In Vino Eros – Partie 3

Ce texte appartient à une série d’histoires qui se suivent, rendez-vous ici pour découvrir la première : In Vino Eros – Partie 1

 

Clitocibe contemplait alternativement Corinne, toujours seins nus, et le groupe qui l’entourait. Est-ce que la jeune femme avait eu une aventure sexuelle avec chacun d’eux ? Armand, Hector, Maixent, Ladislas et Éloïse… C’était déjà une belle performance en une matinée de vendange. La récolte du raisin n’avait pas dû être tellement efficace. Seul le couple Aimeric et Alix ne semblait pas avoir participé à l’orgie dans les vignes. Mais dès que Valérie Clitocibe tourna sa tête dans leur direction, Alix s’emporta.

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« Je sais ce que vous pensez, Commissaire. Corinne s’est tapée toute la bande, pourquoi ces deux-là ne disent rien ? Rassurez-vous, Madame, nous n’avons qu’en partie été épargnés. J’étais là à trimer au pied des vignes quand j’ai noté qu’Aimeric n’était plus dans le coin. Je l’ai cherché un moment parce que je fatigue vite et j’ai besoin d’aide pour me lever. Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais je suis enceinte de 5 mois. »

Effectivement, la commissaire n’avait rien vu. Alix avait bien un petit ventre arrondi, mais qui restait assez discret.

« J’ai donc cherché Aimeric pour qu’il m’aide, mais il n’était nulle part. J’ai dû parcourir plusieurs allées de vignes avant de le trouver. Il était tout bonnement sur cette Corinne, en train de la besogner copieusement. »

Aimeric regarda sa femme le visage pivoine flamboyant. Il tenta de marmonner quelque chose, mais des bribes de sons inaudibles sortirent dans un souffle. Il pensait visiblement avoir été discret. Corinne rit en voyant la tête d’Aimeric.

« C’est de ma faute… »

Personne n’en doutait vraiment, mais Corinne ne semblait pas s’en rendre compte. Elle montra du doigt Eloïse et Ladislas puis Armand.

« Après avoir été si bien traité des fesses par mon couple dévoué, et avoir avalé goulument le chibre de ce brave Armand, j’avais besoin qu’on me prenne, commissaire. Excusez-moi de vous le dire comme ça, mais fallait qu’on me saute pour soulager le désir qui me brulait. »

C’était bien la première fois depuis le début de l’entretien que Corinne s’excusait de son parler plus que franc. Valérie Clitocibe ne pensait plus au cadavre gisant à ses pieds, elle était fascinée par cette femme aux mœurs libres qui avait entrepris de se faire toute une famille citadine en week-end à la campagne.

« Le petit Aimeric passait par là. Je lui ai dit d’approcher, il était timide parce que j’étais nue comme un ver et qu’il avait dû lire que j’avais la braise au cul. Il a fait quelques pas et je suis allé le cueillir. Je lui ai mis le froc sur les talons, j’ai à peine touché sa verge qu’elle s’est mise en position de travail. Alors je me suis allongée sur le dos, jambes écartées et je l’ai serré contre moi. Le petit timide s’est transformé en véritable bestiole et m’a forniquée bien comme il faut. Quand il a explosé en moi, j’avais déjà joui 3 fois. »

Alix avait écouté toute la tirade de Corinne sans prononcer un mot. Elle avait un sourire mauvais, elle préparait quelque chose, Valérie en était certaine. Elle était prête à intervenir en cas de crêpage de chignon soudain. Mais l’attaque n’arriva pas comme elle l’attendait. Alix se retourna vers son mari qui regardait ses pieds et lui lança avec défiance :

« Tu crois vraiment que tu allais t’en tirer à si bon compte ? Trois mois que tu ne me touches pas sous prétexte que j’ai notre bébé dans le ventre, que tu as peur de m’abimer. Tu crois que moi aussi, j’ai pas des envies ? Quand je t’ai vu sur la demoiselle, j’ai aperçu ton ami Hector qui vous regardait un peu plus loin, le sexe à la main. Il avait l’air en demande. Alors j’ai répondu. »

Aimeric releva la tête. Il était aussi blême qu’il avait été rouge quelques secondes plus tôt. Le contraste était presque effrayant.

« Hector m’a baisée dans le vignes avec une fougue que j’avais oublié possible. Il a joui presque immédiatement, mais il a remis le couvert, comme quand t’avais vingt ans. Il m’a prise moi aussi, et j’ai joui, et je t’emmerde. »

Elle quitta ensuite l’assistance pour retourner dans la maison. Aimeric resta interdit un instant, puis regarda le petit groupe qui l’entourait. Il voulut dire quelque chose mais se ravisa et entra à son tour dans la belle bâtisse. La commissaire chercha des yeux Hector. Il avait déjà disparu. Maixent s’excusa, il allait s’occuper du barbecue, et Armand l’accompagna. Eloïse et Ladislas se retirèrent également, laissant Corinne et la commissaire seules sur la terrasse.

« Mais votre mari, il se trouvait où pendant tout ce temps ?

– Il s’est souvenu qu’il était venu avec son fusil, mais pas où il l’avait posé. Il a chassé tôt ce matin avant de venir aider pour les vendanges. Il s’est dit que ce n’était pas prudent de laisser son arme sans surveillance. On sait jamais, voyez, des fois qu’il y aurait un accident. Alors il est parti à sa recherche pendant que je m’amusais un peu ici avec les autres. Comme je l’ai caché ce foutu fusil, il a mis du temps à le retrouver

– Vous l’avez caché ?

– Oui, pour profiter un peu de son absence. J’ai tout de suite senti qu’avec ce groupe, il y avait de quoi faire. Je voulais pas qu’il revienne trop vite. Quand le petit Aimeric a déchargé son plaisir dans mon sexe, j’ai pensé qu’il était temps de m’occuper de mon mari, de lui dire que le fusil était contre l’arbre. Je suis sortie des vignes et je l’ai vu au loin, devant le tronc. Y a eu un coup de vent, le fusil est tombé et le coup est parti. »

Valérie Clitocibe regarda Corinne avec un air sceptique. Corinne savait à quoi elle pensait.

« Vous inquiétez pas commissaire, on était plusieurs à sortir des vignes à cet instant, il y a des témoins. »

La commissaire fronça les sourcils. Tout en continuant de contempler la poitrine sublime de Corinne, elle chercha à mettre ses idées au clair. Cette femme avait eu une aventure avec tout le groupe de vendangeurs pendant que son mari cherchait son fusil qu’elle avait caché. Celui-ci l’avait finalement trouvé et était mort par accident…

« Pourquoi m’avoir raconté tous ces détails érotiques ? Pourquoi n’avoir pas expliqué directement que c’était un accident ?

– Y en a qui n’ont pas assisté à l’accident. Alors ils ont pensé que mon mari s’était suicidé, ils se sentaient coupables. Ils hésitaient sur la façon de présenter les choses. En ce qui me concerne, je vous ai tout raconté en détail pour une toute autre raison… »

Corinne se leva en affichant un sourire ravageur qui fit frissonner Valérie.

« Je vous ai tout raconté parce que sinon, vous ne m’auriez pas laissé faire ça. »

La jeune femme s’approcha de Valérie, lui prit doucement la main, et l’entraîna vers les vignes tandis qu’une odeur de barbecue s’élevait dans les environs.

Fin