- Lire la première partie de l’histoire : Ivresse de l’Altitude – Partie 1
En me réveillant le lendemain matin après une nuit à la belle étoile, ma première pensée fut pour la jeune bergère. A tel point que je me demandais si je n’en avais tout simplement pas rêvé toute la nuit. Je ne parvenais pas à me débarrasser de l’image de son corps sublime dans le crépuscule de la montagne, arrosé par l’eau de la rivière.
Le paysage à couper le souffle me ramena à la douce réalité de mon excursion solitaire. Je me préparai un café en profitant des premières lueurs de l’aube. Je sentais toujours en moi quelque part cette douceur dans le bassin, trace laissée par le désir qui m’avait assaillie. Mais je m’attelais à l’oublier en m’occupant de ranger mon campement et en préparant ma journée. Ma carte des environs en main, j’évaluais les distances afin de prévoir à peu près où j’allais dormir.
Je repérai sur le plan un petit dessin signalant un abri avec source d’eau. En marchant tranquillement, j’y serai avant la tombée de la nuit. Je finis de fermer mon sac en observant le versant en face. Les moutons avaient disparu comme ma jolie bergère. Un souvenir bouleversant et doux qui s’évaporait déjà. Je souris en repensant à l’effet qu’elle avait eue sur moi et je me remis en route.
Pendant toute la matinée, je traversai des paysages plus beaux les uns que les autres. Je ne m’en lassais pas, subjuguée chaque fois par la beauté sublime de cette nature montagnarde. Je commençais à avoir un peu faim lorsque j’arrivais à l’orée d’une forêt de sapin. Je vis immédiatement sur la carte où je me trouvais. C’était un moment parfait pour une pause.
Je sortis du pain, quelques tomates, du jambon, du fromage et je m’assis dans l’herbe pour déguster ce repas. Tout en mâchant, je ne parvenais pas à quitter des yeux l’entrée dans les bois sombres. Autant les prairies alentour étaient avenantes et superbes, autant ce bois me donnait la chair de poule.
Une fois mon pique-nique terminé, c’est donc un peu à contrecœur que je pénétrai la forêt de sapins. Le soleil ayant du mal à se frayer un chemin parmi les cimes, il faisait plus froid. J’accélérai le pas pour me réchauffer et pour quitter ce bois le plus vite possible. Je savais qu’il fallait que je prenne mon mal en patience, l’abri se trouvant lui-même à la fin du bois. J’en avais donc pour au moins trois heures de marche, peut-être plus. Et c’était seulement le lendemain que je pourrais enfin retrouver les jolies prairies dégagées.
Au-delà de l’absence de soleil, il y avait aussi plus de bruits. Des craquements de branches, des cris d’oiseaux et de petits mammifères courant dans les aiguilles de sapins… Je fredonnais pour couvrir ces sons effrayants.
Je marchais depuis deux heures maintenant et j’avais l’impression que la forêt de sapins était de plus en plus sombre. Je pensais au début que c’était mon imagination, mais je réalisai bientôt qu’au-dessus des cimes, le ciel s’assombrissait.
Moins d’un quart d’heure plus tard, je reçus les premières gouttes. D’abord rares car retenues par les branches de sapins, elles tombèrent de plus en plus franchement. J’accélérai encore le pas, espérant trouver l’abri avant d’être trempée, mais c’était trop tard… Un véritable déluge s’abattit.
Je commençai à courir pour retrouver le refuge le plus vite possible, mais les gouttes de pluie m’aveuglaient. Les bruits de la forêt avaient disparu, il n’y avait plus maintenant que le vacarme terrible du torrent d’eau tombant du ciel.
Au bout de quelques minutes à peine, j’étais définitivement trempée. Je continuai ainsi de trottiner, maugréant contre cette météo, puis après un long moment à prendre la pluie mâchoires serrées, je regardai ma montre. Je ne comprenais pas, j’aurais dû déjà atteindre cette cabane tant espérée…
J’observai les alentours sans succès. Je continuai d’avancer, de plus en plus inquiète, commençant à me demander si je ne m’étais pas perdue… Puis le tonnerre éclata. Une zébrure lumineuse frappa un sapin tout proche dans un grondement puissant. Je poussai un cri et repartis en courant. Je n’étais pas en sécurité dans cette forêt. La foudre frappait, il fallait à tout prix que je me mette à l’abri.
Courant à en perdre haleine, je finis par me prendre les pieds dans une racine et je dégringolai une pente en roulant, entraînée par ma vitesse. Arrivée en bas, je tentai de me lever péniblement, courbaturée de partout et à moitié sonnée, quand une ombre surgie de nulle part me souleva et m’aida à marcher en me tenant d’un bras.
Quelques mètres plus loin apparut une cabane en bois.
Une fois entrée dans ce petit abri, je sentis une vague de chaleur agréable. Un feu de cheminée dans un coin de la pièce faisait de cet espace rustique un coin de paradis. Et dans la lumière des flammes, l’ombre qui m’avait transportée se révéla. C’était une femme.
Une très belle jeune femme que je reconnus immédiatement : la jolie bergère de la veille. Elle me sourit et m’ordonna de me déshabiller. Je rougis et une nouvelle chaleur envahit mon corps. Une chaleur d’un autre genre… Je déglutis et elle rit. Un rire doux, chaleureux. Malgré son gros pull en laine et son pantalon de toile taché, elle dégageait une prestance exceptionnelle.
Je posai mon sac à dos près de la cheminée et retirai mes habits un par un. Mon pull et mon tee-shirt pour commencer, puis mon pantalon, tous imbibés d’eau et de boue. Elle les ramassa et les étendit sur un fil dans un coin pour les faire sécher. Je ne portais plus qu’une culotte et mon soutien-gorge. En temps normal, cela ne m’aurait posé aucun problème d’être peu vêtue devant quelqu’un du même sexe, mais cette femme avait déclenché quelque chose la veille, en se lavant nue devant moi, et je me sentais terriblement vulnérable et impudique.
La façon qu’elle avait de me regarder n’aidait pas à me sentir plus à l’aise. Il y avait une lueur provocante dans ses yeux, comme si elle se moquait gentiment de moi tout en ayant conscience de la situation.
Elle sortit une bouteille en métal et deux verres d’un sac et elle nous servit à boire.
— C’est une eau-de-vie fabriquée dans la vallée.
Je la remerciai et portai le verre à mes lèvres. Je toussai immédiatement à m’en arracher les poumons. Elle éclata de rire, un rire lumineux qui résonna dans la pièce. Je souris à mon tour. Et me lançai dans une deuxième gorgée. La brulure de l’alcool me réchauffa de l’intérieur.
La chaleur dans la pièce continuait d’augmenter avec le feu qui crépitait dans la cheminée et la jeune bergère retira son pull épais. Elle ne portait en dessous qu’un léger débardeur qui moulait ses seins fermes et épais. Elle ne portait pas de soutien-gorge. Je déglutis. Son corps m’apparaissait indécent, il parvenait à me faire défaillir alors qu’aucune femme ne m’avait jamais attirée.
Elle enleva ensuite ses deux grosses chaussures boueuses, puis elle poursuivit en se débarrassant de son pantalon de toile épais. Je l’observai sans rien dire. Elle se dirigea vers la corde à linges improvisée et mit ses habits à sécher. Ses fesses rondes et musclés bougeait sous sa mince culotte tandis qu’elle s’activait.
Quand elle se retourna vers moi, avec son débardeur moulant, sa culotte en coton et ses jambes fines infinies, je sus immédiatement que ça allait arriver. Elle se mordillait la lèvre inférieure en me dévisageant, comme si elle cherchait la façon dont elle allait me manger. Et j’étais prête à être dévorée.
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