Il était une fois, ce qui était déjà largement suffisant du goût de Sandrine, il était une fois donc, Sandrine, une jeune femme de dix-huit ans au destin qui avait été jusqu’alors jonché de malheurs.
Sa mère était morte d’overdose alors qu’elle n’avait que cinq ans et son père s’était réfugié dans les bras d’une maquerelle acariâtre, violente et qui avait rejoint leur pavillon de très lointaine banlieue avec ses deux filles de douze et dix ans, portraits de leur mère à tous les niveaux.
Et dans ce contexte de famille recomposée pas franchement idyllique, le père avait fait une attaque qui l’avait laissé légume, bloqué dans sa chaise au milieu du salon toute la journée, les yeux rivés vers la fenêtre à fixer le terrain vague où des enfants jouaient au foot la journée, des ado dealaient à la tomber du jour et des prostituées racolaient en deuxième partie de soirée.
La belle-mère déjà envahissante avait pris le pouvoir facilement, s’emparant de la pension d’invalidité du père sous prétexte qu’il lui coûtait un bras alors que Sandrine seule s’occupait des dépenses de santé de son père en travaillant la nuit comme serveuse dans un bar huppé.
Car Sandrine avait beau sortir des bas-fonds de la société avec sa mère droguée, sa belle-mère maquerelle et son père voyou notoire du temps où il était valide, Sandrine n’avait eu aucun mal à trouver un travail dans le bar le plus sélect de la ville. Ce laisser-passer vers les hautes classes de la société, elle le devait à une beauté sans égal.
Ce n’était pas seulement son visage sublime aux yeux bleus électrisants et sa chevelure blonde qui lui donnaient l’apparence d’un ange qui aurait été façonné par Dieu en personne, ce n’était pas non plus cette silhouette parfaite et aérienne, ni ces deux seins lourds qui semblaient vouloir s’enfuir de tous les chemisiers qu’elle portait, ni même ces jambes infinies et sa peau laiteuse que tous rêvaient d’effleurer pour vérifier son apparente douceur… C’était la perfection faite femme, une Vénus atterrie au mauvais endroit.
Cette beauté qui faisait chavirer les hommes comme les femmes était célèbre dans tout le quartier, elle la rendait sympathique à tout le monde car c’était une beauté innocente.
Mais cette perfection exceptionnelle qu’elle affichait sans le vouloir irritait sa belle-mère et ses deux belles-sœurs. Si ses deux ainées la jalousaient de toutes leur force et auraient tué pour avoir un dixième de cette splendeur, la rage de la belle-mère venait d’ailleurs. Cette mère maquerelle avait quelques jolies filles dans son écurie de prostituées et elles lui rapportaient un petit pactole chaque mois, mais elle savait qu’avec Sandrine seule, elle pourrait devenir millionnaire en peu de temps. Elle attendait le bon moment, l’opportunité adéquate et elle vendrait ensuite sa belle-fille à prix d’or pour que quelques riches vicieux viennent salir cette perfection tout en faisant sa fortune.
Sandrine rêvait d’ailleurs. Elle serait partie depuis longtemps de cette maison où elle vivait l’enfer si son père n’avait pas eu besoin d’elle. Elle ne pouvait l’abandonner à ces trois méchantes femmes qui l’auraient certainement laissé mourir.
Chaque fois qu’elle rentrait de sa nuit de travail, épuisée, elle s’occupait de son père, de le nourrir, le laver, le changer, et une fois qu’elle avait fini, les trois méchantes femmes lui ordonnaient de faire la cuisine, de ranger, faire le ménage, le repassage… Et elle n’avait pas le choix, car son père était un sujet de chantage.
Une fois, elle s’était rebellée, avait refusé d’obéir, et lorsqu’elle était rentrée de sa nuit de travail, elle avait trouvé son père allongé par terre, incapable de se relever, sanglotant de peur. Les trois sorcières avaient nié, avaient déclaré n’avoir rien entendu, mais Sandrine savait que c’était leur façon de lui rappeler que lorsqu’elle n’était pas là, son père était à leur merci. Et depuis, elle obéissait mâchoires serrées.
Les journées passaient et Sandrine ne voyait pas comment se sortir de cet engrenage infernal jusqu’au jour où, alors qu’elle venait prendre son poste dans le bar de l’hôtel haut de gamme où elle travaillait, elle trouva son patron d’habitude réservé dans un état d’euphorie incontrôlable.
Le célèbre jeune Prince Anglais destiné à monter sur le trône dans un paquet d’années (il fallait que son arrière-grand mère laisse d’abord la place à son grand-père puis à son père, c’était le problème des monarchies du XXIème siècle), venait faire une tournée diplomatique en France et c’était son hôtel qui avait été choisi.
Sandrine félicita son patron, un vieil aristocrate d’un autre monde mais pour qui elle avait beaucoup d’affection, (il était l’un des rares mâles hétérosexuels à n’avoir jamais rien tenté avec elle) mais celui-ci, excité comme jamais l’interrompit. Le restaurant de l’hôtel servirait également de réception pour une soirée avec toute la haute société de la région !
— Vous êtes mon meilleur élément, Sandrine, je compte sur vous pour être présente ce soir-là.
Sandrine sourit. Elle était surtout la plus jolie de ses serveuses et certains clients ne venaient boire des verres que dans le but d’échapper quelques heures à leur quotidien en se rêvant à ses bras.
Tout le monde connaissait le Prince Georges, le beau jeune homme était régulièrement à la une de la presse people à scandale, non pas pour ses frasques, mais plutôt pour le contraire… Il se racontait que le Prince de vingt-trois ans était toujours vierge et les paparazzis rêvaient tous de le prendre un jour en flagrant délit de galipette dans les bras d’une mannequin quelconque à qui il n’aurait pas su dire non. Il répétait qu’il se réservait « pour la bonne ».
Après sa nuit de travail, Sandrine rentra chez elle épuisée et s’occupa vite de son père avant de foncer se coucher. Elle voulait en effet profiter d’un événement rare : aucune des trois méchantes femmes n’était présente. Elle s’endormit immédiatement en rêvant que le Prince Georges déclarait au monde entier que Sandrine Dion, jeune serveuse française, était la femme de sa vie.
Elle fut réveillée de ce doux rêve par une main qui secouait son épaule. Elle faillit mourir de crise cardiaque quand elle découvrit le visage de Marianne juste au-dessus de sa tête.
— Je te réveille ?
Sandrine l’insulta et Marianne rit. Comme d’habitude, Marianne avait escaladé le mur et était passée par la fenêtre de la chambre de Sandrine pour éviter de croiser les trois autres femmes. Marianne était la meilleure amie de Sandrine depuis les bancs de l’école. Beaucoup moins sage et raisonnable que Sandrine, elle sortait souvent faire la fête et tentait d’entraîner son amie chaque fois que c’était possible.
— J’imagine que t’es au courant ?
— Au courant de quoi ?
— Pour le Prince George qui vient dans ton hôtel.
Marianne sortit une cigarette et en offrit une à Sandrine. Elles fumèrent un moment à la fenêtre.
— Il est célibataire, le Prince, faut que tu tentes ta chance.
Sandrine éclata de rire.
— Je suis sérieuse, ce serait pas mal que ce soit un futur roi qui te déchire l’hymen.
Sandrine s’étrangla et ce fut au tour de Marianne de rire. Puis la jeune femme glissa sa main sous la jupe de Sandrine et la fit remonter doucement.
— Dieu que t’as la peau douce.
— Tu veux faire ça maintenant ?
— T’es trop belle, ma chérie. Je suis pas lesbienne, y a qu’avec toi que ça me fait ça.
— Et quelques autres…
— T’es jalouse ?
Sandrine s’allongea sur le lit en regardant le plafond.
— Je m’en fous de ma virginité, j’en fais pas un truc sacré. C’est juste que…
— Je sais, tu me l’as répété mille fois. T’es clitoridienne, tu prends ton pieds à l’extérieur, alors tu vois pas pourquoi t’irais plus loin pour l’instant. Mais je te promets qu’à l’occasion, une bonne grosse bite, ça…
Sandrine fit taire son amie en lui jetant un oreiller dans la figure. Marianne se jeta alors sur le lit et se mit à califourchon sur Sandrine en lui tenant fermement les poignets. Puis elle posa ses lèvres sur les siennes.
— Si tu veux me faire taire, c’est comme ça qu’il faut s’y prendre. Voyons voir comment va ce clitoris fabuleux…
Marianne remonta la jupe de Sandrine qui ferma les yeux, puis elle passa sa main dans la culotte en coton rose. Elle descendit doucement jusqu’aux lèvres gonflées avant de promener doucement son index.
Sandrine se cambra instantanément.
— C’est vrai que t’as le clito sensible, quand même.
Marianne remua doucement le doigt autour du clitoris de Sandrine qui gémit et serra les draps dans ses mains. Comme d’habitude, à la vue de sa splendide amie qui prenait son pied, Marianne sentit le désir grimper en flèche.
Elle retira complètement la culotte et posa sa bouche sur la cheville de Sandrine. Sa peau était tellement parfaite. On devinait les veines bleutées sous la fine couche blanche et douce. Marianne avait eu des d’aventures torrides avec des dizaines d’hommes et de femmes, mais jamais elle n’avait vu de corps si exceptionnel.
Elle remonta doucement sa bouche le long de la jambe, tandis que sa main caressait le ventre de Sandrine et remontait vers ses seins. Elle les malaxa doucement et Sandrine se cambra davantage.
— Arrête de tourner autour du pot Marianne, tu sais ce que j’attends de toi.
— T’es pas une romantique, c’est pas comme ça que tu mettras un roi dans ton lit.
— Et comme ça, est-ce que je vais arriver à te faire taire ?
Sandrine attrapa le visage de Marianne et le colla contre son sexe. Il était déjà gonflé de désir et la langue de Marianne se colla au clitoris trempé de cyprine. Elle fit tournoyer sa langue entre les lèvres brillantes tout en attrapant à deux mains les bords du soutien gorge de Sandrine. Elle tira d’un coup sec, libérant les deux mamelles parfaites et gonflées de plaisir.
D’habitude, Marianne n’était pas friande des seins qu’elle trouvait encombrant, mais ceux de son amie étaient d’une telle douceur qu’elle ne pouvait s’empêcher de les prendre dans ses mains. Combien d’hommes et de femmes rêvaient d’être à sa place ? Combien d’entre eux auraient tué pour ne serait-ce qu’assister à cette scène ? Marianne avait conscience du privilège et cela participait à son excitation chaque fois déchainée quand elle était dans les bras de Sandrine.
Son amie lui écrasait toujours un peu plus la tête contre son sexe. Le corps rosi par le plaisir commençait à trembler et elle balbutiait des gémissements de moins en moins retenus. Marianne sourit. L’orgasme était proche.
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