Avec une nuit d’avance – Fiction érotique

Carole est fraîchement séparée de son mari. Près de 10 ans de vie commune et un divorce houleux plus tard, la dernière chose dont Carole a envie en cette fin d’année, est de se replonger dans une quelconque histoire d’amour ou de fesses. Pour le moment, Carole s’occupe des derniers cadeaux à déposer au pied du sapin. Elle est accompagnée de son fils de 4 ans, Hugo, qui déambule dans les allées du centre commercial où ils font leurs courses, un bonnet de lutin fièrement planté sur la tête.

Il est des traditions immuables. Comme chaque année, un Père Noël est présent dans le centre commercial, assis sur une chaise au milieu d’un décor chargé, riche en guirlandes et en boules de Noël. Ces boules ne seront pas les seules de cette histoire mais nous aurons l’occasion d’y revenir.

Hugo tanne sa mère pour avoir droit à sa photo assis sur les genoux du Père Noël. Carole accepte et prend place dans la file d’attente. Elle observe le Père Noël qui sous son déguisement et sa barbe blanche ne paraît pas si vieux. Arrive le tour de son fils, qui prend la pose, non sans avoir murmuré à l’oreille du supposé bienfaiteur, la liste des jouets préférés qu’il aimerait découvrir sous le sapin. Le Père Noël semble plus intéressé par Carole que par son fils. Il lui demande si elle a bien écrit sa liste elle aussi. Il lui demande ensuite si elle souhaite à son tour prendre la pose sur ses genoux. Carole, gênée, lui répond que non mais son fils l’encourage, suivi par les autres personnes dans la queue. Autre tradition immuable : ne jamais perdre une bonne occasion de se moquer de quelqu’un. Carole, contrainte, s’assoit du bout des fesses sur les genoux du « vieil » homme. Ce dernier lui glisse à l’oreille alors que le photographe s’affaire : « Tu es Carole n’est-ce pas ? Tu n’as pas dû me reconnaître sous cet accoutrement, je suis Paul, on était dans la même classe en terminale. »

Paul ! Incroyable. Carole avait complètement oublié son existence bien qu’elle ait passé à l’époque un temps considérable à fantasmer sur le jeune homme. Quel avait été son parcours pour qu’il se retrouve ainsi déguisé en Père Noël dans un centre commercial ?

« Paul ! Mais bien sûr ! Ta barbe était un peu moins fournie à l’époque. »

Cet échange murmuré, comme un secret, pour préserver la magie de Noël vis-à-vis de son fils et des enfants alentour a semble-t-il quelque peu émoustillé le jeune homme. Carole peut sentir le tissu du pantalon rouge se tendre légèrement sous ses fesses. Tiens, tiens.

Une fois leurs courses achevées, Carole et Hugo repassent devant le stand du Père Noël, afin de récupérer leurs photos. Ce dernier s’apprêtait apparemment à s’en aller vaquer à d’autres occupations et sans doute rejoindre son atelier et ses lutins.

Pendant qu’Hugo s’approchait des petites attractions installées sur le stand, Carole et Paul reprirent leur échange. Paul avait changé, il avait gagné en assurance par rapport à la période du lycée. C’était peut-être le costume qui lui donnait cette aura. Carole était sous le charme. Appelons ça l’effet barbe blanche…

Ils convinrent de se revoir très prochainement et échangèrent leurs numéros de téléphone. Carole partit en lui précisant qu’elle avait une cheminée chez elle au cas où il aurait envie de lui rendre une petite visite. Le ton était donné. Elle n’en revenait pas de ce que ce costume, porté avec une certaine assurance, provoquait chez elle.

Une conversation s’engagea alors entre eux par SMS. La teneur de leurs échanges était manifestement sexuelle sous couvert de jeux de mots, d’allusions et de métaphores plus ou moins fines.

« J’aimerais que ce soit toi qui portes un costume » lui dit un jour Paul.

« Quel genre de costume ? »

« Un costume de saison – je te laisse choisir. »

« Est-ce que tu envisages de passer me déposer mon cadeau un peu avant la nuit du 24 ? Enfin je veux dire, tu seras sans doute très occupé cette nuit-là, entouré de tes assistants et de tes rennes, pour livrer les cadeaux. Mais je serai contente de recevoir le mien, quelle que soit sa nature, un peu en avance. »

« Alors réserve-moi ta soirée du 23. Le Père Noël viendra en personne te déposer ton colis. Pour le remercier de cette livraison accélérée, il apprécierait que tu sois en costume toi aussi. »

Carole se creusa la tête toute la semaine pour s’inventer et se confectionner une tenue à la hauteur de l’événement et en rapport avec la saison.

Elfe de Noël ? Pas assez sexy. Mère Noël ? Trop premier degré. Renne ? Trop bizarre. Sapin ? Attendez-voir. En voilà une idée originale et audacieuse. Carole passa sa soirée du 22 à tout préparer. Elle remit de petits anneaux à ses tétons qu’elle avait fait percer quelques années auparavant. Voilà déjà où accrocher deux boules de Noël. Elle s’empara d’une guirlande dorée qui était enroulée sur les branches de son vrai sapin et s’en servit comme d’un boa. Pas mal. Ne restait plus qu’à remettre la main sur sa culotte de dentelle verte pour être dans le ton. Un léger maquillage avec une ombre à paupières et une bouche bien rouge complèteraient demain sa panoplie. Claire était satisfaite de son inventivité et un peu effrayée par son audace. Oserait-elle demain accueillir le Père Noël, déboulant de sa cheminée, dans cette tenue ? Enfin même s’il optait finalement pour la porte d’entrée plus classique, là n’était pas la question. Quel risque courait-elle après tout ? Elle n’avait jamais croisé Paul en 15 ans depuis le lycée. Si la nuit du 23 tournait au fiasco, Paul repartirait dans son costume et l’affaire en resterait là. Carole s’endormit ce soir-là en se répétant comme un mantra que la chance souriait aux audacieux.

***

Toute la journée du 23, les pensées de Carole n’étaient tendues que vers une chose : son rendez-vous du soir. Son fils passait la journée chez son père, elle le récupèrerait seulement le lendemain. Elle avait quartier libre. Elle décida de s’accorder un peu de bon temps : cours de yoga le matin pour essayer de se concentrer et se détendre, rendez-vous chez le coiffeur pour se faire faire un brushing suivi d’une séance de lecture dans son canapé, sous un plaid et avec des sablés de Noël. Elle passa ensuite aux préparatifs et dépouilla une nouvelle fois son sapin de sa guirlande dorée. Cette simple phase préparatoire commença à beaucoup l’exciter. Elle passa la main entre ses lèvres en enfilant sa culotte en dentelle verte et constata qu’elle était déjà trempée. Elle fit tourner son majeur sur son clitoris et envisagea un temps de se masturber avant l’arrivée de son invité, sentant que l’orgasme ne mettrait pas longtemps à arriver. Elle y renonça, préférant garder son plaisir intact pour la soirée. Elle ressentait ce qu’elle expérimentait enfant lorsqu’elle guettait l’arrivée du Père Noël. Une excitation matinée de peur. Certaines choses restaient immuables.

Paul arriva enfin. Vêtu en Père Noël. Elle lui ouvrit la porte en se tenant cachée derrière afin que personne à part Paul ne puisse apercevoir sa tenue légère. Paul, découvrant son corps quasi-nu, perché sur des hauts talons, les boules de Noël suspendues à ses tétons, en eut le souffle coupé.

Carole le prit par la main pour le guider vers la cheminée et le lit improvisé qu’elle avait installé. Un peu clichée cette soirée au coin du feu. C’est vrai et en même temps quel meilleur décor pour abriter la rencontre torride du Père Noël et d’un sapin aux tétons percés ?

Il fut question cette nuit-là d’un sapin lentement et précautionneusement débarrassé de tous ses attributs festifs. Les tétons de la jeune femme furent léchés, titillés, mordus. Paul s’amusant à passer sa langue à travers les petits anneaux qui les ornaient et à tirer gentiment dessus. Son clitoris reçut son lot de caresses. Le Père Noël savait y faire. Il reçut quant à lui une profonde fellation, qui faillit le renvoyer au 7e ciel, d’où il était arrivé. Carole lécha longuement la partie arrière de son sexe qui avait commencé à se dresser dès lors que Paul avait aperçu la jeune femme derrière la porte. Le Père Noël fut bien entendu totalement déshabillé. Paul pénétra la jeune femme, d’abord debout, puis allongés sur leur lit de fortune. Dans un va et vient de plus en plus rapide et profond, après un énième léchage de tétons et une pression maintenue sur le clitoris de Carole, les amants du 23 décembre atteignirent l’orgasme l’un après l’autre. Oh, oh, oh.