Marjorie était la fille la plus douce du bureau, voire du monde entier. Elle avait toujours un sourire blanc éclatant et semblait ne jamais passer une mauvaise journée. Le matin, elle disait à tout le monde : « C’est un jour merveilleux pour être en vie, n’est-ce pas ? ».
Ses collègues disaient qu’elle était trop gentille. Ils évitaient de passer devant son bureau pendant la majeure partie de la matinée et de l’après-midi. Ils avaient constaté qu’ils ne la supportaient réellement qu’entre midi et treize heures, lorsqu’elle sortait déjeuner. Certaines personnes qui travaillaient près de son bureau étaient déprimées par sa gaieté. Elle les rendait plus grincheux, surtout les jours ensoleillés.
Tout comme son comportement, le bureau de Marjorie était joyeux. Elle avait une tasse à café sur laquelle on pouvait lire « Super journée pour vivre une super journée ». Elle possédait également un lis de paix qu’elle arrosait les mardis et vendredis. Son bureau était bien rangé et organisé. Des Post-It roses et verts fluo étaient collés au bas de son écran d’ordinateur, avec des rappels de rendez-vous et de tâches à accomplir, écrits dans l’écriture cursive d’une femme née pour être institutrice en primaire.
Ses cheveux bruns bouclés étaient relevés en une queue de cheval fournie, maintenue par un chouchou rose. Elle portait de simples mocassins à nœuds ou, de temps en temps, des talons épais assortis à ses tenues conservatrices. Sous ses vestes d’affaires, elle portait de jolis chemisiers rouges, roses et, par temps nuageux, d’un jaune estival.
Pendant les appels professionnels et les réunions en présentiel, quand tout le monde gardait le silence, elle répondait aux commentaires légers par un petit rire et des remerciements, comme si elle voulait à tout prix combler les temps morts.
Lors d’une réunion, Marjorie déconcerta Paul. Elle avait mentionné avec désinvolture qu’elle avait rencontré, lors d’une soirée, l’associé principal d’un cabinet concurrent. Paul n’était pas tant surpris de savoir qui elle avait rencontré que d’apprendre qu’elle était allée à une fête. Il la voyait comme une fille qui rentrait chez elle après le travail et lisait un roman classique, « Orgueil et préjugés » ou « Jane Eyre » par exemple, ou qui jouait du Mozart au piano jusqu’à l’heure du coucher.
Paul ne l’imaginait pas aller à une fête et y rester tard. Pour lui, elle donnait l’impression d’être vierge – douce et pétillante. Mais pas une vierge suppliant d’être déflorée, pour ainsi dire, plutôt une vierge qui reculerait à la vue d’un pénis, comme s’il s’agissait d’un serpent dégoûtant. Plus encore, elle pourrait être de celles qui ne succombent pas aux futilités et aux petits plaisirs offerts par le serpent. Paul s’était même demandé si elle avait déjà embrassé un garçon. Embrasser une fille semblait exclus. Le sexe faisait-il partie de ses préoccupations ?
La fête et ce qu’il supposait alors sur sa personnalité troublèrent les certitudes qu’il avait sur elle jusque-là. Il était tellement absorbé par son commentaire sur la fête que, tard dans l’après-midi, il se rendit dans son bureau.
« Bonjour », dit Paul en s’approchant.
Elle se redressa sur sa chaise de bureau ergonomique et sourit.
« Bonjour ! Comment s’est passée ta journée ? »
« Très bien. J’étais en réunion ce matin ».
« Oui, je t’ai vu. J’aime bien ta cravate. Elle complète bien la veste de costume et le pantalon. »
« Merci. » Il soulèva sa cravate pour regarder le dessin qu’elle avait remarqué. « Tu as dit que tu avais rencontré un associé d’une entreprise concurrente. Je me demandais… »
Son sourire s’effaça du visage de Marjorie qui devint blême.
« Je n’envisage pas de quitter notre entreprise. J’y suis bien. Vraiment. Les gens ici sont merveilleux. » Son sourire réapparut, même si son front était plissé par un soupçon de confusion. « Je l’ai rencontré par hasard. Je ne suis pas sûre qu’il m’ait reconnue. Je veux dire, qui m’aurait reconnue ? »
« Je ne présume rien de tout cela. Ne t’inquiète pas », rassura Paul. Il s’appuya sur le panneau latéral de sa cabine. « Je me demandais juste où était la fête et comment tu avais été invitée… Je veux dire… »
Tout cela était mal engagé.
« Je me demandais juste si tu connaissais quelqu’un qui était à la fête et qui t’avait invitée. Je me posais des questions sur toi et cette fête. J’ai l’air tellement stupide… ».
Il se gratta la tête et regarda le sol.
Elle émit un petit rire joyeux. « Ce n’est pas grave, Paul. J’ai juste une amie de l’université qui cherchait quelqu’un avec qui y aller. Elle a pensé à moi. »
« Quand as-tu obtenu ton diplôme ? »
« Il y a cinq ans. »
« Ah, donc tu la connais depuis un petit moment. »
« Oui ».
Sa réponse était teintée d’une grande confusion face à la tournure que prenait cet interrogatoire.
« Je ne veux pas être indiscret. Je te laisse travailler. » Il fit demi-tour pour partir.
« Pas la peine de t’excuser. Ce n’est pas grave. » Elle fit rouler sa chaise sur le côté et posa son avant-bras sur son bureau, à côté du clavier. Elle croisa les chevilles en gardant les genoux serrés.
La question suivante sortit de la bouche de Paul sans qu’il en ai réellement conscience. « Tu vas souvent à des fêtes ? »
« Pas vraiment. Je suis plutôt du genre casanier. J’aime un certain nombre de séries sur Hulu, ce qui me permet de rester sur mon canapé. Je sors quand je pense que je suis certaine de m’amuser. »
Paul passa ses doigts dans ses cheveux noirs. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais s’abstint. Au lieu de cela, il mit fin à cette conversation.
« Ravi d’avoir parlé avec toi. »
« Moi aussi, j’ai été ravie de parler avec toi, Paul. Je te souhaite une excellente fin de journée ! » Puis elle retourna à son ordinateur.
Paul entendit ses doigts pianoter sur le clavier tandis qu’il s’éloignait.
Il ne pouvait se défaire de l’idée de Marjorie et des fêtes. C’était comme l’huile et l’eau. Les deux n’allaient pas ensemble.
Plus tard dans la journée, Paul reçu un SMS de son ami Jared.
Mec, j’ai reçu un lien étrange sur mon téléphone. Il s’agit d’une fête de sextoys. Destiné à ma copine. Trop sexy.
Tu vas y aller ?
J’y suis allé. C’était virtuel. J’ai créé un profil, j’ai réussi à m’y faufiler !
WTF !
Regarde ça.
Une image apparut sur l’écran de Paul.
Bien que floue, une femme brune était manifestement assise sur le bord d’un canapé de couleur crème. Elle avait les jambes ouvertes et les yeux fermés. Ses doigts tenaient délicatement l’extrémité d’un appareil rose et lisse dans lequel se trouvait un petit stimulateur destiné à titiller son clitoris. La femme avait l’air de bien s’amuser.
Jared envoya un autre message.
C’était comme une vente virtuelle. Tu te souviens des réunions Tupperware auxquelles ta mère assistait ?
Ne mentionne pas ma mère dans cette conversation !
J’ai une petite vidéo. Mais ne la regarde pas au bureau.
Ok, je la regarderai plus tard.
Paul parcourut à nouveau l’image, salivant devant la photo de la femme et de sa joie manifeste. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas couché avec une femme. Puis quelque chose lui vint à l’esprit.
Il agrandit l’image pour l’observer plus en détail. Il l’approcha de son nez, puis tint son portable à bout de bras.
Il posa le téléphone comme s’il était brûlant. « Ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible. »
Il laissa son téléphone sur son bureau. Son cœur battait plus vite et il dut calmer sa respiration. Il se promena dans le labyrinthe de bureaux pour se rafraîchir l’esprit. Il passa devant le bureau de Marjorie un peu plus lentement.
« Bonjour, Marjorie. La journée se passe bien ? »
Elle posa son stylo. « Mieux que bien. Très bonne et productive. »
« Tu as dû passer une bonne soirée hier soir. Enfin, j’imagine, comme tu passes une bonne journée aujourd’hui. »
Elle sourit, bien qu’elle ait l’air un peu confuse.
« J’ai passé une bonne soirée. Relaxante, oui, mmmh. »
Paul acquiesça avec une gêne soudaine. « Eh bien… je te laisse te remettre au travail. »
« Merci, et n’hésite pas à passer me voir quand tu veux. »
Elle lui adressa un rapide signe de la main et se tourna vers son grand écran d’ordinateur. Ses doigts recommencent à taper sur le clavier.
À son bureau, Paul compara l’image de son téléphone à celle de la femme qui se trouvait de l’autre côté du bureau.
Elles se ressemblaient beaucoup, pour ne pas dire plus. Mais Marjorie jouant avec des jouets intimes ? C’était trop bizarre. Un Tupperware correspondrait mieux à ce qu’elle dégage. Les récipients en plastique sont conservateurs et fades, avec le rot breveté.
Il était temps de rentrer chez lui et, même si cela représentait un petit détour vers l’ascenseur, Paul passa devant le bureau de Marjorie.
Il lui dit : « Bonne soirée, Marjorie. »
« À toi aussi. »
Mais elle lui fit un signe de la main pour attirer son attention. « Attend, Paul ! Laisse-moi finir cet email et je t’accompagne. »
« Venir avec moi ? »
Elle rit de sa réponse. « Tu es le seul Paul que je connaisse ».
Marjorie se dépêcha d’envoyer le courriel et de ranger quelques affaires.
Paul la regardait faire. Ces mains pouvaient-elles être celles de l’image sur son téléphone ?
« J’en ai pour une minute », lui assura-t-elle.
« Ne t’inquiète pas. Prends ton temps. À moins que tu n’aies quelque chose à faire ce soir. »
Paul s’appuya sur le mur à hauteur de poitrine de la cabine, comme il l’avait fait plus tôt. Il attendit, se demandant toujours si elle était cette femme. Mais toute cette histoire était trop tirée par les cheveux – alors il se força à écarter cette idée, mettant de côté toute théorie de conspiration. Elle n’était que la joyeuse Marjorie.
« Tu n’as pas de rendez-vous ce soir, n’est-ce pas ? » lui demanda-t-il après un long silence.
« Pas vraiment. Je dois juste appeler quelques amis dans quelques heures ».
Elle glissa un ordinateur portable dans son sac à main en cuir rouge, avec une breloque Michael Kors scintillante accrochée à une sangle. Ils se dirigèrent vers l’ascenseur.
« Comme un appel de fête ? » Il avait parlé sans réfléchir.
« Quelque chose comme ça ». Elle mit le sac sur son épaule. « Mais en plus amusant. »
« Plus amusant. Quel genre d’amusement ? »
Paul aurait pu se féliciter d’avoir encore manqué une occasion de se taire.
« Les filles aiment parler. Le bavardage est toujours une fête. »
« Je suppose que c’est vrai d’après ce que j’ai entendu. Ma mère organisait des réunions Tupperware quand j’étais enfant. Toutes ses amies étaient si bavardes. Je ne sais pas comment elle a pu vendre quoi que ce soit. »
« Vendre, c’est montrer comment un produit améliore la vie. » Marjorie appuya sur le bouton de descente de l’ascenseur. « Ta mère avait probablement une approche commerciale sous-jacente, tout en riant et en bavardant. »
« Est-ce qu’il y a des réunions de ce genre de nos jours ? Je veux dire, si j’avais quelque chose à vendre en plus du boulot… » Paul s’arrêta. « Laisse tomber. »
Paul et Marjorie regardèrent les numéros d’étage défiler jusqu’à ce que le leur apparaisse. L’ascenseur émit un bip et les portes s’ouvrirent. Il la fit monter en premier.
Dans le petit cube, ils étaient seuls. Il aimait son doux parfum de fleurs.
« Je vais m’écrouler ce soir quand je rentrerai chez moi. J’ai besoin de me reposer », dit-il.
« Repose-toi bien pour être prêt à travailler dur demain. J’ai la sensation que ce sera une grande journée. » Elle lui donna un coup de coude sur le bras. C’était la première fois qu’elle le touchait.
« Marjorie, comment fais-tu pour faire de chaque journée un grand jour ? demanda Paul.
« Je choisis de le faire, et j’ai quelques petits trucs qui m’aident également. »
Paul s’apprêtait à répondre.
« Et non, Paul, je ne me drogue pas. » Elle fit passer le sac sur son autre épaule.
Paul rit et l’ascenseur sonna.
Ils se dirent au revoir dans l’écho du parking. Il se força à rejoindre sa voiture, tout en jetant un coup d’œil vers elle. Elle avait de belles jambes.
Était-ce elle ? Le mystère revint.
Une fois dans sa voiture, il cliqua immédiatement sur le lien de la vidéo que Jared lui avait envoyé.
La vidéo fut une déception. La femme était trop floue pour être bien vue. Elle parlait trop doucement ou alors Jared avait pensé qu’il faisait une vidéo sexy, en enregistrant avec son téléphone une réunion virtuelle sur un écran d’ordinateur. Il l’avait probablement enregistrée à partir d’un téléphone Android.
Il envoya un SMS à Jared.
La vidéo n’était pas bonne. Floue. À quelle heure a lieu la prochaine réunion ? Je peux y participer ?
Son téléphone émit un bip. Il lut un message avec un lien étrangement long.
Réunion à 7 heures
Paul était déterminé à résoudre le mystère Marjorie. Il quitta le parking en trombe, faisant tourner son moteur comme pour libérer son excitation refoulée. Le vrombissement rebondit dans tout le garage exigu.
Aussitôt rentré chez lui, il enfila un short de sport et un tee-shirt. Il suivit le lien de connexion de Jared. Il s’inscrivit à l’événement. Il précisa à l’animatrice qu’il n’allumerait pas sa caméra et qu’il ne dirait rien pour des raisons de confidentialité à la maison. L’animatrice était d’accord, lui affirmant que c’était tout à fait normal.
Un peu avant 7 heures, Paul était devant son ordinateur, bougeant sans cesse sa jambe signe de nervosité. À plusieurs reprises, il dut se lever et marcher de l’ordinateur à la cuisine, puis au salon et de nouveau à l’ordinateur, simplement pour dépenser cette énergie bouillante.
Il ne voulait pas se connecter trop tôt à la réunion. Il avait prévu d’avoir deux ou trois minutes de retard.
Le temps semblait s’écouler avec une lenteur frustrante. Il était trop excité par sa théorie. Marjorie était-elle plus qu’une gentille fille ?
À 18 h 59, il n’en pouvait plus d’attendre. Il se connecta à la réunion. Paul était en ligne sous le nom de Paula. Il était en sourdine et son écran était noir.
Il y avait déjà quatre autres femmes dans la réunion. Une blonde nommée Lacy. Maria, une Latine. Shelly et Anna partageaient une seule caméra. Elles parlaient et riaient toutes les quatre. Il était évident qu’elles se connaissaient et que rien ne pourrait être gênant entre elles. Bientôt, une femme de forte corpulence, Evelin, arriva à son tour.
Cependant, la caméra de l’hôtesse restait noire.
Un petit coup de carillon et Cynthia, la petite amie de Jared, apparut. Paul se demanda s’il pourrait la voir excitée. Sexy, même si Jared n’apprécierait pas ça. Mais il ne s’agissait pas de Cynthia. Elle était mignonne, mais Paul se concentrait plutôt sur une autre personne : l’hôtesse.
« Bonsoir, nous allons commencer dans un instant. Je suis en train de réinitialiser ma caméra. C’est pénible », dit l’hôtesse.
Des jurons ? Paul était prêt à faire table rase de sa théorie.
« Pendant que je m’occupe de cette caméra, nous allons commencer », dit l’hôtesse.
« D’après les commentaires que vous nous avez adressés, il semble que vous êtes toutes intéressés par les vibromasseurs, les perles anales et les jouets subtils. Ils sont tous disponibles. Je vous ai envoyé un catalogue par courrier électronique. Tout le monde a reçu le stimulateur clitoridien sonar que j’ai envoyé gratuitement. Paula, je le mettrai à la poste demain. Tu vas l’adorer, crois-moi. »
Toutes les femmes applaudirent, Shelly cria et passa ses bras autour des épaules d’Anna. Toutes confirmèrent à quel point elles aimaient le jouet qui leur avait été offert.
« Maintenant, mesdames », dit l’hôtesse, « ces jouets ne sont pas de simples jouets. Ils vous permettent de mieux dormir et vous emmènent dans des endroits où les hommes nous emmènent rarement. »
« Hé, hé, je veux bien le croire », dit Lacy en levant la main.
Tout le monde se mit à rire. Paul était trop choqué pour réagir.
« Ce n’est pas qu’ils ne peuvent pas, mais… » dit l’hôtesse.
« Mon homme ronfle trop. Je n’ai pas beaucoup de temps pour me reposer », dit Maria.
Les femmes parlaient de leurs problèmes au lit. C’était comme les réunions Tupperware chez lui quand il était enfant et qu’il devait se tenir à l’écart.
« Certaines d’entre vous », poursuivit l’hôtesse, « sont peut-être trop timides pour le faire devant quelqu’un, alors j’ai des jouets rien que pour vous. La personne à côté de vous dans le lit n’aura pas la moindre idée de ce que vous êtes en train de faire, à moins que vous ne fassiez du bruit. »
« Je ne suis pas nerveuse. J’aime que les gens me regardent », ajouta Evelin avec un grand sourire.
Soudain, l’hôtesse apparut devant la caméra.
« Putain de merde ! » s’écria Paul. « Marjorie, c’est toi ! »
Elle était heureuse comme à l’accoutumée, mais ses cheveux étaient défaits. Pas de chouchou. Devant elle, une table remplie de jouets de toutes les couleurs, de toutes les tailles et de toutes les formes.
Paul sortit sa bite dure et la caressa. Son esprit tournait si vite qu’il n’entendait pas grand-chose de ce qui se disait. Il est plutôt stupéfait par la vidéo. Bouche bée, il regardait Marjorie présenter un jouet après l’autre. Il se souvenait du nom Siri, de termes comme « activé par le son », « étanche » et de quelque chose comme « une énigme ». Il était sur une autre planète en regardant Marjorie.
Il dut ralentir ses caresses pour tenir le coup. Il espérait que Marjorie se débarrasserait de ses vêtements, qu’elle essaierait peut-être un jouet un direct.
C’est alors que Marjorie leur confia que c’était grâce à ces jouets et à la décision d’avoir une attitude positive que sa semaine de travail passait plus vite. Elle leur dit que c’était là sa formule secrète.
Elle sortit ensuite un cylindre sombre d’environ 15 cm de long.
« Ceci n’est peut-être pas spécialement pour nous », dit Marjorie en l’agitant en l’air, « mais nous devons penser à nos hommes de temps en temps. »
Marjorie choqua Paul lorsqu’elle leur dit : « J’aime regarder les hommes utiliser ça. »
Paul s’étouffa et eu du mal à reprendre sa respiration.
« Les voir enfoncer leur bite là-dedans et sentit qu’ils perdent la tête, ça m’excite tellement. Mon Dieu, ça marche à chaque fois ! Je pourrais les regarder toute la journée. Leur orgasme est si bon. »
Elle agita la main devant son visage comme si elle avait une bouffée de chaleur. « Je pense que c’est un fétichisme que je suis seule à avoir. Mais je n’en sais rien. Ne m’en voulez pas. Je dois toujours reprendre mon souffle quand je regarde ce genre de scène. »
« Wow », dit Maria. « Tu es encore avec nous ? Où tu es partie ailleurs ? »
« Désolée. » Marjorie prit une grande inspiration. « Ça me fait toujours cet effet-là. Ce n’est pas une astuce de vente. C’est comme ça depuis des années. Regarder des hommes – mon Dieu, si chauds. Ensuite, je leur donne des instructions sur la façon dont je veux que cela se déroule. »
Les dames discutèrent du fétichisme de Marjorie et de l’utilité du masturbateur masculin.
Marjorie reprit le contrôle de la conversation.
« Et voici mon moment préféré », dit-elle. « Est-ce que ça dérange quelqu’un si je m’exhibe ? »
« S’il te plaît, vas-y. Nous aimons toutes regarder, n’est-ce pas, mesdames ? dit Anna.
« Vous vous souvenez de Candy Land ? » Les quatre dames applaudirent. Evelin sourit.
Devant sa caméra, Marjorie s’était levée. Ses épaules et son buste avaient quitté l’écran. Elle baissa son pantalon en balançant ses hanches d’un côté à l’autre. Lorsqu’il tomba, elle ne portait plus qu’une minuscule culotte rose.
Paul était fou. Il arrêta sa main. Il le fallait. Il n’était plus qu’à quelques coups de reins de l’orgasme et voulait tenir le plus longtemps possible.
« Allez, Marjorie. Vas-y », grommela-t-il.
C’est alors que sa culotte se détacha. Elle avait une petite chatte fraîchement rasée.
Elle s’installa sur le bord du canapé crème et ouvrit grand les jambes. Elle saisit un vibromasseur rabbit rose et lisse. Seulement quelques secondes plus tard, et la voilà en train de gémir et de grimacer. Ses yeux étaient fermés et sa tête regardait vers le plafond. Son dos était cambré.
Quelques caresses plus loin et Paul acheva. Il explosa en un grand coup de reins.
Il se retrouva avec une main gluante et un mystère résolu. Il acheta le masturbateur masculin.
« C’est pour toi, Marjorie », dit-il en l’achetant, tout en s’assurant qu’il était toujours en sourdine.
Le lendemain matin, au bureau, il passa devant le bureau de Marjorie. Il souriait à pleines dents et était heureux.
« Bonjour, Marjorie ! C’est le jour idéal pour passer une bonne journée, n’est-ce pas ? »
« Tu as bien raison ! » Elle lui répondit par un signe de la main.
Plus tard dans la journée, Marjorie s’arrêta devant son bureau en désordre, avec une plante flétrie.
« Tu vas bien ? », lui demanda-t-elle.
« J’ai passé une excellente soirée. Je suis prêt à faire face à tout et n’importe quoi. J’ai décidé de passer une bonne journée », dit Paul.
Marjorie sourit. « J’adore entendre ça ! »
« Je pense que tu l’entendras plus souvent à présent », lui dit-il.
« Je l’espère. » Elle lui adressa un petit signe de la main et s’apprêtait à partir. Mais elle s’arrêta net.
« Je n’ai pas le temps pour l’instant, mais j’aimerais bien que tu me racontes ce qui s’est passé hier soir et ce qui vous t’a tant marqué. »
* Cette fiction érotique a été écrite en anglais par Claire Woodruff. Pour la lire dans sa version originale, c’est par ici.
Et pour toujours plus de plaisir pendant votre lecture :
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