Il Était une Fois à Rome

La dernière fois que je l’avais vue si heureuse, riant aux larmes, c’était il y a précisément dix ans, dans ce même restaurant. Pourtant, à l’époque, j’étais l’homme qui partageait sa table et qui la faisait rire.

Mes doigts étaient tellement serrés autour de mon verre qu’ils me faisaient mal. Je les regardais depuis le bout de la très longue table où j’étais installé. Les voix des personnes de ma famille semblaient s’être éloignées et la nourriture avait un goût amer sur ma langue.

Est-ce qu’elle avait choisi ce restaurant par hasard ? Sans doute pas. Elle n’avait sûrement pas oublié que c’est toujours là que j’organisais mon dîner de famille annuel, dans mon restaurant favori à Rome.

Ce qui voulait donc dire qu’elle avait fait le trajet depuis Chicago pour se trouver là précisément ce soir, sachant que je m’y trouverais.

Elle tourna la tête de mon côté et nos regards s’accrochèrent. Il n’y avait pas une once de surprise dans ses yeux bleus marine. Ses lèvres s’arrondirent et elle porta sa coupe de champagne à sa bouche, tout en soutenant mon regard.

Je m’excusai auprès de ma famille, me levai et me dirigeai vers l’autre côté du restaurant en longeant le bar et en visant mon verre au passage.

« Un Lagavulin s’il vous plaît. Double. » demandai-je au serveur en m’appuyant sur le comptoir, tournant le dos à la salle.

Je ne l’ai pas entendue arriver. Je l’ai sentie. Les cheveux sur ma nuque se sont dressés à son approche.

Délicatement, elle s’installa sur le tabouret à côté de moi, déposant son sac noir sur le comptoir. Je me refusais à la regarder ou à dire quoi que ce soit.

« Ça fait combien de temps ? » Sa voix était toujours grave et douce et n’avait pas changé pendant toutes ces années.

« Trop longtemps, » finis-je par lui répondre en me tournant vers elle.

Elle était plus belle que jamais, malgré les quelques petites rides qu’arborait désormais son visage. Ça lui allait bien. Je mourrais d’envie de poser mes mains sur elle et de partir à la recherche de tout ce qui aurait pu changer sur son corps.

Mon pantalon était à présent bien trop serré à mesure que mon pénis durcissait.

« Je t’ai manqué ? » demanda-t-elle. Ses yeux me scrutaient comme si elle aussi elle essayait de voir ce qui avait changé en moi.

« Non. »

Elle sourit. « Et bien toi tu m’as manqué. Beaucoup manqué. »

Je serrais les poings. L’état dans lequel me mettaient ses yeux et ses paroles dépassait l’entendement. Comme si elle avait toujours ce pouvoir sur moi.

Sans un mot, elle descendit de son tabouret et se mit à longer le bar. Les hanches roulant de droite à gauche et le bruit de ses talons sur le sol qui semblaient crier « Baise-moi ».

Mais qu’est ce qu’elle…

Alors qu’elle arrivait au bout du comptoir, elle me lança un regard par-dessus l’épaule, me fit un clin d’œil en m’invitant à la suivre d’un hochement de tête.

Elle n’avait pas besoin de me le dire deux fois.

Je jetai un coup d’œil sur la table où était installée ma famille. Tout le monde semblait s’amuser, bavardant gaiement et savourant la nourriture, sans se soucier le moins du monde de mon absence. Je la suivis alors le long du bar, puis dans le couloir faiblement éclairé qui menait aux toilettes et dans les salles réservées au personnel.

Elle s’était appuyée sur la porte d’une des cabines, une jambe un peu relevée. Sa robe de soirée noire soulignait son corps. Accentuant les courbes voluptueuses de ses fesses et de ses cuisses, mettant sa taille et ses seins en valeur. Probablement les plus beaux qu’il m’ait été donné de tenir entre les mains.

Je marchai vers elle. Elle ouvrit la porte, rentra dans la cabine à reculons, sans détacher ses yeux des miens. La porte claqua dans mon dos et je fermai à clés.

Tout l’espace et l’air étaient saturés de luxure alors que nos yeux ne se quittaient toujours pas. Je ne pensais pas que je pouvais encore avoir besoin d’elle avant de la voir ainsi devant moi. Tout d’un coup, elle était ce que je désirais le plus au monde.

« Est-ce que je t’ai manqué ? » répéta-t-elle de sa voix rauque tandis qu’elle posait une main sur mon torse.

Je demeurai silencieux. Sa main glissa le long de mon ventre. Je sentais la chaleur se dégager de ses doigts à travers mes vêtements. Elle passa son doigt sur la boucle de ma ceinture afin de poursuivre plus bas. Je serrai les dents alors qu’elle empoignait mon sexe, déjà bien dur.

« On dirait bien que oui, » murmura-t-elle, sa bouche frôlant la mienne.

Qui est ce que j’espérais tromper ? Évidemment qu’elle m’avait manqué. Elle m’avait manqué chaque jour pendant ces 10 années, pendant lesquelles je n’avais cessé de me reprocher les erreurs qui nous avaient conduits à cette situation.

Je regrettais de ne pas avoir réalisé la chance que j’avais quand elle vivait avec moi. De ne pas avoir apprécié sa chaleur et sa douceur à mon égard, à quel point ses câlins étaient précieux après une longue journée de travail.

Je regrettais d’avoir échangé sa loyauté pour une passion éphémère juste parce que je me sentais incapable de devenir un homme digne d’elle assez rapidement.

Les mots restaient enfermés dans ma gorge alors que je contemplais son visage. Lorsque je posai ma main sur sa joue, elle s’y frotta. Avant que ce moment parfait ne s’évapore, je décidai de l’embrasser et posai mes lèvres sur les siennes.

Elle gémit dans ma bouche, frottant sa main contre la bosse dans mon pantalon. Je la voulais toute entière et je la voulais maintenant.

Mes mains trouvèrent ses fesses que j’empoignai afin de la soulever. Elle eut du mal à enrouler ses jambes autour de moi car sa robe était très moulante. Elle en rit. Je la reposai alors sur le sol.

« Cette robe n’a pas été conçue pour une partie de jambes en l’air à la va-vite dans les toilettes, » gloussa-t-elle en passant ses bras autour de mon cou.

« Est-ce que tu l’as choisie en pensant que ça freinerait mes ardeurs ? » la taquinai-je, tout en faisant glisser mes mains le long de ses cuisses pour soulever sa robe. « Parce qu’il n’en sera rien.”

Je remontai sa robe, la lui passant par-dessus la tête avant de la laisser tomber sur le sol à côté de nous. Sa poitrine bougeait vite. Sa respiration était saccadée.

Se tenant ainsi debout devant moi avec son string noir et son soutien-gorge assorti, elle avait tout d’une vision.

J’anéantissais la distance entre nous, nos deux corps se collèrent et cette fois, ses jambes s’enroulèrent autour de moi alors que je la soulevai par les fesses.

Les baisers s’enchaînaient, emmêlant nos langues. Quand elle gémit à nouveau, mon pénis tressaillit. Son gout était si bon. J’avais envie de la dévorer de partout.

Tout en continuant de l’embrasser, je la dirigeai vers le petit évier où je l’assis délicatement. Ses mains avaient trouvé le premier bouton de ma chemise et s’activaient à tous les défaire.

Une décharge électrique me parcourut lorsqu’elle posa les mains sur mon ventre en me caressant. Cette sensation était déjà incroyable il y a plus de dix ans et elle l’était encore à présent.

Avec un doigt, je fis glisser son string le long de ses cuisses. Puis, je posai un genou à terre, approchant mon visage de son sexe. Elle gémit à nouveau.

L’une de ses mains s’accrochait à mon épaule tandis que la seconde me caressait les cheveux. Nos yeux ne se quittaient pas. Elle me regardait toujours quand mes lèvres se posèrent sur sa chatte et que ma langue commença à titiller son clitoris.

Elle finit par fermer les yeux, arquant son dos tout en gémissant de plaisir. Je continuai de la lécher et de sucer son clitoris. La voir prendre autant de plaisir durcissait encore davantage mon pénis.

Le plaisir que JE lui donnais.

Lorsque ses hanches se mirent à se rapprocher de moi, que sa poigne dans mes cheveux se fit plus ferme, je sus qu’elle était toute proche de l’extase, retenant désespérément son orgasme. J’insérai alors un doigt dans son vagin, en la massant de l’extérieur, puis insérai un deuxième doigt.

« Oh oui ! haleta-t-elle. S’il te plaît, continue ! »

Je souris en regardant son corps se cambrer, se contorsionner, réclamer l’assaut final puis la relâche. Je pouvais faire ça toute la nuit et ne jamais m’en lasser.

Elle cria une dernière fois, tous les muscles tendus et je sentis son vagin se resserrer autour de mes doigts alors que l’orgasme balayait son corps. Je déposai un baiser sur son clitoris et me remis sur pied.

Toujours en haletant, elle ouvrit les yeux. La peau perlée de sueur. Je déboutonnai ma ceinture, libérant ainsi mon pénis bien dressé. Elle se passa la langue sur la bouche tout en baissant le regard vers ce qui se tendait vers elle.

« Oh mon Dieu ! J’avais oublié comme elle était grosse » soupira-t-elle, approchant ses fesses du bord de l’évier, m’accueillant entre ses cuisses serrées contre moi.

J’approchai mon pénis de son vagin, quasiment incapable de me retenir plus longtemps d’exploser tellement j’avais envie d’elle. Nos lèvres se rencontrèrent à nouveau, mes dents mordillant gentiment sa lèvre inférieure alors que je m’introduisais en elle, la remplissant toute entière.

Elle cria, respirant vite et planta ses ongles dans mon dos. Je brûlais littéralement de l’intérieur. Ma peau brûlait elle aussi. Je sortis de son sexe avant d’y revenir à nouveau. A chaque mouvement, ses seins se balançaient, son dos se cambrait alors qu’elle essayait de me ramener à elle.

Très rapidement, je ne pus plus me contenir. Les mouvements de va et vient s’accentuèrent tandis que nos corps se collaient et que le bruit de peau humide contre peau humide se répercutait sur les parois de la pièce.

Quelqu’un aurait pu nous entendre. Je ne m’en souciais pas et m’enfonçais plus profondément en elle, profitant de sa chaleur autour de mon sexe et de son souffle sur ma bouche.

« Plus fort », demanda-t-elle dans un murmure.

Je la tins encore plus fort, la maintenant assise alors que je plongeai plus profondément en elle, ressentant le feu dans mon ventre et dans mes testicules. Je n’allais pas pouvoir continuer bien longtemps.

D’une main, j’approchai mon pouce de son clitoris mouillé, le pressant avec de petits cercles tout en continuant mes va et vient. Son corps se tendit à nouveau, ses jambes m’agrippèrent encore plus fort et elle jouit une seconde fois.

Sa chatte humide et chaude enserrait mon pénis. Je gémis, accélérant la cadence, retenant mon propre orgasme. Trois aller-retour de plus et je me mis à trembler en éjaculant en elle.

Qu’est-ce que c’était bon. Et même mieux que ça.

Nous restâmes ainsi quelques instants, respirant en cadence, laissant nos corps redescendre après avoir atteint de tels sommets. Je reboutonnai ensuite mon pantalon et l’aidait à se nettoyer.

La chemise boutonnée, prêt à retourner dans la salle, je l’attirai contre moi et lui dis : « Laisse tomber ce mec. Tu as un diner prévu avec ma famille.»

J’avais fait l’erreur de la laisser partir dix ans plus tôt. Et je n’allais certainement pas recommencer.

 

**Cette nouvelle a été traduite de l’anglais d’après un texte écrit par Karolina Wilde. Vous pouvez découvrir le texte en version originale ici.