L’ombre de la jeune femme lui restait en tête, lancinante. Il avait juste aperçu une boucle lui décorant l’oreille, ses cheveux bouclés bruns, le soleil en contre jour l’avait pris en traître.
Elle semblait avoir une silhouette élancée, une douceur naturelle.
Elle avait avancé sur la plage, une robe fluide et noire lui laissait le corps libre de légers mouvements.
Le sable était brûlant, les mouvements légers se transformèrent vite en sauts évasifs pour regagner l’extrémité du terrain de sable, les plantes de pieds à l’abri de la morsure du sol.
Elle avait parcouru ce trajet tandis qu’il la regardait, toujours à contre jour. C’est ce mystère qui le pressait, l’interrogeait. Il n’avait pas vu son visage à cause du soleil mais, elle, l’avait bien vu, l’avait même scruté de haut en bas lors de son passage, il lui avait semblé en tout cas, il en était persuadé.
La plage était naturiste, pas d’un naturisme à visée sexuelle, pas d’exhibition, il était nu sur sa serviette, juste là pour profiter de la douceur du soleil sur tout son corps.
Il l’avait vue au loin se relever, enfiler sa petite robe sur son corps nu et s’avancer vers la sortie de la plage. Entre le soleil qui mettait son visage dans l’ombre et les lunettes sombres qu’elle portait, impossible de la distinguer, elle avait simplement regardé d’un mouvement furtif de la tête son sexe au repos, son torse fin et épilé.
Il n’avait rien ressenti lorsqu’elle était passée devant lui, il s’était juste dit qu’elle semblait jolie et sympathique.
C’est à présent qu’il repensait à elle que le désir montait, son sexe durcissait doucement tandis qu’il pensait à elle. Il avait toujours apprécié les jeunes femmes dont les voiles des robes claquaient au vent. De plus, nous étions dans un centre naturiste, elle se promenait nue sous la voile, le trouble était total.
Le désir devenait gênant, il se tourna sur le ventre pour atténuer son érection naissante et tenter de penser à autre chose.
Se retournant il vit alors la jeune femme au loin assise sur un muret, se nettoyant les pieds du sable incrusté, surtout semblant le regarder.
Allons, sois réaliste, tu es en train de te faire des films, se dit-il, en plus cette fille est sûrement trop jeune pour toi, tu rêves complément.
Il allait sur ses 50 ans et, même si tout le monde lui disait qu’il ne faisait pas du tout son âge, il ne lui semblait pas sérieux d’aller avec une femme trop jeune. Il n’était pas comme son frère, totalement marqué par les mirages de la jeunesse, ne recherchant que des femmes de moins de 35 ans.
Pour lui, tout âge avait son avantage et l’on gagnait à vivre en accord avec le sien.
La jeune femme se releva du muret puis, d’un geste tranquille, enleva sa petite robe qu’elle glissa dans son sac de plage, pour se retrouver entièrement nue.
Il faisait chaud, rien de mieux pour marcher au soleil.
Elle esquissa un dernier mouvement de tête en direction de la plage puis s’éloigna doucement.
Il n’en revenait pas, il sentait qu’il fallait qu’il se lève, tenter de la rejoindre.
La nudité soudaine de la jeune femme, même lointaine, avait surpris son sexe en train de se calmer et ce dernier s’était brusquement remis en action.
Il était partagé entre l’idée de se lever et traverser la plage avec son sexe un peu relevé à la vue de tous ou attendre le calme qui ne tarderait pas à revenir mais prendre le risque de voir disparaître l’objet de son mouvement.
Il décida donc de se lever, son sexe était à peine gonflé, il put finalement quitter la plage dignement.
Mais peine perdue, la jeune femme semblait avoir disparu.
Il parcourut les allées du camping, traversa les aires de pique-nique où déjeunaient plusieurs familles, il s’agrippa à son désir et ses fantasmes.
Au bout de trois allées ratissées de long en large, il se dit qu’il allait devoir se faire une raison et abandonner sa recherche. C’était mieux ainsi, il se sentait ridicule.
Mais, tout au coin de l’oeil, une tache noire attira son regard.
La petite robe noire pendait à la rambarde de l’escalier d’une petite maison de bois typique du camping naturiste. Elle se balançait au vent, comme une invitation.
La porte de la maison était entrouverte mais il n’osait pas franchir le dernier mètre qui l’aurait rapproché de sa folle envie.
Il s’apprêtait à retourner sur ses pas quand la porte s’ouvrit en grand, la jeune femme apparaissant sur le perron, un peu au-dessus de lui.
Ils se regardèrent sans un mot, elle lui sourit.
Pour la première fois il vit son visage en pleine lumière. Il ne s’agissait pas vraiment d’une jeune fille, la femme qui était au-dessus de lui avait une silhouette de jeune fille mais certainement un peu plus de quarante ans à voir son visage. Elle était magnifique, l’âge lui donnait une présence fine et forte à la fois, une beauté fluide, sincère, naturelle et insensée.
Quel soulagement, il avait eu peur de se trouver face à une jeune fille inconsciente, gracile et sans nuances, il devait bien s’avouer que la femme installée là aux portes de son habitat, avait une grâce indéniable.
Elle lui fit signe de monter puis elle entra pour l’attendre.
Il posa sa serviette à la rambarde à côté de la petite robe et s’engouffra dans le logis.
Elle l’attendait sur le lit, les bras entourant ses jambes relevées contre sa poitrine.
Elle cachait sa bouche devant les genoux, ses grands yeux bruns le regardant fixement avec envie.
Il s’approcha d’elle, son sexe s’était tendu.
Elle attrapa celui-ci d’une main douce et parcourut d’un doigt toute la longueur offerte .
Il voulut parler mais il lui fit signe de ne rien dire, d’un doigt sur ses lèvres. Le doigt continua son chemin vers la langue, il suça lentement cette offrande.
L’autre main continuait son exploration, empoignait les testicules puis d’un doigt revenait au gland, détourant le prépuce.
Il ne voulait pas rester impassible, il caressa les épaules de la femme, se perdit dans ses cheveux puis doucement approcha les mains de sa poitrine qu’elle avait fine.
Il caressa doucement les contours de ses seins, ses flancs puis glissa un doigt sur les mamelons qui durcissaient.
Ils s’allongèrent tout doucement sur le lit, l’un contre l’autre en s’embrassant goulûment.
Sa bouche allait contre ses seins, il attrapa les mamelons durcis contre ses dents et doucement, d’un mouvement conjugué de succion et mordillements, il prit tout le sein dans sa bouche tandis que sa langue parcourait l’aréole.
Sa main droite glissa vers le sexe enflammé et déjà inondé d’un désir brûlant.
Il parcourut les contours de son sexe épilé, d’un doigt, effleurant les méandres, il sentait qu’elle vibrait, son corps magnifique recherchait ses caresses.
Il glissa son index effleurant le sexe de la belle frémissante.
Il remonta le doigt vers le clitoris qui ne demandait que cela.
Il fit de petits mouvements de va et vient tandis qu’elle gémissait doucement de plaisir et que son sexe laissait échapper une écume blanche.
Il posa sa bouche sur le tendre mucus, glissa sa langue dans le sexe humide et avalant le doux miel qui s’écoulait, tel un bonbon offert à un roi.
Elle jouit dans sa bouche, une explosion douce, tout son corps comme en transe.
Elle resta quelques instants allongée, jambes ouvertes sur le lit.
Puis, après quelques caresses partagées, elle descendit sa bouche le long du torse de l’homme, croquant les tétons tandis que sa main empoignait tour à tour les testicules et le sexe relevé.
Elle mit l’homme dans sa bouche, la langue passait doucement sur le gland lui aussi luisant de désir, sa bouche fit de petits va et vient sur le sexe prêt à exploser. On ne sait ce qu’elle lui fit, les secrets d’une bouche experte, mais il eut des soubresauts sans jouir.
Elle retira sa langue, sa bouche et tout son savoir-faire pour aller chercher un préservatif dans la petite commode du fond de la pièce, l’enfila sur le sexe vrombissant et, repoussant l’homme pour qu’il s’allonge sur le dos, elle s’assit sur le membre épanoui.
À l’aide de ses deux bras pliés sur le lit, elle s’allongea contre le torse de l’homme et fit des mouvements d’aller retours avec son sexe, enfonçant avec répétition et délice l’organe si dur et dilaté dans son sexe assoiffé.
Les deux jouirent de concert dans une éruption de volupté.
Il faisait chaud, leurs corps n’étaient plus que flaque gracieuse, un seul corps pour deux âmes repues.
Ils ne se dirent toujours pas un mot lorsqu’il quitta le petit bungalow, enfin, presque.
Elle le regarda descendre l’escalier pour rejoindre l’allée naturiste, elle lui dit alors une seule chose qui résonnait encore comme en écho tandis qu’il s’éloignait, nu sur le petit chemin : «mystère».
Fin
Article écrit par Dorothée Ivanova
Je suis scénariste et illustratrice BD, des histoires qui n’ont rien à voir avec l’érotisme, ou alors juste en passant, pour servir une histoire.
Quel plaisir de pouvoir, de manière anonyme, se délecter à écrire des récits intimement liés au corps, au désir et imaginer des lecteurs/trices en apprécier la troublante lecture.
Au plaisir de vous inspirer…
Dorothée