Nous nous étions rencontrés pour la première fois lors d’une chaude nuit d’été (mais n’était-ce pas toujours le cas ?!). Je me souviens que la peau de mon nez était tendue par le soleil de la journée. Mes taches de rousseur étaient bien visibles. J’avais un sourire doux, de ceux qui ne naissent qu’après une journée passée à boire des bières directement à la bouteille dans la chaleur. Alors que j’attendais d’être servie au bar, j’avais senti la main de quelqu’un se poser sur mon coude puis entendu un « Salut ! ».
Je n’ai pas tout de suite vu son visage en le regardant à travers le miroir au fond du bar, mais le doute n’était plus permis lorsque je me suis retournée. Je connaissais ce type. Nous avions dîné l’un chez l’autre, appelé l’autre au beau milieu de la nuit sans autre raison que de rattraper les dernières heures que nous avions passées séparés, échangé nos notes d’école et nous étions mis dans un état au fond pas possible avec une bouteille de cidre et un paquet de clopes.
Il avait été mon épaule pour pleurer et me ramener chez moi lorsque mon premier petit ami sérieux m’avait larguée, et j’avais été la sienne le jour où il m’avait avoué des sentiments amoureux pour moi et où j’avais réaffirmé sa place dans la zone de mes (meilleurs) amis. J’avais tout su de lui et lui de moi, il y avait plus de dix ans de cela, mais qui était l’homme qui se trouvait en face de moi cet été-là, il y a seulement deux ans ? Celui qui avait grandi et qui me rendait si insupportablement timide que je n’arrêtais pas de regarder mes pieds ? Voilà comment s’était déroulée la soirée pendant laquelle je l’avais retrouvé pour la première fois.
En deux enjambées, il est à nouveau contre moi et l’air épais du club me surprend à nouveau. Sa main écarte délicatement mes cheveux de mon cou, il pose doucement mais fermement une main sur ma gorge et dépose un baiser chaud et appuyé juste sous mon oreille. « Tu es… incroyable ». Je sens mes joues rougir et j’ai la tête qui tourne.
Mon corps se libère de toutes les tensions que la vie y a mises et, pour la première fois depuis des mois, je me sens détendue. Il me tient à nouveau la main, mais cette fois-ci, il a une idée derrière la tête. Nous traversons rapidement une succession de portes ; suffisamment vite pour que les corps entrelacés que nous croisons en chemin défilent devant mes yeux comme un film d’époque.
Une lourde porte se referme derrière moi et nous nous retrouvons seuls dans une grande pièce aux murs d’un violet profond, avec des rideaux de velours drapés tendus des quatre coins jusqu’au centre du plafond, un petit canapé noir dans un coin et pas grand-chose d’autre qu’un grand lit au milieu de la pièce avec deux chaînes à chaque extrémité au bout desquelles on trouve des menottes. J’ai à la fois l’impression d’être dans un hôtel de luxe et dans un hôtel bas de gamme.
« Bon sang, tu m’as manqué. » Il s’écrase sur moi. Ses deux mains entourent ma mâchoire, ses doigts s’enfoncent dans mes cheveux, sa bouche s’acharne sur la mienne. Je choisis d’ignorer ce qu’il me dit. Les sentiments ne faisaient pas partie de son arrangement. Sa bouche a le goût du whisky, du sel et de la chaleur et je ferais absolument tout ce qu’il me demande car mon Dieu, qu’est-ce qu’il m’a manqué.
Sa langue quitte ma bouche et il dépose un petit baiser tendre sur mes lèvres. Le contraste et la cruauté me coupent le souffle et je suis affamée. Je cherche maladroitement sa bite avec ma main et me sens frustrée par la rigidité de son jean qui m’empêche de m’en emparer. J’ouvre sa ceinture et défait les boutons jusqu’à ce qu’il y ait juste assez de mou pour y glisser ma main et libérer son sexe.
Je me mets directement à genoux et j’enfourne son sexe dans ma bouche encore trop sèche à cause de ma respiration irrégulière pour le recevoir complètement. Je lève les yeux vers lui alors qu’il roule la tête en arrière, les yeux fermés, la bouche ouverte. Un gémissement s’échappe du fond de sa gorge et je pulse à ce son. Chaque fois que ma tête recule, je profite de quelques centimètres de plus sur le mouvement retour, chaque fois plus glissant que la précédente. Ses mains se resserrent derrière ma tête et lorsque mes lèvres atteignent ses couilles, je sens ses jambes trembler.
Il m’a laissé le finir à ce moment-là. Des mois durant, il ne m’avait laissé profiter que de moments volés et précipités, et je rentrais chez moi frustrée. Aujourd’hui, c’est différent. J’ai besoin de le sentir en moi et je m’assois sur mes talons, le mascara coulant, et je l’invite silencieusement à me repositionner. Il me retourne jusqu’à ce que je sois à quatre pattes et il se met dans la même position.
Je me crispe lorsque le bout de ses doigts se glisse sous ma culotte et qu’il l’écarte lentement pour me caresser. Cela ne ressemble pas à un mouvement mécanique et bien rodé. C’est comme s’il avait été conçu uniquement pour moi. J’ai la tête qui tourne dans un mélange mortel de sensation incroyable et de chagrin à l’idée que j’en serai être privée.
Il glisse un doigt en moi, le retire rapidement et l’introduit dans ma bouche ; le reste de sa main saisit ma mâchoire. Ma langue tourne autour de son doigt jusqu’à ce que mes lèvres le nettoient. Je suis encore sous le choc de son départ de ma bouche quand, sans crier gare, il me l’enfonce dans l’anus. Je laisse échapper un gémissement silencieux lorsque sa bouche se pose sur moi et que sa langue s’attaque à ma chatte gonflée.
Je tends la main derrière moi et rapproche sa tête, l’étouffant presque tandis que je me presse contre son visage. Le rythme ralentit mais il continue sans relâche. Ma tête roule. C’est la scène que j’aime le plus. Son autre main accrochée à ma taille. Je me sens totalement possédée par lui. La sensation d’être à lui est aussi galvanisante que vénéneuse. Il me faudra des semaines pour m’en remettre. Je lui en voudrai, puis je m’en voudrai. Les sentiments n’ont jamais fait partie de l’arrangement.
Je suis tellement plongée dans mes fantasmes romantiques que c’est un choc lorsqu’il enfonce sa bite en moi. Je l’accueille en la pressant à chaque fois qu’il entre et, quelques minutes plus tard, il jouit bruyamment. Je suis heureuse de lui faire plaisir, mais je sais que plus tard, quand je serai de retour dans la voiture et j’aurai repris mes esprits, je me souviendrai de ma naïveté et je sais que l’acte final – m’allonger sur le sol collée à lui, la tête sur son torse, son bras autour de moi – me hantera pendant des semaines. Je n’aurais jamais dû venir ici, mais je sais que peu importe à quel point j’essaierai de résister, je reviendrai, pour lui.
* Cette fiction érotique a été écrite en anglais par Ginger Knicks. Pour la lire dans sa version originale, c’est par ici. Et la suite, la semaine prochaine !