Le 11 octobre, c’est la journée mondiale du Coming-out, une occasion parfaite pour évoquer ce moment important et parfois délicat… Car dans un monde idéal où nous nagerions dans le bonheur universel, le chocolat fondu et la tolérance, l’homosexualité n’aurait pas besoin d’annonce. Mais nous vivons à une époque où annoncer à sa famille, ses amis et parfois ses collègues, que l’on est homosexuel(le) est plus difficile que de leur révéler qu’on est gaucher.
On a peur de la réaction, on a peur d’être rejeté, on a peur du regard des autres, on a peur de ce que cela pourrait changer dans la relation que l’on a avec les autres… C’est un saut dans le vide terrifiant.
Et même si l’on est soi-même totalement ouvert, que l’on a les meilleures intentions du monde au moment où un(e) proche fait son coming-out, on peut réagir de la mauvaise façon. Par simple maladresse, parce qu’on ne sait pas quoi dire ou faire pour apporter son soutien… Alors on va essayer de vous aiguiller pour que vous soyez parés le jour du coming-out de votre ami(e), cousin(e), frère, sœur, parent, voisin(e), boulanger, etc. Voici 5 bonnes réactions à avoir quand un proche se dévoile !
1) Ne minimisez pas l’importance de l’annonce
On pourrait penser que si l’on est totalement ouvert d’esprit, la meilleure réaction serait « Tu es homosexuel(le) ? alors là, ça ne change rien pour moi, mais alors rien du tout. On fait une belote ? ». Et on continue la vie comme elle était en passant à autre chose.
Ça peut sembler une bonne idée à première vue, mais ça ne l’est pas tant que ça. Pour la majorité des personnes qui font leur coming-out, c’est une période très importante. Au-delà des difficultés rencontrées, il va y avoir un avant et un après ce moment dans leur vie. Ils vont pouvoir vivre leur amour au grand jour, mais ils vont aussi recevoir des coups…
Alors mieux vaut encourager votre ami(e) en lui posant des questions, en lui demandant comment il ou elle se sent maintenant que l’info se propage… C’est certes noble de votre part de montrer que ça ne change rien, mais il faut montrer aussi que cela vous intéresse. Ne rien dire peut vous paraître le meilleur signe d’acceptation, mais il ou elle aura sans doute besoin d’entendre de votre bouche que vous l’aimez toujours.
2) Ne faites pas comme si vous aviez toujours su
Il faut être honnête, dans certains cas, un coming-out n’a pas un effet d’annonce incroyable. Il arrive même que l’on soit persuadé que le coming-out avait été fait depuis longtemps… Ce n’est pas une raison pour appuyer lourdement sur le fait que vous le saviez depuis toujours.
Votre ami(e) fait son coming-out aujourd’hui plutôt qu’hier pour une bonne raison. Il lui a fallu du temps pour l’exprimer, pour trouver le bon moment, pour se lancer… Répondre par un « je le savais », c’est rabaisser son annonce. Le proche a besoin de soutien, d’encouragements, de félicitations.
Le fait qu’il ou elle soit homosexuel(le) n’est qu’une partie de l’affirmation. L’autre partie, toute aussi importante, voire peut-être plus, c’est que maintenant, c’est assumé et qu’il ou elle veut que cela appartienne désormais à son identité.
3) N’hésitez pas à donner des conseils
Même si vos conseils sont maladroits, même si votre ami(e) ne les suit pas, lui donner des conseils lui montrera d’abord votre soutien et votre intérêt. Et du soutien, il va en avoir besoin d’une bonne dose.
Ensuite, s’il n’en est qu’au début de son coming-out, il va sans doute avoir réellement besoin de conseils ! Allez sur des forums, lisez des témoignages, renseignez-vous sur le sujet pour l’aider à trouver la bonne stratégie en fonction des réactions que son annonce va susciter.
Ce n’est pas la même chose de faire son coming-out à son meilleur ami ou à sa grand-mère… dans le cercle familial ou professionnel, etc. Aidez-le à ce que ce moment, qui va durer un certain temps, se déroule de la meilleure des façons.
4) Soyez à l’écoute
C’est bien de donner des conseils, mais il faut aussi que vous soyez une oreille attentive ! Votre ami(e) va vivre une période haute en couleurs avec des joies, des déceptions, de la colère, de la tristesse, des soulagements… Il/Elle va avoir besoin de se confier, de dire ce qu’il a sur le cœur.
Soyez présent pendant toute la période, soyez prompt à répondre à ses appels par exemple… Certaines annonces vont être plus difficiles que d’autres. Il ou elle va aussi à certains moments se sentir très seul(e).
Un sentiment d’injustice risque parfois de l’envahir, et on peut le comprendre. Pourquoi en effet devoir passer par toute cette galère simplement parce que le monde n’est pas encore tout à fait ok avec la sexualité de chacun ?
5) Ne vous vexez pas
Il n’est pas rare que des personnes se vexent quand un proche fait son coming-out. Une réaction qui peut paraitre étonnante mais qui s’explique pour plusieurs raisons. Si vous sentez une pointe de vexation qui se pointe, tentez d’en identifier la source pour mieux la combattre et évitez de le montrer. Vous aurez peut-être besoin de vider votre sac à un moment, mais pas juste après le coming-out.
En général vous vous sentirez vexé pour deux raisons : votre ami(e) a déjà fait son coming-out à d’autres personnes avant vous et vous avez l’impression qu’en étant le huitième à l’apprendre, c’est là la place que vous avez dans son cœur… Faire son coming-out est un moment difficile, ravalez votre orgueil et soyez fier de participer à cet événement important.
L’autre raison est parfois plus enfouie : vous n’avez rien vu venir. Certaines personnes se sentent « stupides » parce qu’elles n’ont jamais imaginé une seconde que ce proche pouvait être homosexuel. Elles ressentent alors une sorte de petite trahison. Mais en général, quand on identifie l’origine de notre vexation, elle disparait rapidement…
Soyez là
Quand un proche fait son coming-out, c’est donc le moment où vous devez montrer votre soutien, votre amour, l’indéfectibilité du lien qui vous unis. Oubliez les non-dits, les sous-entendus, qui peuvent vous sembler incarner la sagesse. Votre soutien doit être actif et votre présence écrasante. N’oubliez jamais que si pour vous, l’homosexualité est normale, il y a tout un monde dehors qui est encore loin de penser la même chose…