Zombie et sexe

Une Extase de Fin du Monde – Troisième Partie

Ce texte appartient à une série d’histoires qui se suivent, rendez-vous ici pour découvrir la première : Une Extase de Fin du Monde

 

Il y avait au moins deux personnes qui marchaient juste en dessous de nous, au rez-de-chaussée. Tous les deux nus comme des vers sur la table de billard où nous venions de faire l’amour, nous n’osions pas bouger de peur qu’on nous entende. Alors que je me demandais s’il s’agissait d’humains ou de corps morts et errants, la réponse ne tarda pas à venir : des voix s’élevèrent au milieu des pas.

Zombie et sexe

Les humains étaient plus imprévisibles que les errants, il était toujours difficile d’anticiper leurs intentions. La belle inconnue descendit le plus silencieusement possible du billard et enfila son short et son débardeur avant de me tendre mes habits qui traînaient au sol. Je m’habillai aussitôt et descendis la rejoindre derrière un vieux canapé usé qui traînait là. J’avais attrapé au passage mon sac et mon fusil que je braquais dans la direction de la porte.

Les cheveux encore décoiffés de nos récentes étreintes, elle était extrêmement tendue et scrutait la porte en tenant fermement ses deux haches, comme prête à bondir, ce qui me semblait une très mauvaise idée. Nos visiteurs devaient être eux-mêmes armés et elle serait probablement abattue avant de les atteindre. La vision de cette femme superbe baignant dans son sang à côté du billard venait de me traverser l’esprit et pour que pareil carnage n’arrive pas, je sortais de notre cachette pour m’avancer vers la porte.

Ma camarade me fit signe de revenir mais je poursuivais mon avancée et plaquais mon oreille contre la porte pour tenter de savoir où se trouvaient nos visiteurs. Je n’entendais rien, plus aucun bruit. Peut-être étaient-ils déjà partis ? Derrière moi, la belle chuchotait aussi fort que possible, me suppliant vraisemblablement de venir la rejoindre, mais ses phrases ne parvenaient à mes oreilles que par bribes. Elle éleva la voix pour être certaines que je comprenne :

« Il connaît cette pièce éloigne-toi de la porte ! »

L’instant d’après, j’était propulsé en arrière avec une violence inouïe et la dernière chose que j’entendis fut le bruit sourd de ma tête se cognant contre le sol.

Lorsque je revenais à moi, un homme était penché au-dessus de mon visage, m’observant attentivement. « Je ne vous ai pas raté mon vieux. Je pense que votre nez est cassé. Faut m’excuser, j’ai enfoncé la porte parce que je savais qu’Eva ne m’ouvrirait pas et apparemment vous étiez juste derrière. »

De qui parlait-il ? Qui était Eva ? Entre le chloroforme la veille et ce coup de porte, ma tête avait été quelque peu malmenée ces dernières heures. Je me redressai aidé par l’inconnu et restai assis par terre le temps de remettre mes esprits en place. Deux autres hommes étaient placés de part et d’autre de la porte défoncée. L’un d’eux avait un fusil de chasse et l’autre une machette. L’homme qui m’avait aidé à me redresser avait mis mon fusil à son épaule, je voyais les lames dépasser derrière sa nuque.

« Tu nous présentes, Eva ? » lança-t-il derrière moi.

Je me retournais et vis ma belle inconnue debout, une hache dans chaque main, le visage rougi par de rage. Elle s’appelait donc Eva. Nous avions fait l’amour deux fois en moins de 24 heures et à aucun moment je n’avais cherché à connaître son nom, ni elle le mien.

« Bien. C’est donc moi qui vais faire les présentations. Eva et moi-même (je m’appelle Rodolphe), nous avons formé un couple modèle durant quelques mois, jusqu’à ce qu’elle disparaisse parce que je n’étais pas assez fécond pour son opération de repeuplement. J’imagine qu’elle a déjà effectué un prélèvement auprès de vous… »

Il avait prononcé cette dernière phrase avec un air mauvais qui ne présageait rien de bon.

« Eva, tu vas enlever tes habits. Tous tes habits. Je veux revoir ce corps sublime qui s’est enfui il y a maintenant six mois. Il m’a fallu du temps, mais j’ai fini par retrouver cette maison où tu avais abusé agréablement de mon corps. »

Cette salle servait bien de piège pour faire l’amour aux hommes qui passaient par là. Elle n’avait donc pas menti : son intention était bien de tomber enceinte…

« Si tu ne te déshabilles pas dans les prochaines secondes, Dimitri qui est derrière moi te tirera une balle dans la tête. Alors montre à mes amis la raison pour laquelle j’ai passé six mois à te chercher. »

Je me retournais vers Eva en lui faisant signe de la tête d’obéir. Je ne sais pas si cela eut une quelconque influence, mais elle entama un lent effeuillage. Même à l’époque où le monde tournait à peu près correctement, j’avais rarement vu un corps d’une pareille beauté. Dans ce contexte apocalyptique où l’on avait perdu l’habitude de toute forme d’esthétisme, je savais que la nudité d’Eva allait figer le temps. Ce serait l’occasion d’intervenir.

Je tournais la tête de manière à voir quand Eva serait complètement nue tout en gardant un œil sur les trois hommes. Je calculais mes chances : me lever d’un coup, pousser Rodolphe contre Dimitri, utiliser les lames de mon fusil pour les blesser et compter sur Eva pour m’aider. C’était un plan assez léger qui ne reposait que sur les atouts physiques d’Eva…

Elle venait de dévoiler sa poitrine, je le vis d’abord aux regards émerveillés des trois hommes et même si je l’avais contemplée à peine quelques minutes plus tôt, je ne parvenais pas à détacher mon regard. Le silence était total, Eva ne bougeait plus, tendant fièrement ses seins dans notre direction à tous les quatre, avec un air de défiance qui la rendait encore plus belle. Elle descendit ensuite très lentement son short, j’entendis Dimitri avaler bruyamment sa salive. Dès qu’elle exhiberait son sexe, je me précipiterais sur eux.

« Attends Eva, pas encore. Tu vas venir t’asseoir sur le billard. J’ai promis à mes amis qu’ils pourraient profiter de ta beauté. Savourons l’instant avant de nous précipiter. Et après, c’est promis, tu auras ce que tu désires : mes deux camarades t’aideront à remplir tes objectifs. »

Je me retournais vers Eva, horrifié. Elle semblait calme et parla pour la première fois depuis que les hommes étaient entrés :

« C’est moi qui choisis. »

« Aujourd’hui, c’est un peu différent : je dois tenir mes promesses. Approche. »

Eva s’avança lentement vers la table de billard et s’assit sur le bord, juste en face de la porte et des deux « amis ». Rodolphe vint se mettre près d’eux pour continuer d’admirer ce corps si parfait et je me trainais également dans leur direction, comme si j’avais fait partie moi aussi de ce groupe qui me répugnait pourtant. Nous étions électrisés.

En fixant tour à tour les trois hommes dans les yeux, elle fit descendre lentement sa culotte, toujours assise sur le rebord du billard, les jambes serrées pour ne rien montrer. La culotte de dentelle resta suspendue à son orteil quelques secondes puis tomba sur le sol. Elle était maintenant complètement nue. Elle posa ses mains à plat sur le tapis du billard, recula son buste en arrière et entrouvrit à peine ses jambes, dans une attitude provocatrice qui nous fit tous les quatre bouillonner de désir. Mon sexe était à nouveau dur comme la pierre, je n’osais imaginer l’état dans lequel devaient être ces hommes qui avaient erré dans la campagne ces derniers mois.

Eva tendit la jambe comme une invitation pour qu’ils s’approchent et Dimitri et l’homme à la machette ne se firent pas prier. Ils s’avancèrent comme des pantins hypnotisés et touchèrent timidement ses cuisses en arrivant à son niveau. Elle les écarta alors d’avantage et ils virent pour la première fois la splendeur inouïe de son sexe. L’homme à la machette tomba à genoux et tendit la main pour glisser un doigt dans cet antre splendide tandis que Dimitri léchait déjà âprement un téton.

A la vue de ces deux êtres immondes souillant ce corps tellement beau sans que je ne puisse réagir, le dégoût me montait à la gorge. Rodolphe se tenait derrière moi, j’étais impuissant. Alors que j’échafaudais un nouveau plan, en une fraction de seconde, Eva leva la main droite dans laquelle se trouvait un énorme poignard sans doute dissimulé dans un coin du billard. Elle le planta sans ménagement dans le crâne de l’homme à la machette. Dimitri n’eut même pas le temps de voir ce qui se passait, Eva avait déjà ressorti le poignard du crâne et le plantait dans la tempe de Dimitri.

Je me retournais vers Rodolphe qui était en train de saisir mon fusil sur son épaule mais une détonation retentit et il fut propulsé deux mètres en arrière. Dimitri et son camarade étaient allongés au sol dans une marre de sang et Eva tenait le fusil de Dimitri le canon encore fumant pointé dans la direction de Rodolphe.

Elle attrapa la machette à côté des deux corps et avança tranquillement vers son ex compagnon qui gémissait de douleur en se tordant dans tous les sens.

« C’est moi qui choisis. »

Ce furent les derniers mots que Rodolphe entendit avant de se faire fendre le crâne en deux.

Elle posa ensuite les armes et sortit de la pièce sans un mot, toujours nue. Je la suivis. Elle entra dans une chambre et se coucha sur un lit. Je posai une couverture sur son corps et la laissai seule.

J’enterrai les corps derrière la maison. Mes mains tremblaient, je ne parvenais pas à retrouver mon calme et l’activité me permettait de me concentrer sur autre chose. Deux bonnes heures plus tard, une fois les trois corps enterrés, je pompais de l’eau dans le puits à côté de la maison pour tenter d’enlever le sang de mes habits et nettoyer mon nez cassé.

Je terminais à peine ma toilette quand Eva apparut. Elle s’était habillée, coiffée et avait retrouvé son calme habituel.

« On ne peut plus rester dans cette maison. On passe la nuit ici et demain on part. »

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