Il entendait les voitures qui roulaient occasionnellement sur la départementale, pas très loin de là, mais il ne les avait jamais vues et, en tant qu’arbre, il s’en moquait complètement. Un grand chêne centenaire qui avait vu son environnement évoluer au fil des ans, entre le moment où il n’avait qu’un gland perdu au milieu d’un immense bois jusqu’à aujourd’hui où sa forêt avait été petit à petit grignotée par des constructions diverses et notamment, une départementale.
Il était ravi de cette évolution des choses. Il ne s’était jamais ennuyé, planté au milieu de sa jolie clairière à voir passer les saisons et la douceur de vivre. Mais dès lors qu’il avait vu son premier être humain, il avait été fasciné par cette petite chose complexe et bruyante. Sa première rencontre avait été une poignée d’ouvriers chargés de construire la départementale il y avait plusieurs dizaines d’années. Ils avaient pris l’habitude de faire leur pause déjeuner à son pied, profitant de l’ombre qu’il offrait. Ils lui laissaient chaque fois de jolis cadeaux : des bouts de papiers brillants et multicolores, des récipients métallique qui faisaient un drôle de bruit quand on les ouvrait…
Puis les ouvriers étaient partis et tous leurs cadeaux avaient progressivement disparu dans la terre au pied de son tronc.
Il avait par la suite aperçu des familles se promenant près de lui les jours où il faisait beau, avec des enfants qui couraient dans les feuilles en riant. Quand venait l’automne, il n’était pas rare non plus que d’autres humains viennent, armés de paniers, à la recherche de champignons.
Il aimait ces bonshommes étranges qui exprimaient à voix haute toutes leurs pensées, et quand il passait plusieurs semaines sans n’en voir aucun, il se languissait de leur présence animée. Mais depuis que cette merveilleuse route avait été construite tout proche, il finissait toujours par en voir revenir.
Et par un bel après-midi de printemps particulièrement chaud pour la saison, il aperçut au loin un homme et une femme avançant dans sa direction. Ils n’allaient pas très vite parce qu’ils étaient sans cesse collés l’un à l’autre, via leurs bouches. Ils émettaient des sons étranges qui semblaient être la manifestation d’une certaine satisfaction.
Arrivés à son niveau, l’homme retira son tee-shirt et aussitôt, la femme approcha son visage et lécha les mamelons dévoilés avec appétit. L’homme la suppliait de continuer, témoignant à haute voix le bien ressenti. Il s’occupa ensuite de retirer le tee-shirt de la jeune femme, mais une autre couche d’habit étrange qui ne cachait que la poitrine empêcha l’homme de lui rendre les mêmes baisers.
Ils recommencèrent alors à coller leurs bouches. Leurs langues semblaient vouloir se nouer l’une à l’autre. L’homme passa ses mains dans le dos de la femme et peu après, le tissu qui cachait sa poitrine tomba au sol. L’arbre fut étonné de voir qu’elle avait une poitrine bien plus grosse que l’homme. Ce dernier n’avait pas l’air de trouver cette différence dérangeante puisqu’il s’empara des deux mamelles avec une fougue impressionnante. Il les prenait à pleine main, les léchant et les suçotant comme si sa vie en dépendait, tandis que la femme se cambrait de plaisir. Jamais l’arbre n’avait assisté à pareil spectacle, il en était bouleversé.
L’homme finit par abandonner ses chaussures et son pantalon, et à ne garder qu’un caleçon qui couvrait le milieu de son corps. La femme l’imita et se débarrassa de sa jupe de façon à se retrouver également parée d’une simple culotte. Elle s’agenouilla ensuite et baissa le caleçon de l’homme. Bien que centenaire, le chêne n’avait jamais vu ce détail chez les humains qu’il avait croisés et il était émerveillé : les hommes aussi, avaient une branche.
Et la femme effleura cette tige horizontale du bout des doigts. Aussitôt, l’homme émit un cri de plaisir et s’appuya d’une main contre le chêne pour ne pas tomber. Puis, les choses allèrent de plus en plus bizarrement. La femme mit la branche dans sa bouche. L’arbre trouvait la chose étrange, mais l’homme avait l’air d’apprécier tout particulièrement. La tête de la femme remuait d’avant en arrière, elle semblait décidée à avaler l’unique branche du pauvre homme sans pourtant y parvenir, mais celui-ci ne s’en offusquait absolument pas, bien au contraire.
Il la somma pourtant de s’arrêter et la poussa contre l’arbre. A son tour, il s’agenouilla devant elle et la débarrassa de sa culotte. Elle n’avait pas de branche. Et pourtant, l’homme posa sa bouche également au même emplacement et la femme se raidit de plaisir tout comme lui-même quelques secondes auparavant. D’une main, elle appuyait la tête de l’homme entre ses jambes, tandis que de l’autre elle s’accrochait à l’écorce du chêne. Il n’avait pas souvent été touché par des mains humaines et il aimait cette sensation étrange de leur chair molle et tiède. La main grattait son écorce agréablement.
L’homme se releva et embrassa la femme en la serrant davantage contre l’arbre. Il souleva ensuite l’une des jambes de la femme et inséra sa branche dans l’orifice découvert. Cette fois-ci, l’arbre eut une impression de déjà-vu qu’il ne parvenait pas à identifier. L’homme s’agitait, donnant des coups de bassins francs et réguliers entre les jambes de la femme qui lui criait de continuer, la voix déformée par la jouissance.
Au bout d’un certain temps, l’homme, visiblement fatigué de bouger ainsi, s’arrêta et retourna la femme qui se laissa faire. Il s’éloigna un peu de l’arbre en la tirant vers lui de telle façon qu’elle n’avait plus que les avant-bras qui touchaient encore l’arbre. Ses fesses pointaient dans la direction de l’homme et celui-ci recommença ce qu’il faisait plus tôt dans cette nouvelle position. C’est alors que le vieil arbre comprit son impression de déjà-vu. Il avait aperçu quelques fois des lapins et des renards procéder de la même façon. Mais il n’avait jamais remarqué de branche entre les jambes des mâles…
L’homme s’agita une dernière fois violemment entre les fesses de la femme, puis il s’immobilisa en pressant son bassin au maximum contre les fesses. Il émit un grognement, la femme gémit, et leurs deux corps se détendirent. Ils restèrent encore quelques instants dans cette position, puis l’homme retira la branche d’entre les fesses de la femme. Ils s’embrassèrent encore, toujours nus, puis ils se rhabillèrent avant de s’éloigner par là où ils étaient venus.
Au moment où ils s’apprêtaient à disparaître au milieu des bois, le vieux chêne entendit distinctement l’homme dire à la femme :
— Je t’aime.
Le vieux chêne comprit immédiatement ce que cela signifiait et il en fut très impressionné. Il n’avait qu’une envie : revoir ces deux être extraordinaires.
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