Le bruit de la radio n’est qu’un vague murmure inaudible en arrière-plan. Dans la cuisine, la cafetière commence à trembler et siffler, emplissant la pièce d’une odeur douce-amère. Celle des regrets, celle du temps où l’on pouvait voyager. Celle des endroits visités il y a des siècles. Quand on pouvait s’imprégner des odeurs et des goûts locaux. Et qui ne sont plus aujourd’hui que des souvenirs de la vie d’avant le confinement.
Jamie Parry n’a jamais eu l’habitude d’être enfermée pendant si longtemps dans un même endroit. Elle commence à ressentir un peu de claustrophobie. Son métier de journaliste pour un magazine de voyages l’a habituée à une grande liberté. Cet isolement forcé est vécu comme un choc.
Elle donnerait tout pour se retrouver sur une plage déserte, préservée des hordes de touristes, à caresser du sable scintillant et à contempler des eaux turquoise. Ou bien encore dans l’un de ces temples dans lesquels les odeurs de santal, de jasmin et de frangipanier se mêlent au chant des moines dans une atmosphère hypnotisante.
Assise sur son canapé en compagnie d’une tasse de café fraîchement servi et d’une tartine, Jamie se remémore sa rencontre avec Greg Warren, un médecin installé à Broome, à l’est de l’Australie. Elle avait fait sa connaissance alors qu’elle rédigeait un papier sur l’« escalier vers la Lune », un phénomène naturel local.
Elle lui était rentrée dedans après avoir trébuché dans l’herbe près de Roebuck Bay. Il l’avait aidée à se redresser et l’avait soutenue alors qu’elle se remettait de sa chute. Les heures suivantes, ils avaient parlé et bu sans discontinuer dans la lumière tombante avant de partir se promener le long de la baie.
Ils avaient trouvé l’endroit idéal où s’asseoir dans les dunes et observer les étoiles tout en profitant du fracas des vagues sur la plage en contrebas. Il l’avait d’abord embrassée doucement dans le cou, presque hésitant, puis plus avidement sur la bouche. Il y avait un sentiment d’urgence à vivre dans chacune de ses actions, un besoin de la dévorer entièrement.
Jamie était de plus en plus excitée. Chaque fois que les lèvres ou les mains de Greg se posaient sur son corps, une décharge électrique semblait s’emparer d’elle. Il déboutonna sa robe d’été, lui embrassant les seins délicatement, les prenant ensuite l’un après l’autre dans la bouche ; ses mains parcourant son corps. Jamie n’en pouvait plus de désir et attrapa fiévreusement le short de son amant.
Elle parvint à glisser ses mains sous son boxer, put constater la fermeté de son pénis qu’elle commença à masser. Déjà solidement dressé, elle pouvait sentir le sang battre dans son sexe charriant son désir. Greg retira les mains de Jamie, les posant par terre et les y maintenant avec les siennes. Sa langue s’aventura alors dans sa chatte, la léchant, la goûtant, la respirant.
Jamie voulait à ce moment être dévorée toute crue. Son corps réagissait à chaque coup de langue et elle se sentait en route vers un orgasme intense qu’elle appelait de ses vœux.
Bien qu’il œuvrait pour qu’elle jouisse, Greg ne voulait pas la laisser partir ainsi en tête. Elle le rendait fou. Il relâcha les bras de Jamie. Elle se mit en quête de son sexe pour le guider vers le sien dans lequel il entra facilement. L’humidité de sa chatte accueillait l’avidité et la rigidité de son pénis.
Elle empoigna le dos de Greg pour le forcer à rester en elle et stopper ses mouvements de va et vient. Elle voulait que ses assauts soient de plus en plus violents, de plus en plus forts. Elle savourait ses baisers mélangés au sel de sa sueur alors que leurs deux corps se contorsionnaient dans la lumière tombante des cieux du sud. Leurs cœurs battaient à l’unisson, se délectant du rythme adopté. Ils étaient deux inconnus fous de désir dans la chaleur étouffante de la nuit.
Jamie sentit Greg la serrer encore plus fort. Son orgasme montait en puissance jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus le retenir et qu’elle se laisse aller à perdre le contrôle. Il la regarda jouir et avant de la pénétrer à nouveau et d’éjaculer en elle. Il se laissa ensuite tomber sur le sable frais.
Jamie fut tirée de sa rêverie par l’alarme de son téléphone lui signifiant qu’il était temps de se consacrer à l’écriture. Une routine quotidienne qui l’occuperait jusqu’au début de l’après-midi. Cette romance avec Greg avait été passionnée et intense. Elle se sentait vraiment seule, isolée. L’atmosphère blagueuse de la rédaction de son magazine lui manquait. Tout comme les conversations à bâtons rompus avec ses amis. Mais ce qui lui manquait le plus, c’est la connexion incroyable qu’elle avait connue avec Greg sous le ciel étoilé du sud de l’Australie cette nuit-là.
**Cette nouvelle a été traduite de l’anglais d’après un texte écrit par Carrie Anne. Vous pouvez découvrir le texte en version originale ici.