Même si vous êtes persuadé que cela n’arrive qu’aux autres et que nul partenaire n’a évidemment jamais eu besoin de simuler quoi que ce soit entre vos bras, sachez que du point de vue des statistiques du moins, vous avez probablement tort.
En effet, si une étude menée par deux scientifiques, Gayle Brewer de l’Université de Central Lancashire et Colin Hendrie de l’University de Leeds, a permis de mettre en avant le fait que 80% des femmes ont déjà simulé l’orgasme, les hommes ne sont pas non plus en reste puisqu’une étude conduite par l’organisme UK Medix a démontré quant à elle que 22% des hommes simulaient parfois également…
Le constat est donc indéniable : l’humain, à l’occasion, simule ses extases.
A-t-il raison de le faire ? Y a-t-il des situations où la simulation est préférable ou faut-il au contraire la bannir complètement ? Petit tour d’horizon des motifs valables et moins valables de feindre la liesse érotique.
Quand la simulation a raison
Pour ménager le partenaire
Si votre partenaire a des tendances légèrement paranoïaques et un souci de bien faire exacerbé propre à le rendre morose face à toute baisse d’extase, alors que vous avez besoin ce soir-là de gaieté et de bonne humeur, mieux vaut épargner sa susceptibilité pour vous acheter une tranquillité. A condition bien sûr que ce petit mensonge ne soit pas utilisé trop souvent.
Pour faire venir le plaisir
C’est en forgeant que l’on devient forgeron et c’est en poussant des cris de plaisir que le plaisir vient parfois. En effet, avec un peu de concentration et de volontarisme corporel, on peut donner un coup de pouce à l’extase pour qu’elle rapplique. Il ne s’agit alors que d’une simulation temporaire censée menée au plaisir vrai.
L’absence de plaisir occasionnelle
S’il s’agit d’une absence de plaisir exceptionnelle, un soir qui a conclu une rude journée où votre corps n’était pas aussi réceptif qu’espéré, mais que d’habitude, vous avez l’orgasme facile et l’extase déferlante, mieux vaut faire croire à sa douce moitié que le plaisir était au rendez-vous pour ne pas créer d’inquiétude là où il n’y a pas lieu d’en avoir.
Pour abréger une galipette moyenne
Le plaisir est un mystère qui décide quelques fois de rester silencieux et de ne point se manifester. Lorsque l’on sent que ce jour-là, on aura beau insister, rien de satisfaisant ne sortira de cette étreinte fougueuse, si vous sentez que votre partenaire attend votre extase pour faire éclater la sienne, mieux vaut alors simuler le feu d’artifice pour ne pas faire patienter plus longtemps l’impatient et mettre fin à cette vaine quête.
Simulation ne veut pas dire absence de plaisir
Il arrive que l’on simule l’orgasme pour clore la galipette ou rassurer le partenaire, mais cette manifestation exagérée ne signifie pas que le plaisir n’est pas au rendez-vous. Certaines femmes n’ont jamais d’orgasme sans trouver pour autant que leurs ébats sont moyens ! Du côté masculin, certains avouent simuler après une éjaculation survenue trop tôt, le temps de retrouver un peu de rigidité pour mener la dame au sommet du plaisir où ils font alors semblant de partager l’extase au même instant ! Il s’agit alors d’une simulation plutôt noble puisque visant à ne pas perturber le plaisir de la partenaire.
Quand la simulation n’est plus la solution
Régler un éventuel problème
Lorsque l’absence de plaisir est récurrente, mieux vaut en parler ouvertement afin de se donner les chances de régler l’éventuel problème associé. Il est plus facile de réfléchir aux solutions à deux et cacher la misère ne l’a jamais fait disparaître !
Ne pas faire croire au partenaire qu’il est un dieu du sexe
Si vous faites chaque fois semblant que vous atteignez le septième ciel, vous mettrez votre partenaire sur une fausse piste et l’encouragerez ainsi à poursuivre sur des voies dont il est persuadé qu’elles vous mènent au plaisir alors qu’elles vous laissent de marbre. Il réitérera alors sans cesse ses erreurs dans la caresse.
Simuler rajoute de la pression
S’enfermer dans la simulation sans chercher à communiquer et à régler le problème rajoute une pression supplémentaire qui n’aide pas à trouver le plaisir. On s’enferme dans un cercle vicieux où le mensonge du plaisir devient récurrent et les chances de le voir alors venir diminuent chaque fois un peu plus.
Ne pas considérer l’orgasme comme l’objectif
Certaines personnes simulent l’orgasme parce que leurs partenaires ou elles-mêmes considèrent que c’est là l’élément essentiel d’un rapport sexuel réussi. Non seulement l’orgasme n’est pas une fin en soi, mais il existe de nombreuses façons d’explorer le plaisir sans la pression de l’orgasme. Vous pouvez par exemple expérimenter quelques jeux érotiques pour le plaisir de l’excitation procurée ou vous initier au « slow sex » et à ses délices tout en finesse.
Ne pas simuler avec sa moitié de longue date
Si la prometteuse aventure d’un soir n’est finalement pas concluante, simuler le plaisir permettra d’éviter les moments de gênes et sera sans grande conséquence. En revanche, lorsque l’on est dans une relation de couple bien établie, la simulation du plaisir est fortement déconseillée car elle ancre le problème de plaisir dans la relation. Ce non-dit est néfaste pour le couple d’abord à cause de l’absence de communication, mais également parce qu’une rancune sourde peut grandir. Et faire semblant chaque fois, c’est risqué d’être un jour démasqué et de devoir alors s’expliquer…
Quelques solutions pour goûter au plaisir plutôt que de faire semblant
L’Exploration en solitaire
N’hésitez pas à partir à la conquête de votre plaisir tranquillement dans votre coin afin de mieux comprendre vos désirs et le fonctionnement de votre corps. Plus vous vous connaîtrez, plus vous serez à même d’aider votre partenaire à vous mener en haut du rideau !
La musculation du périnée
Aussi bien pour les hommes que pour les femmes, un périnée musclé aide directement à améliorer le plaisir. En effet, chez les dames, un plancher pelvien tonique permet de voir apparaître plus facilement des orgasmes et avec plus d’intensité et chez les hommes de mieux contrôler les érections et la durée du plaisir… Alors faites des Exercices de Kegel !
Utilisez des accessoires
A la fois pour le plaisir du jeu mais aussi parce que leur fonction principale est de vous mener sur les chemins du plaisir, faites appel à quelques vibreurs efficaces capables de réveiller la rage érotique qui sommeille en vous ! Petit vibreur externe ou rabbit foudroyant, laissez-vous tenter par l’outil de plaisir !
Ne négligez pas les préliminaires
Le plaisir se manifeste lorsque le désir est suffisamment puissant. Plus vous prendrez le temps de faire monter l’excitation, plus le bouquet final aura des chances d’être spectaculaire ! Alors variez vos caresses, faites des massages sensuels, utilisez des accessoires, inventez des scénarios érotiques… et ne vous précipitez pas dans la galipette !
Consultez un spécialiste
Enfin, si votre plaisir reste invariablement muet, n’hésitez pas à en parler à un médecin qui vous enverra faire quelques examens ou consulter un sexologue pour déceler un éventuel problème et vous aider à le régler !
Actor’s studio
Simuler son plaisir peut donc s’avérer quelques fois préférable voire nécessaire mais ne doit surtout pas devenir une habitude dans laquelle vous serez bientôt prisonnier. Et si vous vous retrouvez quelques fois dans une de ces situations délicates où vous devez montrer tout votre talent de comédienne ou de comédien pour montrer votre atteinte du nirvana, tâchez de faire aussi bien que Meg Ryan dans « Quand Harry rencontre Sally » !