Qu’il soit écrit ou oral, le contrat BDSM qui lie un « maître » et son « esclave » est un des éléments clés de la relation de domination. Il a un rôle qui va bien au-delà de celui de fixer les limites à ne pas dépasser. Il contient l’essence de la relation et détermine la façon dont les deux protagonistes vont vivre leur relation dominant dominé. Par ailleurs, le simple fait d’élaborer un contrat fait partie du plaisir car c’est un point de départ officiel à la relation, le commencement du jeu qui s’installe.
Ce contrat n’a évidemment aucune valeur légale et dès que l’un des partenaires ne veut plus s’y soumettre et souhaite mettre fin à la relation, il en a absolument le droit, sans aucun risque de poursuite judiciaire…
Alors si vous êtes tenté par l’idée d’établir un contrat avec votre partenaire afin de vous initier aux plaisirs du BDSM, voici quelques conseils…
Pourquoi faire un contrat ?
Parce qu’il y a plusieurs façons d’aborder une relation de soumission. Maîtres et esclaves n’ont pas toujours les mêmes envies ou attentes et ce contrat permet de cibler précisément ce que les deux parties souhaitent. Par ailleurs, celui-ci fixe les règles à ne pas dépasser, limitant la liste de droits et devoirs des deux parties. Par exemple, certaines relations peuvent ne pas inclure de rapport sexuel, d’autres seront plus orientées vers les manières de vivre la soumission en public…
Il est important de prendre du temps pour rédiger ce contrat et de ne pas le faire dans la précipitation. Un contrat bancal risque de conduire à une relation bancale !
Que met-on dans le contrat ?
Il faut que les deux parties y trouvent leur compte, qu’elles aient chacune un espace de liberté (ou de non liberté !) qui leur permette d’éprouver du plaisir dans la relation : pas d’abus sur le soumis, mais pas non plus de limites trop contraignantes pour le maître.
Le contexte, la forme
L’attitude générale du soumis
On peut définir dans le contrat la manière dont celui-ci doit parler (utilisation de « Maître » ou « Maîtresse » pour s’adresser à lui ou elle, vouvoiement, ton respectueux) et également la façon de se comporter en sa présence (baise main, tête baissée sans jamais regarder le maître dans les yeux)…
La façon de s’apprêter du soumis
Le contrat peut préciser si celui-ci doit s’habiller de façon sexy, porter ou non des sous-vêtements, une couleur particulière… Mais il peut aussi préciser si le soumis doit avoir les parties génitales rasées, la nature du parfum qu’il doit porter…
Le lieu des séances
Si les deux partenaires vivent ensemble, ils pourront déterminer que leur habitation est leur « terrain de jeux », sinon on peut définir un endroit qui servira aux séances. On pourra également définir si la relation se poursuit lorsque l’on est dans les lieux publics et l’attitude à adopter dans ces conditions. Il est préférable de garder ce genre de relations un peu secrètes pour éviter de croiser son patron un samedi après-midi dans la rue alors qu’on est en cuir intégral et qu’on appelle son compagnon « Maître »…
Les envies et objectifs
Les désirs du maître et ceux de l’esclave
Il s’agit d’énumérer ce qui pourra se produire durant ces séances de soumission comme la mise à nu du soumis avec examen minutieux de son corps, le fait que ce corps doit être ou non toujours disponible pour le maître, le port d’un élément de soumission comme un collier ou un tatouage, une liste de tâches que devra effectuer le soumis…
Les objectifs des séances
Le maître fixe des objectifs pour rendre son esclave « meilleur ». Il lui enseigne les préceptes pour être un bon soumis et pour s’améliorer dans tel ou tel domaine de nature sexuelle ou autre.
Le rapport au plaisir
Point très important du contrat, il s’agit de déterminer le niveau de plaisir autorisé au soumis. Est-ce qu’il a l’autorisation d’avoir des orgasmes et à quelles conditions ? Peut-il se masturber en l’absence de son maître ? Est-ce que le maître peut imposer des périodes de chasteté ? etc…
Les limites
Les instants de liberté d’expression
On peut décider que le maître laisse quelques fois son esclave exprimer ses envies pendant des instants limités. Par ailleurs, et sans nécessairement l’instaurer par écrit, il est important de se mettre d’accord sur un « safe word », un mot que le soumis peut prononcer lorsqu’il veut que le jeu s’arrête.
Ce que le soumis accepte
L’utilisation de liens pour être attaché, l’emploi de sex-toys par le Maître pour « torturer le soumis » ou de tout autre accessoire de BDSM, la pratique ou non de la fessée, voire même le prêt du soumis à d’autres partenaires ou non… Il s’agit de tout ce qui peut passer par la tête des deux partenaires et qui mérite approbation !
Les limites de la douleur
Pour les punitions ou les rapports sexuels un peu agités, il faut également définir le seuil de douleur autorisé. Il peut s’agir de refuser d’être molesté sur tel ou tel zone du corps, de refuser certains instruments trop douloureux, d’accepter ou non de jouer aussi du côté des plaisirs anaux…
Les limites dans le temps
On peut fixer la fréquence des séances dans le contrat, déterminer la part de temps libre que le soumis doit consacrer à son maître, si celui-ci a du « travail à la maison » comme le port d’une ceinture de chasteté entre les sessions ou l’obligation de manger tel ou tel plat…
Les limites dans l’espace
Comme mentionné plus haut, il est également nécessaire de fixer des limites au jeu pour que celui-ci ne vienne pas s’immiscer dans la vie sociale.
Les punitions
On décide dans cette partie dans quels cas les punitions seront infligées (refus d’obéir, parler sans autorisation, faute avouée ou cachée, ou même sans raison…) et la forme qu’elles prendront (rester dans la même position plusieurs heures, être fouetté, être privé d’un plaisir, ou tout autre idée qui ne sort pas des limites fixées !)
La forme du contrat
Pour lui donner des airs solennels, on rédige le contrat comme s’il était véritable avec un langage châtié de type juridique, des articles numérotés et ordonnés, une date, une mention des noms des deux parties et une signature en bas de page pour confirmer l’approbation…
Pour certains adeptes des plaisirs des jeux BDSM, le contrat présente des inconvénients puisqu’il met des barrières et gâche ainsi un peu la spontanéité de la relation en dictant ce qu’il faut faire et ne pas faire. Mais outre le fait que ce contrat protège le soumis des abus de son maître, il permet paradoxalement une plus grande liberté dans les différents jeux entre les deux partenaires. En effet, la liberté réside dans le choix de se soumettre et l’abandon est plus grand lorsque l’on met des limites !
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