendre ce qu’il y a à prendre, votre chatte luisante, vos fesses triomphantes, votre bouche profonde. Vous explorer sans fin, quelle jouissance infinie. Je bois vos dévergondages au calame de votre plume, votre prose qui ose, vos offrandes de salope, vos soumissions de chienne. Vous flirtez avec l’élégance pour coucher avec le vice. Je ne puis que vous imaginer, lascive, impatiente, brûlante, là, sur ce lit et vous offrir l’image des ascensions que vos gestes m’inspirent. Je veux vous combler, vous remplir, vous essouffler, vous assaillir, vous prendre le cul, vous baiser la main, vous souiller de jouissance, vous soumettre. Vous êtes si belle, ouverte, sous moi mise. Je vais vous forer infatigablement, vous soumettre à la saillie. Ma queue fière, déterminée, votre vulve luisante de gourmandise, juteuse comme un fruit bien mûr que l’on vient de fendre, n’ont pas fini d’en découdre. À rythme lent, je vais d’abord faire raisonner vos tambours au tam-tam de mes hanches. La peau ferme de vos fesses sonne juste et bon. Quel bel écrin pour ma baguette de chef d’orchestre. Je vais râler pour donner à mes assauts leurs encouragements, je vais presser vos globes dans mes mains, les écarter l’un de l’autre pour élargir votre faille. Làààà… Je m’arrête… Je vais lentement… très lentement… Je contemple le miracle de la pénétration. Mon gland se pose sur votre bouche de chair, je l’accompagne sur vos contours… Làààà… il entre. Aspiré, il disparaît peu à peu dans vos replis… OOooh ! Comme vous l’avalez bien ! J’engage mon calibre de peau luisante. Englouti, lui aussi, vous sentez mes réserves de fruit caresser votre raie. Quel beau voyage, quelle belle destination ! Joutons Lyse, jusqu’à plus soif, jusqu’à l’ivresse, jusqu’à l’épuisement.
Chacun des deux le reconnaît, les dommages collatéraux sont terriblement mouillés et nacrés. Leurs partenaires de vie ayant depuis longtemps remisé au vestiaire les jeux de peaux, Lyse et Fabien s’écrivent tous les jours et les week-ends leur semblent interminables car toute correspondance est impossible.
Amoureux de leurs mots, comme s’ils étaient de vrais amants, des amants de chair, ils se manquent, se languissent l’un de l’autre. Se cachant pour jouir, le jour, la nuit, le week-end. Profitant du moindre petit créneau pour relire ces échanges comme ils auraient usé de mille ruses pour se retrouver, en vrai.
Leur petit jeu avait duré deux mois. Presque soixante jours au cours desquels ils s’étaient fabriqués, au sein de leurs vies de routine, une alcôve magique où ils joignaient leurs âmes.
C’est elle qui, dérogeant à toutes ses règles, a proposé une rencontre, une vraie. C’est lui qui, balayant toutes ses barrières, a proposé ce rendez-vous dans cette clairière inondée de lumière. Elle n’a pas pris de douche -il aime les odeurs- n’a pas rasé minette -il aime les bouclettes. C’est ce côté primitif qui a eu raison de ses raisons, à elle. Il aime tout ce qu’elle redoute.
Les voici face à face, baignant dans le soleil. Seuls trois pas les séparent, que lui franchit d’un seul coup. Il tombe à ses genoux et soulève sa jupe. Pas de petite culotte, elle sait ce qu’il préfère, juste son ramboutan et son noyau perlé. Bon sang, il a tellement… tellement… Ses yeux dévorent, il en oublie son souffle. Il approche son nez de ce fruit parfumé, achève son apnée dans la toison bouclée. Seigneur, elle sent vrai, tellement vrai. Bocage et verger, intimement mêlés, fragrance musquée qui le fait délirer. Il hume, retrouvant les instincts primitifs des hommes des cavernes, savourant par avance, cette proie et son don. Doucement, ooooh, si doucement, il caresse du nez le duvet qui occulte, écarte la plaie vive d’où s’écoule un miellat. Sa langue, timide, trompe, butine cette offrande, le pistil érigé, les nymphes repliées. Il la goûte et il aime, il aime tellement ça ! Salicorne et châtaigne en écheveau tressé lui laissent sur la langue un brin sucré-salé.
Et elle, les yeux clos sur son âme, aspire aveuglement le tourment qu’il inflige. Tout se bouscule, le bien et le pas bien, le temps d’un bref chaos. Puis tout devient limpide. Cet homme à ses genoux, ses mains qui la cramponnent, ce nez et cette langue qui la découvrent enfin. Elle murmure des mots, ces mots qu’ils ont écrits et qui se sont gravés dans sa mémoire sensible. Elle frémit sans fin, les jambes en coton, les mains dans les cheveux de l’officiant ployé. Il se relève alors, la bouche parfumée et dévore ses lèvres en écartant, fébrile, les tissés camisole qui les privent de peau. Ils se retrouvent nus, au sein de la clairière, et tombent sur la mousse comme deux enragés. Il la veut tout de suite, elle le veut elle aussi, remettant à plus tard prémices et remords. Elle écarte les cuisses, il y plonge son glaive, tous les deux sanglotant leurs trouvailles charnelles. Lyse jouit tout de suite et coule infiniment, les pieds noués aux reins du mâle qui la fouit. Et Fabien s’évapore, son corps n’est que contours. Seule compte sa queue d’où jaillit en longs jets, sa semence laiteuse recueillie en creuset. Il s’est tellement branlé sur cette femme inerte, posée sur un écran et façonnée de mots, que cette exultation est une délivrance.
Ils ont criés ensemble leurs vies qui se tissaient au rouet de leurs reins, au rythme de leurs souffles. Puis ils se sont parlés, pour connaître leur voix, pour parfaire les images échangées mais muettes. Après… après… Ils se sont aimés encore, mais tout doux, en adieu.
Ils s’écrivent encore, leur romance s’étoffe même s’ils sont bien conscients que tout n’est que mirage.
Peut-on infiniment vivre ainsi, dans sa tête ? Ils ne le savent pas et s’en foutent, ma foi. Leur liaison est parfaite. Les mots sont leurs complices.
Ils se vouvoient encore…
Article écrit par RoseLys DesDunes
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