Benjamin : Marie, c’est bien toi ?
Marie : Benjamin ! Si je m’attendais… Ça doit faire…
Benjamin : Presque trois ans.
Marie : Je ne m’attendais pas à ce que ce soit toi qui…
Benjamin : On m’avait prévenu que je recevrais quelqu’un, mais je n’ai pas eu le temps de consulter le dossier. Si j’avais su que c’était Marie Dupuis…
Marie : Tu as l’air en forme. Enfin je veux dire…
Benjamin : Merci. Je me sens beaucoup mieux depuis que je travaille ici. Je suis enfin utile. Marie ? Tu pleures ?
Marie : Pardon, je ne voulais pas…
Benjamin : Non, c’est moi. Je parle de moi, mais ce n’est pas le sujet. Raconte-moi ce que tu fais là.
Marie : C’est une histoire stupide.
Benjamin : Tu ne dois rien me cacher. J’imagine qu’on t’a expliqué.
Marie : Oui. C’est Christian…
Benjamin : Ton mari ?
Marie : Il m’a vu et alors il a…
Benjamin : Il t’a vu ?
Marie : Oui, c’est embarrassant. Il m’a surpris avec un homme.
Benjamin : Qu’est-ce que vous étiez en train de faire ?
Marie : Ca semble évident, non ?
Benjamin : J’ai besoin des détails, pour ton dossier.
Marie : Et bien, nous étions dans le salon. Christian était supposé être au boulot… Alors nous avons…
Benjamin : vous avez ?
Marie : Je ne comprends pas pourquoi…
Benjamin : Ce n’est pas moi qui décide, Marie.
Marie : Oui, pardon.
Benjamin : Tu sais pourquoi j’ai besoin de tous les détails, n’est-ce pas ?
Marie : Oui. Je vais y arriver, ne t’inquiète pas.
Benjamin : Prends ton temps.
Marie : J’ai pris du poids l’hiver dernier. J’ai demandé à Christian qu’il me paye un coach. Qu’est-ce que je regrette…
Benjamin : C’est avec lui que tu as fait l’amour ?
Marie : Oui. C’est allé très vite. Il m’attirait depuis un bout de temps, je ne peux pas le nier. Je ne voulais pas succomber. Les amants, c’était terminé, je me l’étais juré…
Benjamin : C’est toi qui l’as provoqué ?
Marie : Oui, je suis obligée de l’admettre. J’étais allongée sur le ventre et je devais relever mon bassin. Un exercice de musculation de base. Je savais qu’il regardait mes fesses, qu’elles lui faisaient envie. Son regard m’excitait terriblement… Je dois continuer ?
Benjamin : Tu t’en sors très bien.
Marie : Il était assis derrière moi et avait placé ses mains autour de ma taille pour m’aider à rester dans cette position. Et j’ai perdu la tête. Toute la frustration que j’avais en moi, Christian qui me faisait l’amour avec l’érotisme d’une limace depuis des mois… J’avais envie d’être prise comme une femme.
Benjamin : Continue.
Marie : La tête toujours contre le sol, mes fesses relevées vers lui, j’ai glissé ma main droite sous l’élastique de mon jogging et j’ai commencé à me caresser en gémissant. Je crois qu’il a hésité parce que j’ai eu le temps de réaliser le ridicule de la situation s’il se levait et qu’il partait.
Benjamin : Mais ce n’est pas ce qu’il a fait.
Marie : Non. Il a baissé mon jogging et a plongé sa tête entre mes fesses. Sa langue était déchainée. Il fouillait mon intimité au plus profond, comme personne ne me l’avait jamais fait… J’ai joui deux fois sous les caresses de sa langue en moins de trois minutes. J’avais l’impression qu’il allait me dévorer toute entière. Ensuite, il a placé ses bras autour de moi, m’a soulevé pour que ma tête et mes coudes reposent sur le canapé. Il a baissé un peu plus mon jogging, jusqu’à mes genoux repliés, et il m’a prise en levrette sans prononcer un mot. Je l’ai senti, énorme, en moi, allant et venant comme un fou. Je crois qu’il pleurait. Il avait un gémissement étrange. Et de mon côté… C’était inimaginable.
Benjamin : Il te désirait depuis longtemps. Peut-être qu’il était amoureux de toi ?
Marie : Je ne sais pas.
Benjamin : C’est très bien, Marie. Si toutes les femmes qui passaient dans ce bureau avaient la même aisance…
Marie : J’ai la chance de te connaître.
Benjamin : De m’avoir même bien connu.
Marie : Benjamin… Je ne sais pas si c’est le meilleur endroit pour se remémorer ce genre de chose.
Benjamin : C’est parfait au contraire. Mais finissons d’abord ton histoire avant de parler du bon vieux temps. Tu avais donc les coudes sur le canapé, les genoux à terre, et ton beau sportif dans le dos.
Marie : Il m’a fait l’amour un moment dans cette position. J’étais submergée par le plaisir. Tout pouvait s’effondrer tant qu’il continuait à rester en moi. Quand il a voulu changer de position, j’ai eu un pressentiment. Une petite voix me disait que c’était une mauvaise idée, qu’il ne fallait pas jouer avec sa chance. On avait eu du très bon temps, il fallait s’arrêter là. J’aurais dû l’écouter… Mais c’est mon corps qui a décidé. Je me suis allongée sur le dos et il a retiré complètement mon jogging pendant que j’enlevais mon tee-shirt et mon soutien gorge. Entièrement nue, à sa merci, je voulais être sa chose. C’est ce que j’ai été. Un pantin disloqué par les vagues de plaisir, réclamant sans cesse les mouvements de son énorme sexe en moi. Il prenait mes seins à pleines mains tout en remuant son bassin musclé qui se lovait dans le mien… Et ils poussaient des grognements qui me rendaient folles.
Benjamin : C’est à ce moment que Christian est arrivé ?
Marie : Quand mon coach m’a avertie qu’il allait planter son sexe entre mes fesses et que je l’ai supplié de le faire, je crois que Christian était là depuis au moins une minute. Sinon, comment aurait-il eu le temps de prendre le revolver dans son bureau ?
Benjamin : Et ensuite ?
Marie : Au moment où j’ai senti la délicieuse douleur de son sexe pénétrant mon anus, j’ai entendu une première détonation. Je me suis retournée en sursautant, j’ai vu mon coach qui se tenait l’épaule en sang. Il y a eu une seconde détonation, sa tête a explosé. J’ai hurlé de toutes mes forces en orientant la tête vers la provenance des coups de feu et j’ai vu Christian, le visage pourpre de colère. La suite, tu la connais.
Benjamin : Je vais être franc avec toi, Marie : quand on m’a présenté ton dossier, j’étais pessimiste.
Marie : Je croyais que tu ne l’avais pas lu ?
Benjamin : Je voulais m’assurer que tu ne me cacherais rien. Il y a cependant deux choses qui jouent en ta faveur. La première, c’est que tu l’as certes trompé, mais parce qu’il ne t’aimait plus. En un sens, il l’avait mérité. La deuxième… Et bien la deuxième, tu l’as devant toi !
Marie : Toi ? Tu vas plaider pour moi ?
Benjamin : Il faut que tu saches, Marie, que c’est Christian qui m’a envoyé ici.
Marie : Ce n’était pas un braquage ?
Benjamin : C’est ce qu’il a réussi à faire croire. Nous avons ça en commun Marie : nous avons tous les deux reçus une balle en pleine tête de ton cher époux. Il avait découvert pour nous deux…
Marie : Je suis désolée !
Benjamin : Je t’ai dit, je me sens mieux ici. Revenons à ton dossier. Ton aveu sincère, ton mari fou… Pour moi, c’est un oui, Marie. Je n’ai plus qu’à apposer ma signature en bas de cette feuille et ensuite je pourrai te le dire officiellement : Bienvenue au paradis !