Les éditions de La Musardine, célèbres rapporteurs d’histoires coquines, ont lancé une nouvelle collection de romans érotiques ayant la particularité d’être écrits par des femmes et pour des femmes. Cette collection porte le nom évocateur de « .G », on vous laisse deviner pourquoi… Et si vous donnez votre langue au chat, vous trouverez la réponse ici.
Nous avons donc décidé de vous parler du premier roman de cette collection féminine, « Parties communes » d’Anne Vassivière, parce que l’idée de cette ligne éditoriale nous plait et que ce premier texte ne nous a pas déçus…
Résumé
Le roman commence par une double page avec un schéma de l’immeuble parisien où tout va se dérouler… On sait, grâce à ce plan des lieux, qui habite où pour mieux se repérer. Une fois cette présentation géographique faite, on entre dans le vif du sujet ! C’est à dire les pensées et actions intimes des habitants, leurs fantasmes, leurs amours et surtout leurs aventures érotiques… Tout cela raconté par eux-mêmes, les uns après les autres, un peu à la façon d’une pièce de théâtre. Depuis l’adoration du gynécologue pour ses plongées entre les cuisses de ses patientes, à la libération de la propriétaire de l’immeuble, en passant par les découvertes orgasmiques de chacun : c’est une véritable fête des voisins. L’auteure a ainsi imaginé comment, derrière une austère façade haussmannienne, pouvaient se cacher des habitants peu sages et très très soudés !
Extrait
Il lèche ma culotte, la prend, la tord, la rentre dans ma fente, la tend au maximum et la fait coulisser. Ça me rend folle d’impatience qu’il me glisse dedans. Il brandit son manche, m’exclame, m’excite. La flèche de Cupidon plantée profond, je le sens qui bourdonne. On s’entre-lèche, on s’entre-cule. Je m’attarde sur ses couilles quelque chose de bien. Il cadence bien, y va fort, et d’une assurance qui me rassure. Nos horizontales se multiplient. Il m’écrase le visage dans les draps, je mords, y bave, et gémis. C’est vertigineux comme il me fore.
On a aimé
Le style
La plume vaut la lecture à elle seule. Avec une mention spéciale pour les descriptions érotiques qui sont à la fois réalistes et empruntes de poésie… Sans parler de l’humour qui traine toujours dans les parages, nous laissant le sourire à toutes les lèvres… Chaque personnage, en fonction de son rang social, utilise par ailleurs un vocabulaire approprié qui aide à suivre l’histoire et à mieux se les imaginer. Le style est d’une fraicheur agréable et participe grandement au fait qu’on n’a pas envie de lâcher le livre une fois qu’on l’a commencé.
L’originalité
Tant l’histoire en huis-clos d’un immeuble où les voisins s’explorent, que le mode de narration, où chacun des personnages prend la parole à tour de rôle en livrant ses impressions, inquiétudes ou sensations, font de ce roman érotique un texte à part qui vaut le détour.
L’équilibre sexe / histoire
On reproche parfois aux romans érotiques d’être mal équilibrés. Certains se contentant d’une succession de scènes de sexe qui finissent par lasser et d’autres au contraire restant trop sages et laissant sur notre faim. « Parties Communes » vous envoie du sexe à presque toutes les pages, jamais pourtant au détriment de l’histoire et surtout des pensées ou plaisirs des personnages.
On aurait aimé
Un peu plus de réalisme
Ceux qui adorent pouvoir s’identifier à 100% à une histoire d’amour et de sexe ultra réaliste seront peut-être déçus… De même, les fans de « 50 nuances de Grey » et de vies de milliardaires reprocheront peut-être le manque d’évasion. Ici, on est plutôt dans un univers légèrement onirique, poétique, ce qui peut être déroutant pour certains.
Un peu plus d’égalité de traitement
Dans le fourmillement des histoires et des pensées de chacun, il y a forcément des personnages et des destins qui nous intéressent plus que d’autres… Et il semblerait que ce soit également le cas de l’auteure, certains personnages ayant eu un traitement privilégié quand d’autres ont une vie intérieure un peu moins riche.
Femme, femme, femme
« Parties Communes » est donc un roman érotique réussi et intelligent qui ravira tant par son contenu coquin que par sa qualité littéraire. On espère que cette nouvelle collection de la Musardine conservera cet élan positif et que la femme auteure autant que lectrice continuera de bénéficier de cette excellente mise en valeur.