Le coup de foudre est souvent représenté comme l’apogée du romantisme. Dans les films, les séries et même dans la vraie vie. L’idée d’expérimenter ce genre de chose est éminemment séduisante. Mais comme souvent, il y a un revers de la médaille à cette situation supposée idyllique. L’amour au premier regard peut-il être autrement que superficiel ?
Peut-on réellement penser qu’à la simple vue d’une personne on puisse être immédiatement traversé par un sentiment amoureux et des envies (sexuelles) sans jamais lui avoir adressé la parole, sans rien connaître de lui ou d’elle ? Est-ce que quelque chose peut émerger d’une attirance basée sur la simple apparence ?
Laissons de côté toute considération personnelle (chacun ayant généralement un point de vue arrêté sur les coups de foudre) et voyons ce que nous disent la science et la recherche.
Du point de vue de la recherche : le coup de foudre existe-t-il ?
Une étude de 2017 réalisée par Florian Zsok, Matthias Haucke, Cornela de Wit et Dick Barelds entend se pencher sur quelle sorte d’ « amour » peut bien naître du coup de foudre.
Avant de commencer leur étude, ils s’accordent sur le fait que l’amour, dans son acception générale, est caractérisée par un fort degré de passion.
Les 4 chercheurs demandent à 400 hommes et femmes de remplir un questionnaire sur le potentiel romantique de la personne qu’ils viennent juste de rencontrer. Le questionnaire doit être rempli immédiatement après la première rencontre. Il découle de ces questionnaires que ce qui est décrit par les interrogés et interrogées ne peut être défini par la passion, l’intimité ou l’engagement.
Au contraire, le moteur de cet « amour » au premier regard semble bien être l’attirance physique. Les chercheurs en arrivent à la conclusion selon laquelle la notion de coup de foudre peut en fait être décrite comme une très forte attirance initiale.
D’un autre côté, ils ont découvert que oui, certaines personnes expérimentaient bien l’amour au premier regard, le coup de foudre mais que cela se produit le plus souvent lorsque ces personnes ont enfilé leurs lunettes en forme de cœur avec filtre rose c’est-à-dire lorsque ces personnes connaissent le désir de se mettre en couple ou tout du moins de démarrer une relation.
Ils ont également constaté que l’expérience du coup de foudre n’était pas un biais de mémoire (quelqu’un ayant créé l’illusion d’être tombé amoureux d’un autre en un instant).
Le prince Harry a raconté avoir eu un véritable coup de foudre pour Meghan Markle la première fois qu’il a posé les yeux sur elle. Il a déclaré avoir su que « c’était elle » dès leur première rencontre. Ellen Degeneres a vécu la même chose avec Portia de Rossi, tout comme Matt Damon avec sa femme Luciana Barroso.
Laissons les célébrités de côté et concentrons-nous sur une autre étude. Elle date de 2004 et a été conduite par Earl Naumann. Il écrit que la plupart d’entre nous avons déjà expérimenté le coup de foudre. D’après son étude, 60 % des gens l’auraient déjà ressenti.
Plus étonnant : 55 % des personnes l’ayant expérimenté se sont mariés avec la personne en question. Les ¾ des personnes qui se sont mariées après un coup de foudre le sont restées.
Il est probable que si cette expérience ne vous soit pas arrivée directement, vous ayez autour de vous un ou une amie(e) ou collègue à qui cela est arrivé.
Une étude de 2016 menée par James A. Grant-Jacob montre quant à elle qu’un attachement émotionnel entre deux personnes juste après un coup de foudre est tout à fait possible. Et cela parce que la plupart d’entre nous est attirée par des gens dans lesquels nous pensons pouvoir avoir confiance. Dans ce cas, la confiance serait liée avec la compatibilité et des personnalités similaires.
Il est vrai que l’on a parfois tendance à avoir un coup de foudre pour des personnes qui ont les mêmes attributs physiques que nous. Cela nous amène en général à penser que nous partagerons des traits de personnalité communs avec elles.
Cette étude souligne que l’aspect assez superficiel du coup de foudre a souvent un impact sur la durée de la relation qui en découle. Ce qui s’explique par le fait que les personnes impliquées non sans doute pas pris le temps nécessaire pour connaître l’autre et se retrouvent dans une relation sans bases solides et sans points communs.
Mais cette étude souligne également qu’une première impression positive (basée donc sur une appréciation physique) peut déboucher sur une relation longue.
Bref, tout est possible.
Si l’on retourne à l’étude de Zsok et son équipe, voici les quelques points que l’on peut retenir sur le coup de foudre :
– Les gens sont plus enclins à expérimenter le coup de foudre avec des personnes qu’ils trouvent attirantes ;
– Les hommes sont plus nombreux à déclarer connaître ou avoir connu un coup de foudre que les femmes ;
– Le coup de foudre n’est que rarement réciproque ;
– L’amour au premier regard n’est pas vraiment de l’amour (entendu comme réunissant passion, intimité et engagement).
En d’autres termes, avec cette étude, les scientifiques reconnaissent l’existence du coup de foudre mais pas selon l’acception traditionnelle que nous en avons.
Ils le définissent comme une attraction ou attirance très forte qui rendrait une personne ouverte à la possibilité de démarrer une relation.
Quelle est votre expérience du coup de foudre ? L’avez-vous déjà vécu ?
Racontez-nous en commentaires.