Loin de nous l’idée d’aborder l’amour et ses passions érotiques comme une simple accumulation d’hormones qui nous submergent en silence, mais si nous perdons toute mesure lorsque nous sommes amoureux, il a été prouvé depuis un certain temps déjà que nul Cupidon volant armé de flèche ni souffle divin ne sont les premiers déclencheurs de ces états de grâce.
Ocytocine, dopamine, sérotonine, testostérone… tous ces noms compliqués ne sont pas là pour réjouir les joueurs de scrabble mais nos petits corps en quête de bonheur et de descendance. Alors en essayant de ne point trop bousculer les poètes et de laisser leurs perles de pluie et autres caresses des yeux qui sont si belles, voici pour vous comment se déroule une histoire d’amour depuis sa naissance jusqu’à sa triste fin, dans les recoins hormonaux de notre corps…
L’hormone qui nous pousse à quitter le célibat : la testostérone
Certains vous diront que c’est l’arrivée du beau temps, d’autres que c’est le besoin de changement, mais si vous avez soudainement le désir profond de vous trouver un mâle ou une femelle afin de rompre avec ce célibat avec lequel vous êtes resté(e) trop longtemps, c’est avant tout à cause de votre taux de testostérone qui augmente et vous pousse au vice.
Homme ou femme, nos désirs sont dépendants de cette hormone. Elle est souvent associée au désir masculin mais c’est parce que les hommes en ont besoin en plus grandes quantités pour en sentir les effets.
Les hormones de la rencontre : la phényléthylamine (PEA) et l’adrénaline
Vous bafouillez, perdez vos moyens lorsque vous croisez son regard, ne pouvez plus parler, sentir, perdez les sensations de soif, de faim, relativisez les guerres et oubliez vos problèmes en sa présence ? Vous êtes sous le coup de la phényléthylamine, appelée aussi PEA, et qui est la sensation de coup de foudre que l’on peut ressentir. Heureusement, l’adrénaline est là pour vous sauver du bégaiement et vous sortir de votre torpeur.
A peine vos numéros échangés et vos au revoir prononcés, vous avez déjà envie de le ou la revoir, c’est parce que votre corps a aimé cette sensation et qu’il veut la revivre ! Il voudrait une autre dose de bonheur comme celui qu’il vient de connaître durant cette rencontre !
Les hormones du plaisir sexuel : un cocktail détonnant !
Un peu de dopamine, hormone de la récompense, une bonne rasade d’endorphine, hormone du bonheur, une douche d’ocytocine au moment de l’orgasme, hormone de bien-être… C’est un véritable concentré de plusieurs hormones de plaisir qui vient nous envahir lors d’ébats intenses. Pas étonnant que notre corps raffole de ces instants délicieux !
Que l’on ressente un plaisir doux et langoureux ou que l’on vive des orgasmes multiples à la chaîne, ces hormones seront présentes si vos galipettes sont satisfaisantes !
Les hormones de la passion : la lulibérine et la dopamine
Si l’amour rend aveugle et que l’on se sent transi au point de vivre d’amour et d’eau fraîche, c’est grâce entre autre à la lulibérine qui nous pousse sans cesse dans les bras de l’autre, insatiable à ses caresses. La dopamine quant à elle s’occupe de vous rendre accro à votre moitié, à vous plonger dans ce fameux état du « je ne pourrais vivre sans toi »… Des scientifiques britanniques ont d’ailleurs démontré que c’est la même partie du cerveau qui est stimulée par la cocaïne ou la vue de l’être aimé !
Les hormones de l’amour et de l’attachement : l’ocytocine
Une fois passée la rage amoureuse qui vous empêche de vous décoller l’un l’autre vient alors un amour plus raisonnable, plus tendre, tout aussi agréable mais moins violent. Les rapports sexuels s’espacent, on met moins la langue quand on s’embrasse, on passe plus facilement des soirées chacun de son côté… Mais on reste profondément amoureux ! C’est que la lulibérine et la PEA ont baissé de niveau et que l’ocytocine, cette hormone de l’attachement est venue les remplacer. Plusieurs études ont été faites autour de l’ocytocine et qui ont permis de démontrer qu’elle garantit la fidélité dans le couple et que son niveau pourrait être lié à nos capacités à rester ensemble pour la vie !
Le chagrin d’amour, un manque d’endorphine
Lorsqu’une histoire, hélas, se termine, c’est que nos hormones aussi se sont enfuies… Certains scientifiques ont comparé l’état provoqué par le chagrin d’amour à celui de drogués en manque : insomnie, agitation, état dépressif, ultra sensibilité, agressivité, repli sur soi… Tous ces symptômes sont communs à ces deux états fébriles.
C’est le manque d’endorphine qui est à l’origine de cet état de mal-être général. En effet, son niveau est au beau fixe lorsque l’on est en couple, mais il chute précipitamment lors de la rupture. C’est la raison pour laquelle il vaut mieux couper totalement les ponts avec son ex le temps de retrouver un équilibre et que le chagrin passe. Sinon, on redonne des petits shoots de d’endorphine à notre corps à chaque retrouvaille et le sevrage est alors plus long.
La parentalité, le shoot d’ocytocine la chute de testostérone
Lorsqu’un petit être fraîchement pondu vient agrandir le foyer, vous l’aurez noté, les parents ne restent pas insensibles à cette merveille du monde. Fascination, attendrissement, émotion, amour…
On doit ces sensations exacerbées encore une fois à l’ocytocine principalement, cette hormone qui, comme on l’a vu, s’occuper de nous lier les uns les autres, de créer cet attachement amoureux entre les êtres. Les femmes ne sont pas les seules à voir couler l’ocytocine à flot dans leur corps, les hommes aussi bénéficient de cette douche d’attendrissement.
Et dans le même temps, le niveau de testostérone chute dans le corps des messieurs, afin de s’assurer qu’ils se consacrent à mère et enfant plutôt qu’à aller butiner ailleurs !
Amour et science
Ces différentes étapes hormonales n’opèrent évidemment pas selon un schéma aussi rigoureux et vous n’êtes pas à l’abri de relents amoureux intenses alors que vous avez quitté la phase passion depuis 10 ans, ni non plus épargné par une chute de dopamine temporaire qui peut vous rendre distrait quelques temps ! L’amour n’est heureusement pas une science exacte et si les hormones expliquent en partie notre état, la magie des corps qui s’appellent laisse encore suffisamment de mystères pour que les poètes continuent de chanter l’amour avec puissance et beauté, à la façon de Victor Hugo qui écrivait :
« L’amour fait songer, vivre et croire.
Il a pour réchauffer le coeur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon c’est le bonheur ! »
[related_article id= »633″ size= »full » readmore= »Lire l’article … » target= »_blank »]