La sexualité dite « classique » façon missionnaire les yeux dans les yeux a déjà du mal à être un sujet abordable, alors dès qu’on sort des chemins étroits de la copulation reproductive, les joues rosissent et les lèvres bafouillent. Quand ce n’est pas du sexe lambda dont on a l’habitude, on rit, on se moque, on méprise, on regarde de haut, parce que ça semble la meilleure façon de contourner ce qui nous fait peur et d’éviter le sujet…
Et s’il y a bien une branche qui est particulièrement victime de cette raillerie répétée, c’est le fétichisme. Cuir intégral ou vieux monsieur suçant goulument des orteils à genou, on aime à s’imaginer le fétichisme comme une déviance réservée à un petit nombre de tordus. Heureusement que la Journée Internationale du Fétichisme est là pour nous donner l’occasion de redorer son blason !
Qu’est-ce que le fétichisme pour de vrai ?
Le terme a servi dès le début du XXème siècle pour désigner une forme de perversion qui suscitait l’effroi, à savoir l’attirance érotique exagérée pour un objet (chaussure, culotte, uniforme, cuir…), une partie du corps (nez, pieds, mains…) ou une caractéristique physique (surpoids, longue barbe, âge, etc.), psychique (bégaiement, savoir étendu, langue étrangère, etc) ou tout autre élément (pluie, musique, etc.)
Aujourd’hui, le fétichisme est considéré comme une simple paraphilie, c’est-à-dire une forme d’attirance sexuelle qui sort de l’ordinaire. Et nous sommes tous d’une façon ou d’une autre, des fétichistes. Notamment lorsqu’il est question d’une partie du corps que vous avez tendance à préférer (les seins, les fesses, les abdos…) ou un type de physique (les blondes, les brunes, les frisés, les barbus…), de style vestimentaire, etc.
Certains assument leurs fétichismes et n’hésitent pas à les mettre en avant dans leurs aventures sexuelles. Cela peut alors aller de l’amour en musique jusqu’à la relation sexuelle en uniforme en passant par l’utilisation de cuir pour l’odeur et la sensation sur la peau…
Donner vie à ses fétichismes peut donner l’occasion de varier les plaisirs en créant des scénarios adaptés, en utilisant des accessoires, en faisant découvrir de nouvelles sensations, ambiances, odeurs… Tous les ingrédients parfaits pour vous faire passer de délicieux moments.
Une bonne journée
Créée en 2008 au Royaume-Uni, cette journée du fétichisme n’est devenue la Journée Internationale du Fétichisme qu’un an plus tard, en 2009. On célèbre donc cette année ses douze ans d’existence !
Elle a lieu chaque troisième vendredi du mois de janvier. Et comme toute Journée Internationale, son objectif est de faire parler de son sujet, d’en profiter pour le dédramatiser, d’inciter ses partisans à ne plus se cacher et de recruter d’éventuels nouveaux adeptes. Voilà un sujet de conversation originale à aborder au cours de vos rendez-vous zoom avec vos amis, vos parents ou votre grand-mère ce vendredi, alors saisissez-la !
Ultra violet
On observe en ce jour particulier un petit signe distinctif : le port du violet. C’est le concept du « perverts wear purple » que l’on pourrait traduire par « les pervers portent du violet ».
L’idée est de proposer aux gens qui ne veulent pas crier sur les toits qu’ils sont fétichistes ou simplement aux personnes qui veulent défendre le droit au fétichisme, de porter une touche de violet et montrer ainsi leur soutien. Un pantalon, des chaussettes, un bandeau, un médaillon… N’importe quelle présence de violent vous permettra le temps d’une journée de dire aux fétichistes du monde entier : « je ne vois pas de problème à être fétichiste ou je soutiens votre droit à mener votre sexualité comme vous l’entendez. »