Tandis que d’un côté, les poètes optimistes perçoivent l’érotisme et le désir comme le fruit d’une passion ardente, belle et incontrôlable dont seuls les corps humains sont capables, de l’autre côté, les darwinistes et les cartésiens ne voient en la rage passionnelle et les odes amoureuses que la conséquence animale de nos hormones en ébullition qui nous font signe que la copulation reproductive est propice…
Faut-il croire les poètes ou les cartésiens ?
Jusqu’à quel point sommes-nous dépendants du rut comme nos camarades mammifères terrestres ? Nos galipettes dépendent-elles de notre libre arbitre ou sommes-nous les victimes impuissantes de la testostérone, des œstrogènes et autres hormones de désir tyranniques ?
C’est à peu près la question que s’est posée l’équipe du Docteur Salvatore Caruso de l’Université de Catania en Italie… Voici ce que ces aventuriers de la sexualité féminine ont mis en lumière après près de 10 ans de recherche !
Principe de l’étude
1957 femmes hétérosexuelles entre 18 et 40 ans et ne prenant pas de contraceptif hormonal se sont portées volontaires entre 2004 et 2011 pour être suivies par l’équipe du Docteur Caruso dans leur quotidien sexuel et leurs va-et-vient hormonaux.
Pendant 1 mois, ces femmes devaient tenir un journal reportant leurs activités sexuelles et même leurs instants de simples émoustillements coquins… Sur la même période, l’équipe de chercheurs observaient les moments où ces femmes ovulaient ainsi que les hormones présentes dans leur sang afin d’y chercher un éventuel lien de cause à effet…
Des dires des dames et des constats hormonaux, voilà ce qui en sortit :
- Les femmes en couple ont une activité sexuelle (rapports complets ou masturbation) environ 1,9 fois par semaine tandis que les femmes célibataires traversent des envolées de désir à peu près 1,5 fois par semaine…
- Les femmes en couple ont une activité sexuelle bien plus importante le week-end, ce qui démontre l’influence certaine de la routine quotidienne sur la sexualité, souligne le docteur Caruso.
- Les femmes célibataires ont une activité sexuelle plus importante aux alentours de leur période d’ovulation. Selon le même dévoué Docteur Caruso, cela s’explique par moins de contraintes quotidiennes favorisant l’influence hormonale…
Conclusions de l’étude
Bien que les hormones aient une influence évidente sur notre désir, nous autres humains sommes maîtres de notre comportement érotique, aussi bien que de notre comportement alimentaire ou social. Nous avons ainsi perdu de nos réflexes instinctifs et c’est notre volonté propre qui guide nos comportements.
Selon l’équipe de chercheurs, la période d’ovulation et les hormones sécrétées se contentent de renforcer les probabilités de mise en route d’activités sexuelles mais celles-ci n’en dépendent finalement pas vraiment.
Plaisir vs Reproduction
Une autre étude menée en 2012 avait par ailleurs mis en lumière le fait qu’un taux élevé de testostérone dans des veines féminines ne donnait pas particulièrement à ces dames l’envie de se jeter sur leurs partenaires mâles, mais qu’au contraire, elles se plongeaient alors plus volontiers dans les doux plaisirs solitaires de la masturbation… Preuve que contrairement à nos amis les bêtes, l’influence des hormones peut s’avérer uniquement érotique et non reproductive !
Ainsi, nous autres chanceux humains sommes absolument sensibles aux hormones de plaisirs tels que ocytocines ou endorphines, profitant pleinement des extases où elles nous plongent sans concession et à pleine main, alors que les hormones de désir ne sont qu’un coup de pouce libidinal que nous sommes capables de maîtriser, contrairement par exemple à nos amis canins dont les pulsions reproductives passent rarement inaperçues…
Ainsi, nous avons le profit du plaisir délicieux sans la contrainte du désir capricieux !
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