- Lire la première partie de l’histoire : Sous Contrôle Partie 1
Soren Coquin savait que la phase 2 de son plan serait moins réjouissante, mais il fallait bien gagner sa vie. Après le plaisir, place aux affaires. Aussi, il donna le feu vert via son oreillette pour que ses sbires branchent le boitier à l’écran.
En bas de sa colonne, la foule des célébrités se remettait doucement des vagues orgasmiques incontrôlées qui les avaient ravagés plus tôt. On entendait encore des gémissements, et quelques corps hagards erraient dans la salle, nus et désorientés. Soren Coquin leur laissa encore une minute de répit avant de réclamer une nouvelle fois leur attention.
– Mesdames et messieurs, pardon d’avoir interrompu vos orgasmes explosifs, mais il est temps que nous passions au réel motif de ma visite : la collecte de fonds. Soyez rassurés, la totalité des montants que vous aurez l’obligeance de bien vouloir nous verser servira majoritairement à financer de grandes causes, plus quelques frais de gestions internes.
Les convives peu à peu revenus à la réalité poussèrent des exclamations indignées. La grogne générale obligea Soren Coquin à imposer le silence.
– Allons, dans quelques instants, tout ceci sera derrière nous. Je vous demande encore un peu de patience. Vous recevrez d’ici quelques minutes par email des coordonnées bancaires avec le montant réclamé. Il est adapté à vos revenus, soyez sans crainte. Vous avez vingt-quatre heures pour payer.
Les protestations redoublèrent et on commença même à s’agglutiner en bas de la colonne d’où s’exprimait Soren Coquin, et des poings menaçant se levaient dans sa direction.
– Si vous vous abstenez de payer, notre équipe cinéma se verra dans l’obligation de créer des films personnalisés de vos prouesses de l’instant.
Aussitôt, l’immense écran au fond de la salle s’éclaira et les convives découvrirent une série de vidéos où on pouvait tous les voir succombant au plaisir, s’embrassant les uns les autres, se mettant à nue, hurlant leur extase… Il y a avait des dizaines d’angle de vue, si bien que personne n’était épargné.
Devant ces images intimes, le silence revint dans la salle. Un silence glacial, mélange de honte et de rage. Certains ne pouvaient s’empêcher de sourire pourtant. Amusés de voir politiques et autres célébrités dans des positions grotesques, et traversés par le frais souvenir de ce plaisir particulièrement délicieux.
Ils savaient tous pourtant qu’il faudrait payer. Ils n’avaient pas le choix. D’autant que l’homme masqué avait le soutien de la population et les vidéos se propageraient sur internet à grande vitesse.
Au moment où les images de l’orgie orgasmique montrèrent le commissaire s’abandonner à son plaisir, celui-ci hurla tel un damné :
– Arrêtez-le ! Arrêtez Soren Coquin et amenez-le moi !
Des dizaines de policiers en uniforme chargés de la protection des convives se ruèrent au pied de la colonne et entamèrent son ascension. Soren Coquin s’élança alors dans les airs, s’accrochant aux barres métalliques du plafond où se trouvaient lampes et fils électriques et se dirigeant à toute vitesse vers le fond de la salle où se trouvait l’écran géant sur lequel les images obscènes continuaient d’être diffusées.
À mi chemin, et alors que les policiers tentaient de trouver un moyen de le suivre dans ses hauteurs, il s’arrêta un instant en entendant qu’on l’appelait. Dans le coin de la salle où le service de restauration avait installé ses quartiers, deux serveuses faisaient des grands gestes pour attirer son attention. Dès qu’il les vit, elles mimèrent des bisous s’envolant dans sa direction, puis elles applaudirent, imitées aussitôt par les autres serveurs qui les entouraient.
Soren Coquin lâcha une main pour les saluer d’un geste de l’index sur le front, à la militaire. Les deux femmes gloussèrent et dans un même élan soulevèrent leurs tabliers pour dévoiler à Soren coquin leurs seins magnifiques. Le gentleman cabrioleur resta un instant, suspendu à une main, à contempler ces deux poitrines rondes et fermes tendues vers lui comme une offrande. Il perdit ses pensées dans ces quatre rondeurs sublimes avant d’être rattrapé par la réalité.
Des policiers s’étaient rassemblés en dessous de lui et l’un d’eux avait sorti un taser. Tomber de cette hauteur pouvait être fatal et les serveurs hurlèrent sur le policier, le traitant d’assassin et de fou dangereux. Il rengaina son arme, furieux.
Soren Coquin reprit son chemin dans les airs jusqu’à l’écran, puis il sortit un couteau et descendit le long de l’immense rectangle en tissu sur lequel les images continuaient de défiler, ralentissant sa descente à l’aide de la lame qui déchirait le tissu. Au moment où les policiers se précipitèrent vers lui, il plongea derrière l’écran à travers la fente qu’il venait de créer et disparut derrière une porte à travers une volée de marches qui conduisait dans les caves du Petit Palais.
Tout le contenu de son plan s’arrêtait là et il n’était pas très sûr de la suite. Il courut aussi vite que possible à travers le couloir sombre le long duquel étaient alignés des salles de machineries et stockages divers. Il entendait les voix des policiers se rapprocher et au moment où il aperçut au loin une issue de secours qui lui rendrait sa liberté, celle-ci s’ouvrit et un flot de policiers en déboula.
Soren Coquin bifurqua dans un couloir au hasard, sentant que l’étau se resserrait. Les voix se rapprochaient. Au bout de l’allée, un petit escalier remontait vers le rez-de-chaussée, mais il n’avait aucune idée de ce qu’il trouverait derrière la porte. Il la poussa de toutes ses forces et atterrit dans un nouveau couloir qui semblait accueillir les bureaux des employés du Petit Palais. Mais déjà à l’autre bout de ce nouveau corridor, il entendit des bruits de pas allant dans sa direction. D’autres policiers. Cette fois, il n’y avait plus d’issu.
C’est alors qu’une grande porte s’ouvrit. Une porte plus massive que les autres, ornée de dorures, une pièce probablement importante. Une femme distinguée, habillée en robe de soirée, élancée, d’un certain âge mais très belle l’attira dans la pièce et, sans prononcer un mot, l’entraîna derrière l’immense secrétaire au milieu de la salle et le poussa en dessous. Elle s’assit ensuite sur la chaise devant le secrétaire laissant peu de place à Soren à l’étroit sous le bureau.
Il avait déjà vu cette femme, mais il ne parvenait pas à se souvenir où.
– Police, ouvrez !
L’agent n’attendit pas la réponse et pénétra dans le grand bureau.
– Pardonnez-moi, madame, vous n’avez pas vu passer un individu masqué ?
– C’est une plaisanterie ?
Le ton de voix glaciale de la femme mit aussitôt le policier mal-à-l’aise.
– Heu… Non… Nous recherchons Soren Coquin, et il est probable qu’il soit caché dans le coin et…
– Caché où ? Dans mon bureau ? Vous savez qui je suis ?
– Non, mais…
– Je suis la directrice de cet endroit, je connais le Petit Palais comme ma poche. Si quelqu’un avait essayé de se cacher ici, je le saurais.
– Je comprends, je…
La directrice radoucit sa voix, décontenançant à nouveau le policier.
– Je peux peut-être vous aider. Mais d’abord racontez-moi, qu’a-t-il fait ce Soren Machin ?
– Coquin… Et bien…
– Asseyez-vous inspecteur. Vous m’expliquerez pendant que vos hommes le recherchent.
Soren Coquin entendit un bruissement, on bougeait une chaise. À quoi jouait cette femme ? Elle l’avait sauvé, et voilà qu’elle retenait maintenant l’inspecteur dans son bureau… Il sentit alors le pied de la femme caresser sa cuisse. Il releva la tête et vit alors qu’elle écartait doucement les cuisses, faisant remonter sa robe jusqu’à la taille. Elle portait une fine culotte en dentelle et Soren songea que c’était définitivement une belle soirée.
Une main apparut sous la table et plongea sous le fin tissu. L’index commença à jouer autour du clitoris.
– Il vous tourmente, ce Soren Coquin ?
Elle avait maintenant une voix chaude, séduisante, qui décontenança à nouveau l’inspecteur mais qui réjouit Soren.
– Je ne sais pas si c’est le mot… C’est un hors-la-loi et…
– Un hors-la-loi ? Dites m’en plus, inspecteur.
Au moment où elle prononça ces paroles, elle retira son index de sa culotte et s’en servit pour faire signe à Soren de se rapprocher, ce que le gentleman cabrioleur fit sans se faire prier. Quand elle put toucher son visage, elle attrapa sa tête et la plaqua contre son sexe.
– Je n’ai pas pu assister à la soirée là-haut, il s’est passé quelque chose ?
– Et bien, oui, nous étions en train de, comment dire…
Et tandis que l’inspecteur racontait les événements de la soirée, Soren sortit la langue, déplaça lentement le tissu de la culotte et entama quelques caresses humides sur cette merveilleuse intimité si bien habillée. Le velours de son masque frottait contre la fine toison de la directrice. Dès les premiers coups de langue, les jambes de la femme s’étaient raidies et elle avait écrasé encore davantage le visage de Soren contre son pubis. Il trouvait parfaite cette façon de combler l’attente. Quel sexe merveilleux, songeait-il.
Il enfonça sa langue au plus profond pour bien profiter de toutes les saveurs.
– Vous vous sentez bien, madame ?
– Oui, pardonnez-moi, c’est cette histoire que vous me racontez, elle me donne des frissons. Quel horrible personnage.
Elle insista sur le mot « horrible » en appuyant encore davantage la tête de Soren contre son sexe. Tout en continuant ses prouesses linguales, Soren glissa un doigt dans l’intimité de la directrice qui retint un gémissement en se mordant la lèvre. Le gentleman cabrioleur perdu dans ses caresses en avait oublié complètement le danger qu’il courait. Il accéléra les palpitations de sa langue rebondissant sur le clitoris en même temps que les va-et-vient de son doigt tapotant le point G de cette mystérieuse et belle femme. Il sentit à travers les jambes de la directrice que le frisson de l’orgasme montait doucement. Il s’en amusait et mit encore plus de ferveur dans ses caresses.
– Il faut l’arrêter ! Ouiiiii… l’arrêter immédiatement ! hurla la directrice à l’inspecteur au moment où l’orgasme secoua son bassin.
L’inspecteur, qui se demandait si la directrice avait toute sa tête, lui promit de faire le nécessaire et s’excusa. Le devoir l’appelait. Il sortit précipitamment en prenant soin de fermer la porte derrière lui.
La femme se leva et fit signe à Soren Coquin de sortir de sa cachette. Elle déposa un baiser sur ses lèvres en plongeant son regard dans le sien, un beau regard sombre cerné par le masque masque en velours noir. Elle sortit ensuite un mouchoir en tissu de son sac et essuya le rouge qu’elle avait mis sur les lèvres de Soren Coquin.
– Même si mon mari paye la somme demandée, je veux que la vidéo de sa pauvre petite tête dévisagée par le plaisir fasse le tour du monde.
Le gentleman cabrioleur ne répondit rien, mais la femme sut à son sourire charmeur qu’il exécuterait son désir. Il lui fit un tendre baisemain avant de sortir par la fenêtre et de disparaître à tout jamais de sa vie, en lui laissant le souvenir succulent de son affectueuse langue.
Une fois dans la rue, Soren Coquin retira son masque et héla un taxi. Dans la beauté de la nuit parisienne, les gyrophares bleus des voitures de police apportaient une touche esthétique supplémentaire. Et au fond de lui, Soren Coquin fut fier d’être la cause de toute cette ravissante teinte bleutée qui inondait l’Avenue des Champs Élysées. Quelle belle soirée.