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Dîner de con (3) Le Consentement

 

Après l’épisode de la baise mystique, la vie reprend son cours normalement pour Justine et Bernard. Le sexe les obsède. Lorsqu’il rentre du travail, Bernard bande déjà dans l’ascenseur. Justine ôte sa culotte en entrant dans l’immeuble. Elle se pelote les seins dans l’escalier et se frotte contre les murs de la copropriété en se mettant des doigts. Le désir qui la ravage l’empêche souvent de se déshabiller complètement. Le couple baise sur le palier, dans la chambre ou par terre dans la cuisine.

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Justine se soumet à tous les caprices de Bernard. Elle ouvre grand les jambes, offre son con et son cul, accueille son pénis dans sa bouche. Bernard rend hommage à ce corps consacré sur l’autel du plaisir puis la prend indifféremment par devant, par derrière, couchée, debout les mains menottées au plafonnier, crucifiée la tête en bas et les chevilles liées à la tringle à rideaux ou emboîtée dans l’encadrement de la fenêtre. Les passants prennent des photos depuis la rue. Il y en a qui se masturbent sur le trottoir. Chaque jour charrie son lot d’orgasmes et son flot de foutre. Justine est la coqueluche des réseaux sociaux.

La peau de Justine est douce. Son corps souple conserve la mémoire du vice. Il lui arrive de jouir sans motif au bureau. Elle a tenu ma main enfouie profondément dans sa chatte tout le temps d’une réunion pour calmer les ardeurs qui la consumaient. La manche de ma veste était trempée. J’ai passé plusieurs autres réunions sous la table, la tête entre ses cuisses, la langue dans son foutre brûlant. Justine excusait mon absence d’une voix affaiblie par les orgasmes.

Elle est heureuse. Elle occupe le poste de Thierry, qui a démissionné et qui a disparu de la circulation. Bernard donne le change. Il tient son énorme sexe au garde à vous pour sa femme et passe des heures à se branler devant la glace, en attendant de la baiser. Il aime Justine et quand il couche avec la voisine du dessus, c’est par désœuvrement ou parce qu’il s’est trompé d’étage.

Mais la belle euphorie peu à peu se dissipe, faisant place au désert. Bernard et Justine, sans y prendre garde, se mettent à baiser sans envie ni conviction ni plaisir. Les caprices de Bernard deviennent cruels. Justine réclame des sévices plus violents. Le couple se dissout dans une mare de foutre et de sperme. Chacun sait ce qui lui manque mais aucun n’ose l’avouer à l’autre.

Alors Justine va voir ailleurs. Elle ramène des types à la maison, parfois deux en même temps, pour baiser. Bernard la regarde, les yeux muets, se faire prendre par tous les orifices et hurler un plaisir qu’il sait peu authentique. Il voit bien qu’elle n’est pas heureuse. Elle jouit à longs traits comme pour en finir. Ses orgasmes sont suivis de silences. Les types qui la transpercent la traitent de pute, se couvrent de ridicule et ne reviennent jamais.

Un jour, Justine m’amène à mon tour à la maison, après le travail. Je suis entre deux appartements et elle m’a proposé de m’installer avec elle dans le salon, pour quelques semaines. On est collègues. C’est moi qui la masturbe dans les réunions, quand elle ne parvient pas à se défaire de cette folle envie de baiser qui la terrasse. On s’entend bien. On a pris un congé toutes les deux et on a baisé comme des folles plusieurs jours de suite. Justine aime mes seins plus gros que les siens. Elle les palpe et les recouvre avec ses mains. Elle s’y agrippe comme au rocher s’accrochent le lierre et l’arapède. Elle mordille mes tétons.

Mes fesses rebondies surtout la fascinent. Ma cambrure l’excite. Elle se frotte le con contre mes hanches et défaille longuement. Elle passe aussi du temps le nez entre ma vulve et mon anus. Dans l’orgasme, elle prononce mon nom avec douceur, « Emmanuelle M. », en ajoutant entre deux secousses : « M comme Verlaine, M comme maman… » Quand elle me lutine, elle prie. Elle parle de rédemption. Je ne comprends pas et je ne réponds rien à toute cette poésie car j’ai souvent moi aussi la tête entre ses jambes, la langue bien installée dans sa chatte et la bouche pleine de foutre, mais tout cela m’excite.

Justine m’a présenté Bernard. Il me baise quelques fois avec ou sans elle. C’est un bon coup. Son membre insubmersible atteint le point G au plus profond de mon intimité et me fait vibrer tout entière. Moi qui aime les femmes, je rends des litres de foutre en râlant comme une cochonne. Parfois, la voisine descend et il nous baise à tour de rôle. Chacune en prend pour son grade. On se pelote toutes les trois comme dans les foyers d’étudiantes en recevant ses offrandes. Les deux langues de Justine et de la voisine ne sont pas de trop pour me réanimer après que Bernard m’a foutue. Mais la plupart du temps, il se branle en nous espionnant ou reste dans la chambre et regarde des films pornos.

Un soir, Bernard fait irruption dans le salon, les yeux brillants de mille étoiles lubriques. Il tient son sexe triomphalement par la base et fout partout autour de lui. Il a le pyjama trempé de sperme. Je reçois une salve sur le ventre. Il hurle :

« Oh putain, j’ai trouvé ! Oh putain, j’ai trouvé ! Ô la putain ! »

Justine, occupée à m’agacer le clitoris à travers la culotte pendant que je lis Mutine, comprend qu’il se passe quelque chose et me laisse en plan. Elle suit Bernard dans la chambre. Je les rejoins avec la chatte en feu. Bernard montre à Justine un vieux film porno de la fin des années 1990. C’est une banale histoire de dîner entre amis qui se termine en partouze. Les mecs flottent dans leurs costards, portent des slips kangourous et adoptent des attitudes de caïds ridicules.

Les femmes sont carrément bandantes avec leurs tenues vulgaires à la mode il y a vingt-cinq ans. L’une d’elle porte un top moulant et un jean taille basse troué, qui lui découvre les fesses, et l’autre a sorti la mini robe sans manches à col cheminée en tricot de laine. Les poitrines explosent dans les vêtements trop serrés. Aucune des deux n’a de culotte. Elles rient ensemble à la première blague d’un des deux mecs, échangent un regard complice, se caressent le haut de la poitrine d’un air pensif, puis se chauffent, puis échangent leurs maris, puis se font baiser côte à côte en s’embrassant avec la langue.

La caméra n’en a que pour elles. Les deux pantins qui bandent sont hors cadre ou dans le flou à l’arrière-plan. Une actrice sort du lot. Elle a le diable entre les cuisses et baise comme au Jugement dernier. Elle atteint un niveau de vice que les autres acteurs n’ont pas les moyens d’imaginer. Elle est parfaitement vulgaire et multiplie les regards caméras complètement déjantés et salaces.

Bernard et Justine sont hypnotisés devant l’écran. Toutes les fois que la jeune femme réapparaît dans le champ, Bernard éjacule. La décharge est si forte qu’il chancelle et doit se trouver un point d’appui. Justine jouit de toute son âme. Elle tombe à genoux, terrassée par le plaisir. Bernard met le film sur pause et la prend immédiatement en levrette. Le couple amorce alors une séquence hallucinante. Bernard éjacule plusieurs fois de suite à l’intérieur du con de sa femme en regardant l’image fixe de l’actrice en plein orgasme, tandis que Justine tente d’embrasser celle-ci sur l’écran. Elle se tortille comme la carpe libidineuse qui glisse entre les doigts vicieux du pêcheur. Elle se rapproche à chacun des coups de rein que lui assène Bernard en râlant. D’étranges mots érotiques, prononcés d’une voix entrecoupée par les spasmes, ressortent des profondeurs de ses entrailles :

« Mané ! Thécel ! Pharès ! Mané ! Thécel ! Pharès ! », « Comptée ! Pesée ! Divisée ! Comptée ! Pesée ! Divisée ! »

Bernard est animé d’une érection toute puissante. Le sperme qui déborde de la chatte de sa femme forme des inscriptions sur le sol. Justine cherche l’orgasme ultime de la damnation et du pardon. Quant à moi, mes jambes ruissellent de foutre. Imprégnée de l’atmosphère surnaturelle qui flotte dans la pièce, je comprends que le moment est exceptionnel. Je m’accroupis à côté de Bernard et accompagne les va-et-vient de son sexe dans le con de Justine en lui léchant les testicules. Je leur mets des doigts dans l’anus à tous les deux. Je m’exhibe, je me lèche les seins, je me masturbe en dansant la danse des bacchantes, je fais le bond sourd de la bête féroce. Ma chevelure vole. Mon corps chauffe. Mon sexe mouille. L’excitation est à son comble.

Soudain, Justine se lève, m’embrasse et me prend amoureusement par la main. Elle me conduit vers le lit et m’étend sur le dos, les jambes repliées largement ouvertes. Elle place sa chatte au niveau de ma bouche et m’agace le nez avec les poils de sa motte. Nous amorçons un soixante-neuf où tout chat est un dieu. Les petits seins de Justine roulent sur mon corps. Mes mains vont de sa poitrine à son ventre, s’accrochent à ses cuisses et à ses fesses. Le foutre coule. Je suis sur le point de rendre l’âme et je lui dis tout doucement que je l’aime. Alors Justine se redresse de toute sa hauteur et offre triomphalement ses seins à Bernard.

Elle laisse reposer tout le poids de sa vulve sur ma bouche et me commande de continuer à lui lutiner le clitoris. Elle se déhanche en fermant les yeux. Elle ne sourit plus. Elle passe aux choses sérieuses. Alors Bernard s’avance entre mes jambes ouvertes, le sexe gonflé.  Il soulève avec peine son énorme pénis et flatte son gland gros comme un poing fermé. Il a repris son incantation : « Oh putain ! Oh putain ! Ô la putain ! » La pénétration est un déchirement. Je hurle. Prise d’un tremblement surnaturel, j’atteins immédiatement l’orgasme. Mes yeux se révulsent. Je pleure des larmes de délivrance. Ma bouche, toujours enfouie dans le con de Justine, ânonne des paroles de reconnaissance et d’adoration.

Bernard va et vient intensément entre mes reins. J’encaisse chaque coup en râlant. Je décharge orgasme sur orgasme et redonne tout le plaisir que je reçois par le bout de ma langue profondément insérée dans la chatte de Justine. Cette dernière est assise sur moi. Elle perd complètement la tête. Son plaisir est plus intense que le mien. Elle annonce sentencieusement à Bernard qu’il est temps d’accomplir le travail. Alors je comprends que je suis l’instrument de la réconciliation de ce couple à la dérive et j’y consens. Je me livre avec amour. Alors Bernard se penche vers Justine et le couple angélique, réuni au-dessus de moi, se donne un long baiser aérien et lascif. La lune qui pointe par la fenêtre apparaît pile au milieu du triangle formé par nos corps.

L’orgie a duré toute la nuit et j’ai le souvenir d’être restée longtemps au septième ciel. Dans la pénombre de la chambre, Bernard s’est couché sur moi et m’a baisée plusieurs fois de suite en m’appelant Justine. J’ai joui à l’idée que je n’étais pas moi-même. Justine m’a prise dans ses bras et m’a caressée, en m’appelant Bernard, et je lui ai avoué que je l’aimais d’amour. La voisine est descendue avec un gode-ceinture. Elle m’a sodomisée et je lui ai dit à elle aussi que je l’aimais. Puis Bernard s’est tapé la voisine. Puis Justine a sodomisé Bernard et moi Justine. Toute la nuit, un désir frénétique de couple a fusionné triomphalement nos quatre corps en un seul esprit de vice. Je me suis endormie dans une mare de foutre, entre Justine et Bernard, et leurs caresses et leurs mots doux m’ont réveillée le lendemain.

Bernard et Justine ont appelé le producteur du film X pour lui demander des informations sur l’actrice. Il se souvient très bien de ce volcan car il a vécu quelques temps avec elle. C’est une vraie salope. Elle ne s’appelle pas Angela mais Corinne. Elle n’est pas Espagnole mais Écossaise. Elle l’a quitté peu de temps après le film et n’a jamais plus donné de nouvelles. Il bande encore quand il entend parler d’elle et se repasse son film en boucle. Elle aurait hérité d’une villa quelque part en Ombrie.

Bernard et Justine ont sauté dans leur voiture en embarquant une carte d’Italie. Ils savent que l’enquête sera longue et difficile, dans un pays où les femmes sont damnées depuis le 28 mars 1994.

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Emmanuelle MArticle écrit par Emmanuelle M

Emmanuelle M. est née le 21 décembre 1977. Elle est experte en informatique.

Elle purge actuellement une peine de prison pour exhibitionnisme et écrit des récits intimes depuis sa cellule, pour passer le temps.