On apprécie évidemment sur le blog de LELO tout ce qui touche à la littérature érotique, le plaisir de vibrer ne se trouvant pas uniquement dans nos accessoires coquins, mais aussi dans les écrits qui émoustillent. Et pourtant, nous faisons ici une petite entorse à la règle avec un nouvel article critique qui n’est pas cette fois-ci sur un récit qui touche le corps, mais plutôt le cœur.
Après vous avoir donné notre point de vue sur le livre « Hacker » il y a peu, nous revêtons à nouveau l’habit de critique littéraire pour vous parler cette fois du livre de Julie Grêde : « Les plus grands chagrins d’amour ».
Résumé
Vous l’aurez deviné au titre, il ne s’agit pas d’un roman, mais plutôt d’un livre d’histoire vous proposant d’aller voir du côté des cœurs brisés les plus célèbres. De Cléopâtre à J.K Rowling (auteure de la saga Harry Potter), Julie Grêde vous raconte les destins amoureux et tragiques de 11 personnages de l’histoire, à travers diverses raisons plus ou moins tristes et sordides, depuis la trahison jusqu’au meurtre en passant par la malheureuse fatalité…
Extrait
Le chagrin d’amour que l’on vous a choisi ici est celui d’Axel de Fersen, amant de Marie-Antoinette, leur histoire ayant été (sans jeu de mot évidemment) coupée court…
A trente-huit ans, Marie-Antoinette d’Autriche, veuve Capet, ancienne reine de France et de Navarre, amour de la vie d’Axel de Fersen est guillotinée. (…) Le comte Axel de Fersen rentre en Suède et se retire dans son château familial. Il ne vit plus que de souvenirs. « J’ai maintenant perdu tout ce que j’avais au monde. Elle que j’aimais tant, pour qui j’aurais donné mille fois ma vie, n’existe plus. » Cet amour devient obsédant. Le remords de n’être pas parvenu à la sauver aussi. Son cœur est brisé. Il s’épuise à retrouver et rassembler des objets ayant appartenu à Marie, des souvenirs. Il fête chaque anniversaire en s’habillant de noir : la mort de Louis, la mort de Marien, Varennes, leur rencontre…
On a aimé
Le ton
Même si le sujet abordé est par définition du genre plutôt triste, on lit les différentes histoires avec intérêt et sans détresse exagérée. C’est grâce à la fois à la tonalité détachée qui évite les atermoiements et aux nombreuses anecdotes entourant le dit chagrin d’amour et qui donnent tout l’intérêt à ces histoires de cœur. L’auteure prend en effet le temps d’entrer dans les détails contextuel et de citer les « dommages collatéraux » parfois immenses de ces cœurs brisés. On est plus dans le récit historique que dans le fait divers amoureux.
Le style et la présentation
La plume de Julie Grêde est très agréable à lire : elle est nette, va droit au but et laisse le lecteur enchainer les pages sans s’en apercevoir. La présentation est elle aussi très bien faite, très aérée : des encadrés, des citations, des résumés offrent une lecture claire et fluide.
Les conseils pour en savoir plus
Chaque chapitre consacré à un cœur déchiré se conclut par quelques conseils bibliographiques ou filmographiques pour en savoir davantage sur l’histoire du personnage évoqué. Cela évite de rester sur sa faim lorsque l’histoire nous a tenu en haleine.
Les informations
Même si les histoires de Jackie Kennedy, Lady Di ou Cléopâtre nous sont relativement familières, l’auteure ajoute un flot d’informations que le commun des mortels ignore, offrant un nouvel angle à ces histoires que l’on pensait connaître. Par ailleurs, certains cœurs brisés seront sans doute résolument nouveaux pour beaucoup de lecteurs. Nous avons particulièrement aimé l’histoire triste mais passionnante de Sœur Marie Philomène…
On aurait aimé
Un peu moins de têtes couronnées
Sur les 11 chagrins d’amour abordés, 7 concernent les hautes sphères politiques. Même si cela n’enlève rien à la qualité des histoires évoquées, on aurait aimé peut-être un peu plus d’anecdotes d’autres genres de « stars » (sportifs, scientifiques, acteurs, auteurs…)
Quelques images
Juste de quoi assister un peu notre cerveau ! En effet, si l’on se figure à peu près la tête de Marie-Antoinette, ce n’est pas le cas d’Axel de Fersen et concernant la reine Caroline-Mathilde de Danemark et son amant Docteur, aucune bribe d’image ne vient à l’esprit… Pour la défense de l’auteure, à l’ère d’internet, il suffit de pianoter quelques secondes pour obtenir des visages, mais ils auraient été bienvenus en début de chaque chapitre !
Un peu plus d’hommes
4 chagrins d’amour sur 11 concernent certes des hommes, mais il y a parmi eux Henry VIII qui fit tuer la plupart de ses femmes et qu’il est difficile d’envisager comme un amant sensible et désespéré… Un peu de parité aurait donc été bienvenue, mais c’est surtout par envie de connaître de nouvelles anecdotes !
Au cœur de l’histoire
Voilà donc un livre qui n’est pas nécessairement idéal à offrir à une amie qui vient de rompre en grande pompe, même si votre ambition est de lui montrer qu’il y a des destins bien plus tragiques que le sien… En revanche, pour les passionnés d’histoire comme pour les friands de potins intemporels, vous trouverez dans « Les plus grands chagrins d’amour » de quoi abreuver votre soif de connaissance avec plaisir.