- Lire le début de l’histoire : Auprès de Mon Arbre – Partie 1
Le vieux chêne ne parvenait plus à penser à autre chose qu’à la dispute de son couple adoré. Il ne comprenait pas ce qui avait changé en un an. La première fois, ils avaient l’air tellement heureux à unir leurs corps au pied de son tronc et un an plus tard, alors que les événements semblaient s’être déroulés de manière identique, les choses avaient dérapé.
Et il ignorait ce qui avait ainsi pu les contrarier. Il avait entendu la femme se plaindre de la durée. Leur union avait-elle été trop courte ? C’est vrai que lui-même s’était attendu à les voir enlacer leurs corps plus longtemps, et quand l’homme avait usé de sa branche pour transpercer la jeune femme, il ne s’était pas éternisé. Etait-ce la raison de leur dispute ? Pouvait-on tout gâcher pour une histoire de durée ?
Ils ne s’étaient pas dit « je t’aime », ils étaient partis sans se tenir la main et le vieux chêne ne s’en remettait pas. Allaient-ils revenir un jour ? Devrait-il attendre une année de plus avant de les retrouver faisant l’amour à ses pieds ?
Le printemps passa lentement et le vieux chêne qui avait repris de sa superbe après une année à perdre en vitalité, recommença à dépérir. Les promeneurs revenaient, les piqueniques ensoleillés également, mais l’amour charnel semblait à jamais inaccessible au vieux chêne. Il avait vu ce que l’humanité avait à offrir de plus beau, il ne parvenait plus à se contenter de ces maigres fulgurances joyeuses.
Il avait entendu « je t’aime », il avait vu un couple faire l’amour, l’homme prendre les seins de la femme dans ses mains, les attraper, les caresser, les lécher, les sucer… Il avait vu la femme mettre la branche de l’homme dans sa main puis dans sa bouche et enfin entre ses cuisses, il avait lu le plaisir sur leurs visages et l’union délicieuse. Et il ne la reverrait peut-être jamais.
Comme un écho à son désespoir, le mois de juillet fut épouvantable. La pluie ne cessa presque jamais et il ne vit plus personne durant plusieurs semaines. Mais un soir, à sa grande surprise, alors que le ciel était encore gris et le sol humide, qu’il faisait à peine tiède et que la boue était partout dans la forêt, il vit l’homme surgir devant lui.
Il le reconnut immédiatement et tout son feuillage se secoua de bonheur. Derrière lui, tenant sa main, la femme le suivait à travers les sous-bois humide. Il avait beau être heureux de les revoir si vite, il sentit immédiatement que quelque chose n’allait pas.
— Alors t’en penses quoi ?
— C’est glauque…
L’homme regarda le vieux chêne de la tête au pied puis se retourna vers la femme.
— Ouais, mais ici personne ne viendra nous faire chier.
Et c’est alors que le vieux chêne comprit ce qui n’allait pas. Ce n’était pas la même femme. Celle-ci était blonde alors que l’autre était brune. Et il ne sentait rien de spécial entre ces deux-là. Il ne comprenait pas ce qu’ils faisaient là, par ce temps peu adapté aux humains, et alors que rien d’émouvant ne se dégageait de ces deux-là.
L’homme attrapa la femme et l’embrassa dans le cou, la léchant abondamment des épaules aux oreilles tandis qu’elle gloussait. Le vieux chêne était terrifié. Ce n’était pas de cette façon qu’il avait perçu l’amour humain. Il lui avait semblé qu’il devait être unique, que deux personnes unies par cet amour si puissant ne pouvaient le partager avec d’autre.
— Faudra quand même un jour que tu vires ta femme pour moi, on baise dans des endroits de plus en plus chelou…
— Suce-moi comme tu sais si bien le faire et je la dégagerai peut-être.
La femme eut un rire franc et sonore qui pétrifia le chêne. Puis elle se mit à genoux et déboutonna l’homme. La branche était toujours là, mais elle était tombante, comme malade. Le vieil arbre ne comprenait pas ce qui lui était arrivé. Mais la jeune femme n’avait pas l’air de trouver la chose gênante et attrapa la branche avec ses doigts avant de la secouer d’avant en arrière. Et à la grande surprise de l’arbre, la branche se tendit peu à peu.
Elle la saisit ensuite à pleine bouche et avança sa tête d’avant en arrière, l’engloutissant sans appétit.
— Oh oui, c’est bon… T’aimes ça ? Hein ? Grosse salope. Bouffe-la moi… Plus profond, oui comme ça.
Et tandis qu’il lui parlait sans aucune tendresse dans la voix, il tirait les cheveux et appuyait la tête de la femme sur son entrejambe. Elle riait parfois de son rire désagréable, la branche toujours dans la bouche. Au bout d’un certain temps, il la repoussa et elle tomba parterre.
— Je vais bien te baiser tu vas voir.
— Ah ouais ?
La jeune femme avait adopté une position provoquante, allongée dans la boue, les cuisses écartées et la culotte dévoilée. L’homme se jeta sur elle et arracha sans ménagement le maigre tissu qui le séparait du sexe. Puis, sans prendre le temps de se déshabiller, en ne laissant dépasser que la branche, il s’allongea sur elle et tenta de la pénétrer.
— Hé, doucement, tu pourrais me chauffer un peu aussi…
— Ta gueule… Je sais que t’aimes ça.
Et il lui envoya une gifle d’une violence spectaculaire. La tête de la jeune femme vrilla et quand elle reprit ses esprits, elle remarqua qu’elle saignait de la lèvre.
— Tu vas voir ce que tu vas voir…
Mais elle n’eut pas le temps de mettre ses menaces à exécution, l’homme s’enfonça en elle et elle gémit. Il la besogna à tout vitesse pour l’empêcher de parler et elle ne parvenait qu’à rire entre chaque assaut, le visage grimaçant de plaisir…
Elle le repoussa ensuite et il tomba sur le dos, dans la boue. Elle le chevaucha et s’aida de sa main pour enfoncer la branche de l’homme entre ses cuisses. Le chêne voyait ses habits pleins de boue. Ils étaient tous les deux salles et leur comportement étrange…
Pendant que la femme montait et descendait sur la branche de l’homme, celui-ci l’étranglait et tirait parfois sur ses cheveux, la forçant à se cambrer. Il arracha son chemisier et fit sortir ses seins. Il les lécha d’abord goulument avant de les boxer de toutes ses forces.
— Arrête, putain, ça fait mal.
— Exactement comme t’aimes.
— Ouais, non, pas là.
La jeune femme se releva d’un bond et massa ses deux gros seins bleuis par les coups.
— Allez, fais pas ta mauvaise tête…
L’homme se leva à son tour et la prit dans ses bras pour la consoler.
— Comment je peux savoir : un coup t’aimes bien, un coup t’aimes pas.
— Les nichons, c’est super sensible, connard.
Elle l’avait insulté en le regardant droit dans les yeux, et ce fut comme un signal. Il l’attrapa et la jeta de toutes ses forces contre le tronc du vieux chêne. Elle s’effondra à moitié assommée et tenta de se relever en s’accrochant à l’écorce de l’arbre. Mais il la tira à lui et s’allongea sur elle. Elle était sur le ventre, la tête collée contre l’écorce.
— Où est-ce que tu crois que tu t’en vas comme ça ?
Le vieil arbre était horrifié. Il répétait à peu près les mêmes gestes qu’avec l’autre femme, mais en usant d’une violence inouïe. C’était pire que tout ce qu’il aurait pu imaginer. Il aurait préféré ne plus jamais les revoir après la première fois, et se contenter de vivre avec le souvenir de leur amour.
L’homme souleva la jupe de la jeune femme et fit apparaître ses fesses pleines de boue. Il planta sa branche entre les deux fesses de toutes ses forces.
— Arrête, pas par là ! Putain, ça fait mal…
Plus elle le suppliait d’arrêter, plus ça l’excitait, et il l’écrasa de toutes ses forces en la pénétrant par derrière. Elle serra les paupières de toutes ses forces et planta ses ongles dans l’écorce du vieux chêne. L’homme la sodomisa quelques secondes à peine avant de jouir bruyamment. Il se reposa un peu sur elle puis se releva en se reboutonnant.
Elle se releva à son tour en se tenant à l’arbre, les cuisses toujours écartées de douleur et se tint un moment debout face à l’arbre sans rien dire. Elle se retourna ensuite lentement et croisa le regard de l’homme. Elle éclata alors de ce même rire hideux et l’homme l’imita aussitôt.
— Putain, c’était bon. T’encules bien, par contre, c’est plus cher.
— Ca en valait la…
L’homme n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Dans un craquement terrible, une gigantesque branche d’arbre s’effondra sur les deux amants. La nuque de la femme se brisa net et elle mourut sur le coup tandis que l’homme fut éventré par le poids de la branche qui lui compressait le ventre. Et son agonie, elle, dura longtemps.