J’étais célibataire depuis des mois et je commençais sérieusement à manquer d’imagination pour mes séances de plaisirs solitaires. Une amie m’avait parlé de sites libertins saturés d’hommes en rut aux fantasmes parfois surprenants. Elle-même avait eu un profil et avait passé du bon temps sans toutefois jamais rencontrer réellement d’internautes, préférant la légende virtuelle excitante à la réalité qu’elle imaginait décevante.
Ce soir-là, exténuée après ma journée de travail, calée dans mon canapé, je passai ma main sur mon tanga, la tête ailleurs, mes pensées allant des disputes du jour au bureau à mes projets de vacances, sans parvenir à se fixer sur l’envie éphémère de plaisir qui m’avait traversée l’esprit cinq minutes plus tôt.
Je ne pouvais tolérer que ma libido en arrive à ce point mort. Aussi je pris ma tablette, et après m’être inventé un pseudo, en quelques clics j’étais sur le fameux site. Anne n’avait pas menti, dès que j’eus publié une ou deux photos en tenue très sexy, les visites se multiplièrent sur ma page et les demandes de connexions arrivèrent en masse. Je n’avais même pas eu besoin de me montrer nue, quelques photos de seins et de sous-vêtements sexy avaient suffi à mon succès.
Sans trop filtrer les demandes, je me mis à accepter massivement les invitations et à visiter les profils des premiers prétendants. Dans les galeries photos, j’errai de chibres en braquemarts sous tous les angles possibles et de toutes les formes, jamais auparavant je n’avais pris conscience qu’il pouvait exister une telle diversité de bites au monde. Mais ce déballage de sexes ne m’excitait pas du tout et je commençais à amèrement regretter mon initiative.
Certains hommes, plus audacieux, proposaient des images plus suggestives, mettant en valeur leurs charmes. J’avais toujours eu un faible pour les hommes aux torses solides, à la pilosité discrète, je regardais leurs photos avec admiration. Je commençais aussi à m’attarder sur les images d’abdominaux saillants. Et ce furent finalement les photos prises de dos, révélant une fine musculature jusqu’à des fesses lisses parfaitement galbées, qui eurent raison de mon asexualité naissante.
Ce premier soir, je contemplai ma tablette posée sur la table basse du salon, figée sur l’image de “petersex24”, il était sur le sol, un carrelage à larges dalles, allongé sur le ventre, les fesses galbées, le dos musclé jusqu’à sa nuque solide. Je retirai les seuls vêtements que je portais, mon tee-shirt et mon tanga. Les yeux rivés sur l’écran, ma main gauche passa d’un sein à l’autre, ma main droite explora mon pubis, je sentais enfin monter l’excitation.
La magie opérait à la vue de ce corps désirable, je sentais poindre la chaleur dans mon ventre, elle descendait progressivement entre mes cuisses. Bientôt ma main vint se poser à l’intérieur de la gauche et remonta tout doucement vers mes lèvres encore fraîches et sèches. J’ouvris le tiroir du bureau à ma droite, en sortie le lubrifiant, en pris une noisette sur mes doigts qui purent ainsi se frayer un doux passage dans le sillon de mon sexe encore étourdi par une trop longue abstinence.
Bientôt, je sentis la chaleur envahir pleinement ma chatte, mes lèvres gonflaient enfin sous la caresse insistante de mon index, de l’entrée de mon vagin jusqu’au gland de mon clitoris. Je pus enfin glisser plus à l’intérieur ce doigt indiscret qui trouva un accueil chaleureux et humide dans mon antre. Mon cœur battait plus fort et mon souffle s’accéléra. Je me détendais et ma chatte s’assouplit rapidement si bien que très vite mon majeur rejoignit son compère et tous deux délicatement visqueux glissèrent à merveille sous l’impulsion de mon poignet. Ayant trouvé la bonne harmonie, je maintins le rythme, perdant toutes notions de temps, concentrée sur mon seul plaisir. Sentant ruisseler abondamment ma mouille sur mes doigts, je perçus d’un coup mon ventre se contracter tandis que mon souffle était coupé dans un orgasme qui mit fin à plusieurs semaines d’absence totale de libido.
On dit que l’envie est entretenue par la pratique, j’en fis rapidement l’expérience, renouvelant régulièrement le traitement tandis que j’apprenais à apprivoiser le site. Je découvris qu’il existait une partie forum où l’on pouvait librement parler de sexualité. Enfin, liberté toute relative, chaque confession sur mes désirs ou mes pratiques sexuelles provoquant un nouvel afflux d’invitations.
Mais c’est quand je trouvai la partie “tchat” que mon expérience devint plus insolite encore. Il y avait possibilité de discuter avec des hommes en direct dans cet espace. J’étais très sollicitée, et je ne prenais pas le temps de vérifier les profils de chacun de ces interlocuteurs. Je me sentais très mal à l’aise pour entamer une conversation : de quoi allions nous bien pouvoir parler avec cet à priori du site libertin. Finalement des conversations très classiques commencèrent à prendre forme, « comment vas-tu ? », « d’où es-tu ? », «que fais-tu dans la vie ? » … Chacun voulant protéger son anonymat, mes réponses comme celles de mes interlocuteurs restaient vagues. Moi qui étais libre et célibataire, je fus très surprise de la réponse de ces hommes à la question : « as-tu quelqu’un dans ta vie ? », en effet presque tous répondaient en toute franchise être en couple et exposaient leurs frustrations. N’étant pas là pour écouter les pleurs de mâles en manque, je coupais cour, engageant un nouveau sujet ou passant à l’interlocuteur suivant.
Un soir, “chaudpolo69” m’interpella sur le “tchat”. Notre conversation ne partit pas sur les échanges habituels, il précisa de suite qu’il était connecté avec un pote et que tous les deux s’étaient branlés sur mes photos. Ensuite, il indiqua qu’ils avaient bien regardé mon profil et qu’à priori nous n’habitions pas très loin. Il me demanda si j’étais partante pour les rejoindre. Jusque là j’avais joué à m’exciter et à discuter sur le site, je n’avais pas encore imaginé faire de rencontres réelles. C’était un pas tout à fait différent et nouveau à franchir. Pourtant l’excitation à l’idée d’une partie de sexe juste pour le plaisir eut raison de la petite voix de la conscience qui me suppliait de ne pas donner suite.
Que pouvais-je bien risquer ? Je savais à quoi m’attendre, je trouverais deux hommes voulant me baiser, et c’est ce dont j’avais envie, là maintenant. Sans regarder le profil de « chaudpolo69 », qui de toutes façons devait être surfait, je demandai l’adresse où je devais les rejoindre. Effectivement nous étions dans la même ville, je n’avais que 20 minutes de transport en commun pour les retrouver.
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Nouvelle écrite par Julie Gourmande
Véritable électron libre, j’aime partager avec vous par l’intermédiaire de mes histoires, mes fantasmes et mes expériences. Mon seul objectif est de donner du plaisir à mes lecteurs et mes lectrices que j’espère nombreux