Adam contemplait la vallée en contrebas où quelques léopards avançaient prudemment. Il les avait souvent vus à l’œuvre, sautant au coup de quelques antilopes malchanceuses qui n’avaient pas tenu longtemps à l’emprise féroce de la mâchoire sur leur jugulaire.
Adam était alors content d’être un protégé privilégié du Créateur. Ce statut particulier lui offrait une immunité totale et si la jungle était un monde terrifiant pour nombre d’animaux, il était épargné par la peur et le danger.
Assis devant sa grotte, piochant dans le tas de figues cueillies la veille, Adam profitait des premières lueurs du soleil avec toujours le même rituel matinal qui consistait à observer le monde depuis sa grotte surplombante en s’interrogeant sur son activité de la journée.
Il avait essayé de cacher au Créateur le mal qui le rongeait depuis quelques temps : l’enthousiasme l’avait quitté. Il possédait tout pour être heureux, le Créateur le traitait avec la plus grande gentillesse et il avait conscience d’être un privilégié parmi les privilégiés dans ce monde fraîchement construit où tout lui était permis. Ou presque tout. Car le Créateur avait eu une idée lumineuse. Adam savait que cet arbre de la connaissance qu’il n’avait pas le droit d’approcher, le Créateur l’avait mis là pour pimenter son quotidien, pour lui offrir un défi à relever.
Il était reconnaissant de cet effort, mais comme il aimait sincèrement le Créateur et qu’il ne voulait pas le décevoir, il avait intégré l’interdit une fois pour toutes et ne s’y intéressait pas.
Les léopards avaient disparu, laissant place à quelques chiens de bonne humeur jouant avec leurs petits. Adam soupira. Le chien était son animal préféré, le Créateur le savait. Si cette heureuse meute apparaissait soudainement alors qu’il broyait du noir, il n’y avait pas de hasard. Le Créateur l’observait. D’habitude, il aurait crié sa reconnaissance au ciel, il aurait hurlé son bonheur. Mais ce matin, il n’en avait pas la force. Il devait se rendre à l’évidence, un nouveau sentiment désagréable et féroce le saisissait peu à peu : l’ennui.
Il mâcha sa dernière figue sans conviction et retourna s’allonger dans sa grotte malgré le soleil éblouissant. Il s’endormit bientôt d’un sommeil profond, faisant d’étranges rêves où il conversait avec le Créateur sur un ton badin. Or jamais celui-ci ne s’était montré directement à lui.
Lorsqu’il ouvrit les yeux, la grotte était plongée dans le noir, éclairée quelques fois par d’immenses éclairs. Adam s’étonna d’avoir dormi aussi longtemps. Il se leva pour contempler le spectacle de la vallée dans l’orage, mais fut arrêté par une douleur aigue. Il posa une main sur son flanc gauche, là où la douleur l’avait foudroyé. Une plaie fraichement recousue apparaissait sous sa poitrine. Il ne connaissait que très peu la douleur et lorsqu’il toucha la blessure du bout des doigts, la décharge qu’il reçut lui fit perdre connaissance.
« Hé, réveille-toi, Adam, le Créateur veut nous parler. »
Adam ouvrit les yeux. Le jour s’était levé et le soleil avait remplacé l’orage, la grotte était illuminée. Juste au-dessus de lui, un homme se tenait debout qui le dévisageait. Dans le jardin d’Eden, la peur n’existait pas pour Adam. Aussi il se demandait simplement s’il rêvait encore ou si cette apparition était réelle. La terre se mit à vibrer, le vent se leva et les animaux cessèrent leurs cris. Le Créateur s’adressait à eux. Sans phrase intelligible, sans parole prononcée, Il diffusait son message à travers le vent et les vibrations.
« Adam, voici Yves. Tu ne seras plus seul désormais. Le jardin est à vous, les animaux et les plantes à votre service. Mais souvenez-vous : l’arbre de la connaissance… »
Yves observa la vallée et reconnut au loin l’arbre dont il était question, car le Créateur lui indiqua où regarder.
« Vous ne devrez jamais goûter à ses fruits. »
Yves hocha les épaules. Il y avait suffisamment de merveilles à explorer dans cet immense jardin pour ne pas s’embêter avec cet arbre interdit qui n’avait rien de spécial. Adam prit Yves dans ses bras, très ému, et le serra contre son cœur avec force. Il remercia le Créateur en pleurant, puis entreprit de faire visiter le Jardin d’Eden à son nouveau compagnon.
Les animaux habitués à voir Adam se promener tout seul étaient surpris de le voir désormais accompagné. Certains furent même un peu effrayés par le tapage des deux hommes qui passaient leur temps à rire et se rouler dans l’herbe.
Un jour, Adam et Yves se placèrent au pied d’un arbre, sous une ruche où coulait du miel. Ils se positionnèrent côté à côte et relevèrent la tête, bouche grande ouverte pour récolter les salves de miel que les abeilles faisaient tomber à leur intention. Mais l’une des boulettes de miel tomba trop en avant et s’écrasa sur le sexe d’Adam. Comme toute chose était sacrée et qu’il ne fallait rien gâcher dans ce jardin merveilleux, Yves se mit à genoux et lécha le miel sur le pénis d’Adam. Il éclata d’un rire joyeux lorsqu’il vit l’attribut se redresser et durcir horriblement. Il remercia Adam car c’était plus pratique ainsi et mit le sexe tout entier dans sa bouche pour ne rien perdre du miel égaré.
Une fois son nettoyage terminé, il se redressa, satisfait de n’avoir rien gaspillé. Il fut cependant pris d’une grande inquiétude en apercevant le visage d’Adam.
« Que se passe-t-il, Adam ? Tu es tout pâle… »
Adam essaya de prononcer un mot, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il respira doucement puis saisit son pénis encore dur dans sa main pour mieux l’étudier. Il réussit enfin à parler.
« Le miel que tu as mangé sur mon sexe, Yves, c’était… Extraordinaire. »
Yves fronça les sourcils. Il ne comprenait pas ce qu’Adam voulait lui dire.
« Tu es malade ? Tu veux que j’appelle le Créateur ?
– Non, au contraire, Yves, je vais très bien… Je me sens… Attends. »
D’un geste de la main, il fit signe aux abeilles de lui envoyer une bille de miel. Celle-ci tomba aussitôt dans le creux de sa main et il badigeonna le sexe d’Yves qui le regardait, étonné, ne comprenant pas l’étrange comportement de son ami. Ensuite, Adam se mit à genoux et commença à lécher le miel. Le pénis se mit aussitôt à gonfler et Adam put à son tour glisser le sexe complètement dans sa bouche pour laper le miel. Il s’arrêta un instant pour s’assurer que Yves ressentait ce qu’il avait découvert plus tôt, et son compagnon le supplia de continuer. Adam obéit en faisant entrer et sortir le sexe dans sa bouche, s’assurant ainsi de bien enlever tout le miel. Il fut très étonné de sentir bientôt un petit liquide douceâtre envahir sa gorge. Il ne s’en serait pas inquiéter si dans le même temps, Yves n’avait pas pousser un hurlement.
Adam avala rapidement l’étrange liquide et s’enquit de l’état de son ami. Yves pleurait à chaudes larmes. Jamais il n’avait ressenti un tel plaisir. L’éclatement final dépassait tout ce qu’il avait connu. Il devait faire connaître ce bonheur à Adam. Ils s’excusèrent auprès des abeilles auxquelles ils réclamaient une nouvelle dose de miel et Yves se remit à genoux, les jambes encore tremblantes de plaisir. Il savoura le miel sur le sexe d’Adam qui poussait des gémissements en lui caressant les cheveux. Quand Yves sentit la décharge dans le corps de son ami, avec ces jets puissants qui envahissaient sa bouche, il ne put réprimer un sourire. Il était tellement heureux de partager ce bonheur avec son meilleur ami.
Ne voulant pas déranger encore ces pauvres abeilles, Adam et Yves décidèrent de recommencer l’expérience sans miel, pour vérifier si l’extase venait de là. Yves s’allongea sur le dos dans l’herbe et Adam se mit sur le ventre un peu plus bas, pour faciliter la prise en bouche du pénis. Il l’avala sans attendre et bougea sa tête d’avant en arrière en jetant parfois un coup d’œil curieux à Adam. Son corps se cambrait et il fermait les yeux en se mordant la langue. Le miel n’était donc pas à l’origine de cette magie. Elle venait d’ailleurs.
Adam et Yves ne tardèrent pas à maitriser parfaitement l’art de la fellation. Offrant chacun leur tour le meilleur d’eux-mêmes dans l’offrande de cette délicieuse caresse, ils avaient pris l’habitude de tester de nouvelles manières de s’y prendre, faisant jouer leurs langues ou ajoutant leurs mains pour exercer des pressions idéales sur des points précis du pénis.
Ils ne se lassaient jamais de ce plaisir nouveau et pouvaient ainsi offrir et recevoir jusqu’à quinze fellations par jour. Quand un animal les apercevait, au sommet d’une butte, l’un aux genoux de l’autre, il restait à les observer, ne parvenant pas à comprendre ce que ces deux-là trafiquaient.
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