Comme si nous ne nous étions pas disputés une heure plus tôt, comme si tout allait au mieux, comme si je ne souffrais pas de cette situation qui me rongeait, Marc discutait avec le Père Antoine avec la bonne humeur badine dont il avait l’habitude.
Je souriais poliment, bêtement, je m’assurais que le bol de cacahuètes soit alimenté, que les verres ne soient pas vides, silencieuses, mes pensées ailleurs. Ma gorge était nouée. Je ne parvenais pas à sortir de ma tête ce que Marc m’avait dit avant l’arrivée du Père Antoine. Il renonçait. Il préférait abandonner et accepter les volontés du Seigneur plutôt que de lutter en vain. Dieu l’avait voulu ainsi : nous n’aurions pas d’enfant.
Après deux ans de tentatives infructueuses, Marc avait décidé à l’époque de s’en remettre à la prière pour « augmenter nos chances ». J’étais sceptique et le temps m’avait donné raison, mais au début du moins, cela nous avait aidés à surmonter l’épreuve. À force d’aller à la messe chaque semaine, de participer à la vie paroissiale et de demander de l’aide à Dieu, Marc avait fini par se lier d’amitié avec le Père Antoine.
Ce jeune prêtre était arrivé dans notre village en même temps que nous avions commencé à nous en remettre au ciel, si bien que nous étions devenus rapidement les premiers amis de cette jeune recrue de l’Eglise.
Et depuis plusieurs mois déjà, le Père Antoine venait dîner chez nous tous les mardi soir. Inviter à notre table un représentant des instances divines une fois par semaine, je pensais que cela aurait augmenté nos chances, mais aucun miracle ne s’était produit. Et maintenant, Marc abandonnait. Je n’avais donc plus le choix. J’allais passer au plan b.
J’avais repoussé longtemps cette idée mais Marc cette fois m’y obligeait. Et comme il refusait par ailleurs toute intervention médicale qu’il jugeait contre-nature, on allait procéder à une méthode ancestrale qui avait fait ses preuves.
L’apéritif terminé, j’invitais les deux hommes à passer à table. Et tout en découpant la cuisse de poulet dans mon assiette, je réfléchissais à mon plan. Je le répétais dans ma tête pour m’assurer de ne rien omettre et pour m’habituer à l’idée de sa réalisation.
– Tout va bien, Irène ?
Je sursautai presque quand le Père Antoine s’enquerra de mon état. J’ouvris la bouche mais aucun son ne sortit.
– Ne vous en faites pas mon Père, c’est la fatigue. Tu devrais aller t’allonger, Irène.
– Non, je vais bien. Ne vous inquiétez pas, ce n’est rien d’autre qu’un coup de barre.
Marc savait qu’il était responsable de mon état et que la fatigue n’avait rien à voir là-dedans. Mais il ne voulait plus importuner le Père Antoine avec nos problèmes d’enfant désormais. Nous avions évoqué le sujet de nombreuses fois avec lui et il nous avait aidés à sa façon, en nous empêchant de sombrer dans la dé pression et le désespoir.
La suite du repas se déroula comme il avait commencé. Je restais muette, me levant pour desservir et apporter les plats, salade, fromage, dessert, café… et le cognac. Le fameux cognac, point de départ de la réalisation de mon plan.
Les deux hommes étaient maintenant passés au salon, Marc vautré dans son fauteuil habituel et le Père Antoine assis bien droit dans le canapé. Un tableau qui se répétait chaque semaine et qui annonçait la fin de la soirée.
Je pris deux verres à cognac dans la cuisine et je versai dans chacun d’eux une bonne dose de somnifère liquide récupéré préalablement dans la salle de bain. Je les apportai ensuite à Marc qui ne remarqua pas le liquide transparent au fond des verres et qui servit un trait de cognac dans chacun d’eux.
Je les laissai buvant leur digestif et me retirai dans la chambre pour ne pas être tentée de saborder mon propre plan. Je m’allongeai sur le lit et fixai le plafond en attendant la fin de la première partie du plan. Je restai ainsi une demi heure à ne penser à rien pour ne pas changer d’avis, puis je retournai dans le salon.
Les deux hommes étaient profondément endormis, leurs verres vides posés sur la table basse. Je tapotai la joue de Marc, il était complètement ko. Je m’approchai du Père Antoine, tremblante, et tapotai sa joue plus fortement encore. Il ne réagit pas plus. Il n’y avait pas de temps à perdre. Place à la phase 2.
Je soulevai ma jupe et retirai ma petite culotte que je pliai consciencieusement sur la table basse. Je m’approchai ensuite du Père Antoine et pris une grande inspiration.
Je déboutonnai son pantalon et le glissai jusqu’au cheville, puis je fis de même avec son caleçon. Je découvris un pénis épais et long, bien plus grand que celui de Marc. La peur laissa place à une forme d’excitation. J’étais allée déjà trop loin. Si l’un d’eux se réveillait, l’humiliation serait totale ; la peur était inutile. Je ne réfléchissais désormais plus, le corps et l’esprit guidés par la mission que je leur avais donné. J’avais répété la chose des dizaines de fois, ce qui aidait à rester concentrée.
Je pris le pénis du père Antoine dans la main et le masturbait d’abord maladroitement, puis avec un peu plus de conviction. Sa peau était douce et au fur à mesure qu’il enflait dans la paume de ma main, je sentis mon désir monter. J’avais prévu du lubrifiant, persuadée que je n’agirais que mécaniquement, mais je sentais dans mon propre sexe une chaleur humide se répandre. Je me surprenais à désirer ce pénis. Je ne l’avais pas prévu, mais ce n’était pas plus mal. J’avais lu plusieurs fois que l’on a plus de chance d’être fécondée quand on est excitée.
Je jetai un œil à Marc, un sentiment de culpabilité fugace m’ayant traversée. Puis, plus déterminée que jamais devant l’air benêt que lui avait donné le somnifère, j’attrapai le sexe du père Antoine et le fourrait dans ma bouche. Je m’arrêtai une seconde car le prêtre bougea. Un soubresaut provoqué par son corps qui réagissait au plaisir, même dans le sommeil. Et c’est ainsi qu’au milieu de notre salon, je me retrouvai à sucer goulument le curé de notre paroisse, endormi, à côté de mon mari, endormi aussi. J’aimais le goût de son sexe, j’aimais l’interdit, j’aimais ne plus être la bonne épouse qui s’en remettait à Dieu et à son mari. Je me sentais femme, pour la première fois depuis longtemps, et ce sentiment nourrissait davantage mon désir.
Le médecin m’avait dit que mon système reproducteur était dans une forme olympique et que le problème venait peut-être de Marc. Plusieurs hommes dans sa famille avaient des problèmes de fécondité, mais il avait refusé de l’entendre et avait balayé toute idée de consulter pour trouver une solution. Tant pis pour lui.
Je me redressai, il ne fallait pas que le Père Antoine décharge trop tôt sa semence. J’en avais besoin. Toute culpabilité avait maintenant disparu. Je retirai ma jupe et le reste de mes habits. Je redressai le corps du Père Antoine pour qu’il soit bien assis dans le canapé et je m’assis à mon tour sur sa cuisse. Je faisais aller et venir mon bassin contre sa jambe musclée, frottant ainsi mon clitoris et laissant une trace humide sur sa peau.
Vraiment plus aucune culpabilité. Abraham lui-même n’avait-il pas eu un enfant en couchant avec sa servante parce que sa femme ne pouvait pas lui en donner ? Je gémissais sans retenue, mon sexe en feu remuant contre sa cuisse. Je lorgnais son pénis avec envie, mais je voulais savourer l’instant. Je saisis les mains du Père Antoine et les posai sur mes seins lourds et durs, tendus par l’excitation. Je pressais ses phalanges pour le sentir saisir ma chair. L’orgasme montait doucement. Pas encore, il ne fallait pas le laisser exploser encore. Il y avait là un sexe dressé, gros, demandeur, qui m’attendait.
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