Le règne animal cache parfois de bien étranges spécimens et l’Homme et sa sexualité originale tournée vers le plaisir et non uniquement par souci de reproduction est définitivement bien enviable. Surtout par rapport à ce pauvre marsupial australien qu’est l’antechinus, un genre de petite souris mesurant une dizaine de centimètres et que la mort vient cueillir dans son dernier soupir de plaisir…
En effet, l’antechinus mâle est une véritable bête de sexe insatiable, puisqu’à partir du printemps, il ne vit plus que pour satisfaire ses pulsions sexuelles incessantes, allant jusqu’à lui faire oublier de se nourrir et qui le conduisent indéniablement à sa perte… Épuisé et amaigri, il périt dans un dernier sursaut, prenant dans son sens littéral l’expression de la « petite mort ».
Un copulateur fou
Tout comme nous autres humains, c’est le niveau de testostérone augmentant qui entraine l’excitation du mâle. Mais dans le cas de notre petit antechinus, c’est une véritable surdose que les scientifiques ont pu remarquer, le conduisant alors à passer trois semaines (les trois dernières de sa vie) à ne plus s’intéresser qu’au sexe, allant de femelles en femelles et pouvant passer près de 14 heures sans rien faire d’autre que de s’ébattre sans cesse…
L’excès hormonal nuit à son système immunitaire et ce petit marsupial commence alors à perdre ses poils, à subir des hémorragies internes et même à devenir aveugle, avant de finalement mourir dans les bras de la dernière femelle saillie. Ils meurent donc chauve, aveugle et épuisé après à peine une année de vie.
Un obsédé sexuel
Nulle parade amoureuse, pas de demande de permission, le mâle se jette sur toutes les femelles et ne fait rien d’autre de son temps. Andrew Baker, un scientifique australien qui les a étudiés de près raconte qu’ils sont à ce point préoccupés par rien d’autre qu’il a pu prendre un couple de ces antechinus dans ses mains sans que ceux-ci ne cessent leur copulation !
Ces capacités à tenir sans manger sont dues à la même hormone de désir qui les conduit à leur perte, la testostérone, car celle-ci mobilise les sucres du corps. Dans le même temps, la sécrétion de cortisol leur permet de ne pas sentir la douleur ni la fatigue et leur donne de l’énergie à revendre !
Et les femelles dans tout ça ?
Rassurez-vous, elles ne sont pas que les victimes de leurs camarades masculins bestiaux et goujats, elles aussi entrent dans une sorte d’hystérie érotique incontrôlable, à la différence que leurs taux hormonaux ne prennent pas des proportions aussi radicales, ce qui leur permet de rester envie, le but étant que la copulation assure une relève…
Pourquoi la nature les pousse ainsi au vice mortel ?
Selon Andrew Baker, si à la fin de la période de reproduction il ne reste plus un seul mâle en vie, ce n’est pas un hasard cruel et gratuit. L’extermination des messieurs permet aux dames d’avoir une abondance de délicieux insectes pour se nourrir et assurer ainsi une descendance grasse et en forme.
Et la sélection naturelle dans tout ça ?
C’est en Australie que Darwin développa ses théories, ce petit marsupial ne pouvait déroger à la règle de la sélection naturelle ! Mais alors, comment, si ces animaux s’adonnent à l’orgie et l’échangisme hystérique durant trois semaines, comment se fait la sélection naturelle ?
Tout d’abord, Andrew Baker précise que les plus gros mâles ont le plus grand nombre de spermatozoïdes, les donnant ainsi statistiquement favoris dans la course à la fécondation sur la douzaine de partenaires que connaissent ces dames. De plus, elles donnent naissance à plus de petits qu’elles n’ont de mamelles à proposer, les rejetons les plus en forme arrivant plus facilement à se faire une place au près d’un téton, les plus faibles ne survivant donc pas… Monde décidément cruel pour l’antechinus !
Quelques hommes célèbres qui connurent une fin d’antechinus
Si ce marsupial a l’étonnante particularité de s’adonner au suicide de masse par copulation extrême, quelques êtres humains sont également morts dans des conditions semblables. Il existe même un terme, l’épectase, qui désigne ce fait de mourir en plein ébat sexuel ! Ce fut ainsi le cas de Félix Faure décédé en pleine gâterie buccale sur sa personne, du Cardinal Daniélou en 1974 chez une prostitué, du Pape Pie IV au XVIème siècle dans les bras d’une courtisane, de l’acteur David Carradine en 2009 en pleine séance de masturbation asphyxiophile… Les exemples sont nombreux et ont également inspiré la fiction puisque l’épectase est retrouvée également au cinéma dans le « Jeune et Jolie » de François Ozon ou encore dans la série « Downtown Abbey »…
Belle mort pour certains, mort absurde pour d’autres, et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce que ce ne serait pas ça, le véritable « happy ending » ?
Source :