On n’a pas tous les jours 30 ans. Anna se répétait cette phrase en boucle. En ce 1er octobre, elle entamait sa troisième décennie. Elle avait voulu faire les choses bien, ce qu’on attend d’une trentenaire parisienne à l’aise dans ses baskets blanches : une fête.
Oui mais voilà. Après avoir sorti de ses placards, la quasi-intégralité de ses habits, après avoir osé des associations que certains auraient pu qualifier de douteuses plus que d’expérimentales, une conclusion s’imposait : elle n’avait rien à se mettre. Et cette désespérance vestimentaire n’était que la face immergée de l’iceberg. Car ce qui se jouait au fond était bien plus triste que cela.
30 ans c’est un peu l’heure du premier bilan. Plus adolescente depuis longtemps, plus étudiante non plus, ne se sentant pas encore tout à fait adulte. Une « enfulte » comme on pouvait lire dans certains magazines qu’Anna détestait. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle n’était pas tendre avec elle-même. Un boulot pas terrible mais plutôt bien payé. Un appartement forcément trop petit et trop cher. Une bande de copains qui s’était un peu perdue de vue avec le temps. Une relation de 6 ans qui venait tout juste de se terminer. Anna avait eu du mal à se remettre de la rupture. Du côté de ce qui allait bien dans sa vie : la présence rassurante de ses parents, ses deux meilleures amies Pauline et Jeanne et puis bien sûr Jean-Claude, surnom donné à son sex-toy devenu son amant attitré depuis sa rupture il y a quelques mois. Lui parvenait à chaque fois à lui redonner le sourire. Il arrivait même à lui arracher une petite larme de plaisir de temps en temps.
Elle ne savait pas quoi faire. Anna n’avait plus la moindre envie de rejoindre ses copains dans leur QG privatisé pour l’occasion. Encore une soirée, identique à toutes les précédentes où elle boirait trop et rentrerait seule sans avoir rencontré personne. Bonne ambiance. Anna se dit qu’elle ne pouvait pas décemment planter ses amis. Elle prit sur elle. Enfila une robe, des collants, une paire de bottines et se maquilla légèrement. En route.
En arrivant dans le bar, elle eut la joie de constater que ses amis étaient déjà là et l’attendait avec impatience. Derrière le bar, son serveur préféré Greg. Un grand brun baraqué aux avant-bras recouverts de tatouages. Anne s’était toujours demandé si le reste de son corps arborait lui aussi d’autres dessins. Jusqu’alors en couple, elle n’avait jamais poussé plus loin la rêverie. Mais ce soir, tout était différent.
La soirée se déroule comme toutes les autres. La bière et les cocktails coulent à flot. Les cigarettes sont hâtivement fumées sur le trottoir trempé. Un peu avant minuit, le gâteau et les cadeaux avant que le bar se transforme en piste de danse. Toute la soirée, Anna a dévisagé Greg à distance. Plusieurs fois, leurs regards se sont croisés. Anna ne ménage pas sa peine sur ce dance-floor improvisé. Elle a chaud. Vers 2 h du matin, alors que certains de ses amis sont déjà rentrés, Greg qui connaît bien la petite bande leur propose de baisser le rideau et de les laisser continuer la fête, la bamboche comme on dit maintenant. Les morceaux s’enchaînent alors que ses amis s’éclipsent un à un. Elle se retrouve seule avec Greg qui s’approche et la fait danser sur une puis deux chansons.
Quand le morceau s’arrête, il l’attire un peu plus près de lui et lui murmure « Joyeux anniversaire Anna » à l’oreille. Pour la première fois depuis longtemps, un autre que Jean-Claude est capable de lui procurer des frissons qui se propagent le long de son dos.
– Je me demandais si tu aimerais que je te donne ton cadeau maintenant ?
Anna n’est pas exactement le genre de filles que l’on pourrait qualifier de libérée. Elle évolue également dans un milieu où les garçons qui la draguent sont un peu plus subtils. Mais après tout, on n’a pas tous les jours 30 ans.
– Oui ? Alors assied toi sur ce tabouret et profite du spectacle.
Greg retourne derrière le bar pour lancer une nouvelle chanson. Il revient en déboutonnant lentement sa chemise. Anna est assise sur son tabouret, les jambes croisées et se dit que non, ce n’est pas possible. Greg s’apprête-t-il vraiment à lui faire un strip-tease ?
Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est que Greg passait sans doute un temps important à faire du sport. Une fois sa chemise envoyée valser dans un coin, Anna du reconnaître qu’il avait vraiment un très beau corps. Et obtint la réponse à sa question : son torse était en effet bien parsemé de tatouages. Anna la cérébrale commença à se détendre un peu. Elle décroisa les jambes et ne quitta plus Greg des yeux. Il bougeait bien. En rythme. Même quand il ôta son pantalon, il réussit à le faire avec une certaine grâce. Anna sentit comme une boule de chaleur éclore dans son entre-jambe. Greg est à présent en boxer.
Le voilà nu. Il s’approche alors d’Anna. Le silence est revenu dans la pièce et l’on entend plus que leurs deux souffles saccadés. Greg pose ses mains sur les cuisses d’Anna et les écarte doucement. A travers son collant, il commence à lui caresser la chatte. Anna, dans un réflexe, pose sa main sur l’avant-bras ferme de Greg, pour lui demander d’arrêter. Puis se reprend, et commence alors à suivre le contour de ses tatouages avec son index.
Greg fait remonter sa robe. Il lui écarte un peu plus les jambes et d’un geste brusque mais précis déchire le collant d’Anna. Il passe la main sur sa culotte trempée. Son sexe à lui commence également à se manifester.
Il s’agenouille, écarte doucement le tissu de la culotte vers le côté et commence à lécher Anna. Ses lèvres, son clitoris. Aucune partie de son intimité n’est ignorée. Il s’attarde sur son clitoris, l’aspire, le suce, le lèche à nouveau. Anna renverse la tête en arrière et gémit.
Greg se relève, le sexe à présent bien dressé. Il regarde Anna dans les yeux, lui remet une mèche de cheveux derrière l’oreille. Il s’empare alors de sa robe et la fait passer par-dessus la tête de l’héroïne du jour.
– Est-ce que tu es bien ok pour continuer ? lui demande-t-il.
Anna l’embrasse avidement en guise d’assentiment. Il la prend dans ses bras, lui caresse le dos et dégrafe son soutien-gorge. Il fait glisser ses collants. Lui retire sa culotte. La voici nue sur son tabouret de bar. Anna s’enhardit et d’une main malaxe les couilles de Greg tandis que son autre main s’est emparée de son pénis. Débutent alors des mouvements de va et vient. De son côté, Greg lui pétrit les seins et lui caresse la chatte. Anna est trempée. Au bord de l’explosion.
– De quoi tu as envie ?
– Continue comme ça, surtout ne t’arrête pas, je suis au bord de l’orgasme, répondit-elle dans un souffle.
Greg maintient la pression sur son clitoris ainsi que les mouvements circulaires. Anna sentit ses jambes flancher, ses doigts de pieds se contracter, elle touchait au but. Elle laissa échapper un cri tonitruant et dit à Greg :
– Viens ! Viens tout de suite !
Celui-ci ne se fit pas prier, se mit sur la pointe des pieds et s’introduit en elle. Juste à temps pour sentir sur sa verge les dernières contractions de l’orgasme. Anna lui attrapa les fesses à pleines mains, l’encourageant ainsi à accélérer le rythme de ses entrées et sorties. Et Greg jouit à son tour. Il embrassa Anna, encore tout essoufflé avant de se retirer.
– C’était de loin le meilleur cadeau de la soirée, lui dit-elle en souriant. Merci.
– Tu repasses quand tu veux : pour ta fête, tes 30 ans et demi… A titre personnel, je suis né le 5 novembre… Enfin bref, toute occasion sera bonne pour ce genre de festivités.
Anna sourit à nouveau et se rhabilla. Greg fit remonter le rideau pour qu’elle se faufile par-dessous et puisse rentrer chez elle. 4 h du matin, pour quelqu’un qui n’avait pas envie de sortir… c’est ce qu’on pouvait qualifier de soirée réussie. Des cocktails, des cadeaux, un orgasme. Elle avait bien fait de délaisser un peu Jean-Claude.